5 septembre 2021-5 septembre 2024, 3 années se sont écoulées depuis que le général Mamadi Doumbouya, a renversé le prof Alpha Condé, réélu pour un 3e mandat indu. 36 mois de pouvoir du CNRD, l’organe militaire qui assure le pouvoir d’Etat. 36 mois pour cet ex-légionnaire français, qui avait épaté les Guinéens lors du défilé marquant la fête de l’indépendance en 2021, par son port altier, sa taille, bref le bel homme qui avait même suscité un commentaire enjolivé de Alpha Condé, a décidé il y a 3 ans, qu’il allait être président par les armes.
En principe, c’est fin 2024, que des élections, et un possible retour à l’Etat de droit doivent avoir lieu, même si le premier ministre Bah Oury a nuancé ce timing en tablant plutôt sur 2025 !
Avec ou sans Doumbouya ? Si au Mali, ce sera avec Goïta, en Guinée, rien n’est décidé ! Ou plutôt si par le Mouvement des actions concrètes (MAC), une organisation de la société civile constituée de jeunes, qui invite avec insistance le général Doumbouya à être candidat à la présidentielle. «C’est un homme !». «Il a sorti la Guinée du noir», allusion du retour à l’électricité à Conakry.
Assure pour sa part, Abdoul Mazid Bah, président de la Coordination du MAC. Ça y est donc ! Doumbouya-le-sauveur est supplié de ne pas partir. Avec ce début des objurgations du MAC pour qu’après le feu des armes, Doumbouya se frotte au feu du suffrage universel, ce sont les sillons d’un «militaire-démocrate» qu’on essaye de tracer.
Même si l’intéressé qui était à Pékin pour le 9e FOCAC, n’a pas accordé d’importance à ses 3 ans de pouvoir, cette sortie du MAC ne peut qu’avoir été suscitée. Car à contrario, une manif pour rappeler un retour à la démocratie, aurait vite été étouffée, d’ailleurs, les meetings et marches de l’opposition et des OSC sont interdites, 2 leaders emblématiques du FNDC sont portés disparus depuis des mois.
Le MAC sait-il seulement que ce jeu auquel il se livre est lourd de dangers pour la démocratie ? C’est ce que lui ont rappelé les formations politiques de l’opposition notamment l’UFDG, qui parle de «manipulation». Car si l’on veut dupliquer le scénario ATT, c’est déjà mal parti. Contexte, pays, époque, tout diffère le Mali de la Guinée, 1991 est loin de 2024…
Tant qu’à faire Doumbouya qu’on crédite du sens de la vision et a la tête sur les épaules devrait en tout cas faire la bonne option pour la Guinée, pour lui et pour l’Histoire.