Le Burkina Faso a jugé «prioritaire» la «réforme approfondie» de l’architecture financière internationale et appelé à une plus grande représentativité des pays en développement au sein des institutions financières internationales pour surmonter les obstacles qui entravent l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODM)
Au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Groupe des 77 et la Chine, en marge de la 79e Assemblée nationale de l’Onu, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré s’est exprimé sur les défis de financement du développement durable dans un monde marqué par de multiples crises.
«Il serait bénéfique de renforcer la représentativité des pays en développement au sein des institutions financières internationales. Cette évolution est essentielle pour restaurer la confiance dans le système multilatéral.
Parallèlement, il faudrait intensifier la mobilisation des ressources pour le développement durable. Dans ce sens, les banques multilatérales doivent accroître leur capacité à offrir des financements favorables aux pays en développement» a déclaré le ministre Traoré.
Il a ajouté que l’utilisation stratégique des Droits de Tirage Spéciaux pourrait également consolider la stabilité financière mondiale tout en demandant d’aligner les solutions retenues sur l’agenda du développement durable à l’horizon 2030.
Pour le chef de la diplomatie burkinabè, le financement de l’action climatique devrait aussi être accru et aux pays en développement qui sont les plus vulnérables au changement climatique.
Il a en outre plaidé pour une gestion optimisée de la dette qui passe par la consolidation des mécanismes internationaux pour prévenir les crises d’endettement, faciliter la restructuration de la dette et offrir des allègements en cas de besoin.
De plus, ajouté le ministre Traoré, la lutte contre les flux financiers illicites doit être intensifiée. Dans cette perspective, il est impératif de renforcer la coopération internationale pour combattre l’évasion fiscale et la corruption.
«Le Burkina Faso est convaincu qu’une réforme de la gouvernance mondiale est indispensable pour permettre aux pays en développement de bénéficier de la mondialisation. Le G77 doit intensifier sa coopération pour promouvoir un ordre mondial plus équitable, de sorte à ne laisser personne de côté», a souligné la patron de la diplomatie burkinabè
Créé en 1964, le Groupe 77 est une coalition de pays qui compte aujourd’hui 134 Etats issus en majorité du Sud global, engagés à promouvoir les intérêts économiques et politiques communs des membres aux Nations Unies.
Le groupe 77 est dirigé cette année 2024 par l’Ouganda envers qui le Burkina a tenu à exprimer sa gratitude pour l’exemplarité de son leadership.