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Drame de Barsalogho : « Cela n’a pu être possible que parce que nous avons été dupés » (PM Kyelem)

Publié le jeudi 12 septembre 2024  |  Minute
Apollinaire
© Autre presse par DR
Apollinaire Kyélem de Tambèla : Le Premier ministre aux Burkinabè
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Le Premier ministre, Me Appolinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a présidé dans la matinée de ce mercredi 11 septembre 2024, la traditionnelle montée des couleurs au sein de la Primature. Comme à l’accoutumée, cette activité a une fois de plus été l’occasion pour le Chef du gouvernement burkinabè de remobiliser ses collaborateurs autour des valeurs qui fondent l’Etat burkinabè.

Après le cérémonial de montée des couleurs, Dr Kyélem de Tambela a prêché le patriotisme aux travailleurs de la Primature et à l’ensemble du peuple burkinabè en général. Il les a appelés au discernement en cette période où l’impérialisme use de tous les moyens pour parvenir à ses fins.

Dans ce sens, il est revenu sur le « drame » qui a eu lieu le 24 août 2024 à Barsalogho dans le Centre-nord du pays. Pour lui, si cette attaque a pu avoir lieu, c’est parce qu’il y a eu de la duperie à un certain niveau. « Nous sommes tous témoins du drame qui a eu lieu à Barsalogho, le 24 août 2024. Cela n’a pu être possible que parce que nous avons été dupés.

Le Chef de l’État a donné les instructions nécessaires pour la protection des populations dans le cadre des mobilisations collectives, comme c’était le cas. Pourquoi les consignes n’ont-elles pas été respectées ?
Regardons chaque fois autour de nous avec discernement, en nous posant les bonnes questions : sommes-nous certains d’avoir la bonne compréhension de chaque situation ?
Sommes-nous certains de n’être pas des victimes de manipulateurs pour lesquels nous ne sommes que les moyens pour atteindre leurs objectifs ? », a-t-il déploré, en interrogeant.

Il a invité le peuple burkinabè à méditer sur certains événements historiques pour éviter de revivre les mêmes erreurs. Me Kyélem de Tambela est parti de l’exemple de l’ancien président révolutionnaire chilien, Salvador Allende, mort après un coup d’État soutenu par les États-Unis le 11 septembre 1973. Ce dernier, selon les explications du Premier ministre, s’en était pris directement aux intérêts des impérialistes américains en nationalisant les banques et les mines du pays et en mettant en place une politique de réforme sociale au profit du peuple chilien.

« Le 4 décembre 1972 à la Tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, Allende déclarait solennellement ce qui suit : j’accuse l’international Telephonics Telegraphy (la principale société américaine) devant la conscience du monde de vouloir provoquer une guerre civile dans ma patrie. Moins d’un an après cette déclaration, il était assassiné (…) Pour le renverser, les Américains ne cherchèrent pas loin. Ils passèrent par une partie de son propre électorat qu’ils rallièrent à la bourgeoisie chilienne. Ils utilisèrent les syndicats pour diviser la coalition au pouvoir notamment les syndicats des camionneurs qu’ils financèrent pour organiser des grèves interminables, avec notamment le blocus des voies de circulation. Cela contribua à pourrir la situation et favorisa l’avènement de la contre-révolution avec le putsch sanglant du Général Augusto Pinochet. Les travailleurs honnêtes étaient loin d’imaginer que leurs syndicats avaient été soudoyés par les Américains pour détruire la société chilienne. Ils ont ainsi été les acteurs de leur propre malheur, car le régime du général Augusto Pinochet qui prit le pouvoir à la suite de l’assassinat d’Allende fut sans pitié pour les Chiliens, particulièrement pour le petit peuple en lutte. Un bilan non-exhaustif fait état de plus de 3 000 morts et disparus, 36 000 torturés, des centaines de milliers d’exilés, 300 000 licenciements dès les 12 premiers mois. Les gouvernements occidentaux qui prétendent défendre les droits de l’homme ne virent aucune violation de ces droits au Chili. Bien au contraire Pinochet était félicité et encouragé. Il a même été ennobli par le gouvernement britannique », a expliqué le premier ministre.

Et d’ajouter : « dans les pays dit du tiers-monde dès qu’un seul cheveu d’un valet local de l’impérialisme est touché, l’Occident avec toute son armada, vous tombe dessus. En revanche, un dirigeant qui lèche bien les bottes des Occidentaux peut tuer et massacrer comme il veut, avec même les encouragements de l’Occident. La leçon de cette histoire est que le capitalisme impérialiste est très rusé. Ils savent user de tout pour parvenir à leurs fins. Il y a aussi que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils prétendent être. Qui eut crut que des syndicats censés lutter pour le mieux-être des travailleurs de leur pays s’accoquineraient avec des capitalistes impérialistes américains pour détruire leur propre pays. On retiendra aussi que l’appât du gain et les ambitions débridés peuvent transformer l’homme en loup pour ses semblables ».

Le Chef du gouvernement burkinabè a donc appelé le peuple burkinabè à tiré leçons de cette histoire de Salvador Allende et à cultiver le sens du discernement pour ne pas se laisser manipuler par des individus sans foi ni loi.
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