L’association Women Environmental Programme Burkina (WEP Burkina) a, en partenariat avec l’ONG Christian Aid Burkina, organisé ce mercredi 02 octobre 2024, dans la commune de Zorgho, un atelier de formation en leadership et plaidoyer sur le foncier au profit d’une soixantaine de femmes rurales agricultrices de la province du Ganzourgou. Cette activité qui s’étend sur deux jours, permettra de renforcer les capacités de ces femmes, en matière de leadership et sur les questions d’accès au foncier.
Elles sont au total 60 femmes qui bénéficient de cette formation. 48h durant, ces actrices du monde rural issues de diverses structures associatives de la commune de Zorgho, verront leurs capacités renforcées sur les principes du leadership et les techniques de plaidoyer pour un meilleur accès au foncier en milieu rural. C’est une initiative qui entre dans le cadre du « Projet de promotion d’une réponse verte pour améliorer la résilience des communautés vulnérables au changement climatique au Burkina Faso », porté par l’association WEP Burkina et soutenu par l’ONG Christian Aid.
Ce projet s’inscrit lui-même dans le cadre d’un vaste programme multi-pays dénommé « Climates Change and Sustainable energies (CCASE) ». Il a pour objectif de soutenir les personnes touchées par la crise climatique, et d’amplifier la voix des communautés notamment les femmes les plus vulnérables, pour une justice climatique et un accès équitable aux ressources productives.
Selon Carine Koné, Chargée de programme au sein de l’association WEP Burkina, le projet comprend trois volets, à savoir, la résilience et l’agroécologie, les énergies renouvelables et le plaidoyer. Il est prévu pour s’étaler sur trois ans, et ambitionne toucher plusieurs régions dont le Centre et le Plateau-Central pour la première phase pilote. La présente formation s’inscrit, à l’en croire, dans la mise en œuvre du troisième volet du projet notamment le plaidoyer.
D’après ses explications, l’idée de cette formation est partie du constat des difficultés rencontrées par les femmes pour accéder au foncier en milieu rural. La formation vise donc, dit-elle, à renforcer les capacités de celles-ci en termes d’influence, afin d’accroitre leurs compétences managériales et leur accès aux ressources productives. « On a constaté que de nos jours, dans plusieurs localités, la femme n’a pas droit à certaines ressources dont la terre. Alors que c’est elle qui contribue le plus fortement à la production alimentaire. Du coup, on a estimé qu’il était judicieux de venir apporter un accompagnement à ces femmes-là pour qu’elles entreprennent un certain nombre de plaidoyer auprès des autorités. Et nous espérons que ces plaidoyer vont aboutir afin qu’elles puissent disposer de terres cultivables et apporter leur contribution dans le développement agricole du Burkina Faso » , a expliqué Mme Koné.
Elle a ajouté que cet atelier permettra d’échanger sur les difficultés que rencontrent ces femmes agricultrices en matière de leadership et d’accès au foncier et de dégager des pistes de solutions pour leur pleine participation à la vie organisationnelle et professionnelle. Il servira par ailleurs de cadre d’échanges sur des solutions clés pour assurer la sécurisation foncière de ces agricultrices qui constituent la cheville ouvrière de l’exploitation agricole au Burkina Faso.
Présent au lancement de l’atelier, le Président de la délégation spéciale (PDS) de la Commune de Zorgho, Valentin Badolo, a salué cette initiative de WEP Burkina et son partenaire Christian Aid. Il s’est rejoui de ce que la formation permettra de renforcer l’autonomisation des femmes de sa commune et d’assurer une meilleure contribution de ces dernières au développement socio-économique du pays.
« Nous avons coutume de dire dans notre société, que les femmes sont pour la plupart du temps oubliées quand il s’agit de renforcement de capacités. Donc, je pense que ce projet est le bienvenu, et c’est l’occasion pour moi de remercier WEP Burkina pour ce projet de renforcement de capacités qui permettra sans doute aux femmes de s’affirmer dans la société, d’être autonomes financièrement, et de pouvoir être leaders », a félicité le PDS.
Il a par ailleurs invité les participantes à suivre avec attention les modules qui seront développés afin d’être à leur tour, des relais de bonnes pratiques auprès des autres femmes de la commune.
Cet appel, les femmes de la commune ont assuré l’avoir entendu. Par la voix de la Coordonnatrice provinciale des femmes du Ganzourgou, Odette Kaboré, elles ont traduit leur gratitude à l’association WEP Burkina pour cet atelier qui leur permettra de se perfectionner dans leurs activités respectives.
« Cette formation va beaucoup nous aider à aller de l’avant dans ce que nous faisons. Ça va aussi nous nous permettre de bien mener nos plaidoyer quand nous serons en face des autorités pour qu’elles nous donnent des terrains pour qu’on puisse cultiver », a dit Mme Kaboré, tout en invitant ses consœurs à prêter une oreille attentive aux différentes communications qui seront données.