Planification familiale en Afrique de l’Ouest et du Centre: « Le taux de fécondité dans la sous-région reste élevé », Dr Sennen Hounton, directeur régional de l’UNFPA
Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a organisé le mercredi 24 septembre 2024, en collaboration avec le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), un webinaire sous le thème : « Élargir l’accès et les choix : renforcer la planification familiale en Afrique de l’ouest et du centre ».
Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la contraception, célébrée le 26 septembre de chaque année, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a tenu le mercredi dernier, un webinaire sur le thème : « Elargir l’accès et les choix : renforcer la planification familiale en Afrique de l’Ouest et du Centre ». Ainsi, selon le directeur du bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Sennen Hounton, le thème de l’édition 2024 de la Journée mondiale de la contraception, met en lumière l’importance du droit de chaque individu à une prise de décision éclairée en ce qui concerne sa santé reproductive et son bien-être. « Il faut sensibiliser pour l’accès de tous aux méthodes contraceptives. Accélérer la contraception permet le développement économique des nations», a-t-il affirmé.
Il a souligné qu’il y a des « progrès considérés » enregistrés en matière de contraception au cours de ces dix dernières années dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. En moyenne, a-t-il indiqué, « la prévalence contraceptive est passée de 13% en 2015 à 24% à 2024 ». Toutefois, des défis restent à relever, a-t-il dit, surtout dans le contexte actuel de la Région, « marqué par la raréfaction des ressources et les crises multiformes qui ne permettent pas à de nombreuses femmes l’accès facile aux services de la planification familiale, donc la possibilité de planifier leurs naissances ». Un contexte de crises qui ne permet aux États de respecter les engagements auxquels ils ont librement souscrits en matière de la PF.
Dr Sennen Hounton, a fait savoir que 25% des besoins en financement des services de la PF ne sont pas couverts parce que les États sont confrontés à des diverses crises. Une situation, qui de son avis, impacte sur le respect du droit reconnu à tout le monde de pouvoir choisir librement comment planifier ses naissances.
En dépit de la situation ainsi décrite, le Directeur régional de l’UNFPA a soutenu avec satisfaction que 20 pays sur 23 en Afrique de l’Ouest et du Centre mobilisent des fonds pour l’achat des contraceptifs. Ils mènent également des politiques de promotion de la planification familiale. « Quelques années auparavant ce n’était pas le cas dans ces deux zones du continent africain. Ceci est à saluer. Actuellement plusieurs pays ont envisagé les mécanismes innovants de promotion des services et de l’accès gratuit aux produits dans le cadre de la planification familiale notamment au Burkina, au Mali, au Niger, en République centrafricaine », a-t-il déclaré.
Des besoins toujours non satisfaits
Au plan régional, ces progrès constatés notamment la diminution de 24 à 17% des besoins non satisfaits en matière de la PF, cachent toutefois des défis qu’il faille travailler à relever, a laissé entendre le Dr Sennen Hounton.
Il a reconnu que la planification familiale est un facteur qui concourt à l’autonomisation de la femme d’où son appel à l’endroit des pays de la Région à redoubler d’efforts pour rendre disponible les produits et faciliter leur accès à toutes les femmes.
A en croire, le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, malgré ces avancées, des défis majeurs restent à relever notamment les crises humanitaires, des déplacements forcés de populations et une pauvreté croissante, qui a-t-il indiqué, entravent la mise en œuvre des politiques de planification familiale. « Le taux de fécondité dans la sous-région reste élevé, avec une moyenne de 4,8 enfants par femme, contre un taux global de 2,3 », a souligné Dr Sennen Hounton, rappelant que la stratégie de l’UNFPA repose sur l’environnement, l’offre et la demande
Ce webinaire a été aussi marqué par les interventions du directeur général Régional pour l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre, Dr Martin Migombano et de Mme Alima Cissé, prestataire de services de planning familial au Mali. Tous les deux ont insisté sur l’importance du rôle des acteurs non étatiques dans la facilitation de l’accès aux contraceptifs.