Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Tuerie au Burkina: l’UE condamne une "attaque terroriste" qui a fait "des centaines de victimes"

Publié le jeudi 29 aout 2024  |  AFP
2
© aOuaga.com par DR
2 employés de MSF tués dans la Boucle du Mouhoun au Burkina : Un autre palier du terrorisme vient d’être franchi
Comment


L'Union européenne "condamne" une "attaque terroriste" qui a fait samedi "des centaines de victimes, principalement civiles" dans la région du Centre-nord du Burkina Faso, miné par les violences jihadistes, a déclaré mercredi son chef de la diplomatie, quand le régime militaire burkinabè n'a pas communiqué de bilan.

Un collectif de proches des victimes de la tuerie, le "Collectif Justice pour Barsalogho" (CJB), ville où a été perpétrée la tuerie, a accusé l'armée d'avoir forcé les habitants à sortir de la ville pour creuser une tranchée, les exposant à l'attaque revendiquée par le JNIM, acronyme arabe du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), afilié à Al-Qaïda.

"L’Union européenne condamne avec la plus grande fermeté l’attaque terroriste menée par le JNIM le 24 août dernier à Barsalogho, dans la région Centre-Nord du Burkina Faso. Cette nouvelle attaque de grande ampleur a fait des centaines de victimes, principalement civiles", a afirmé Josep Borrell dans un communiqué.

Deux vidéos, partagées sur les réseaux sociaux et attribuées par diférentes sources au JNIM, montrent des assaillants tirer sur des amas de corps, enchevêtrés au milieu de ce qui ressemble à une tranchée en train d'être creusée. Sur ces images, on peut dénombrer au moins 91 personnes, toutes en habits civils.

Le CJB a fait état "d'au moins 400 morts".

"L'UE exprime sa solidarité envers le Burkina Faso et présente ses condoléances aux familles des victimes", a ajouté Josep Borrell.

Elle "fait part de sa vive inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays et dans la sous-région", a-t-il écrit.

Depuis 2015, le pays est très régulièrement frappé par des attaques de groupes jihadistes afiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, qui ont fait plus de 20.000 morts -- civils et militaires --, selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.

En outre, l'UE "réafirme sa volonté de rester aux côtés du peuple burkinabè (...) convaincue que la stabilité du pays passe aussi par le maintien de la coopération du Burkina Faso avec ses partenaires régionaux et internationaux".

Depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d'Etat, le Burkina a rompu ses liens avec des pays occidentaux, se rapprochant notamment de la Russie, de la Turquie et de l'Iran. Le pays a également annoncé quitter la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), comme le Mali et le Niger, avec qui il a créé la confédération de l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

- "négligence militaire" -

Mercredi, "cinquième jour après la tragédie (...) le gouvernement n’a pas encore produit un seul communiqué sur ce drame", a dénoncé le CJB, ajoutant que la tuerie est la "conséquence" d'une méthode "hasardeuse" et d'une "négligence militaire".

Aucun bilan humain n'a encore été communiqué par les autorités burkinabè, qui ont dépêché le lendemain de l'attaque quatre ministres et le chef d'état major des armées à Kaya - chef- lieu de région où des blessés ont été évacués -, puis à Barsalogho. Depuis environ un an, les autorités ne communiquent plus les bilans humains - militaires et civils - des violences jihadistes.

"A ce jour, on n’a pas fini d'inhumer les corps", raconte à l'AFP une rescapée de Barsalogho, qui dit avoir perdu son époux et le frère de celui-ci, sous couvert de l'anonymat.

La coordinatrice humanitaire des Nations unies au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, a exprimé sa "profonde tristesse face à l'immense perte en vies humaines, dont celle de deux travailleurs humanitaires", dans un communiqué publié mercredi sur Facebook.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui "condamné l'attaque terroriste" et présenté ses "condoléances aux familles des victimes", a afirmé mardi son porte-parole Stéphane Dujarric.

Plusieurs partis politiques burkinabè ont réagi à l'attaque malgré l'interdiction de leurs activités par le régime, demandant notamment l'ouverture d'une enquête pour établir les "responsabilités".

Le mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP) a également demandé aux autorités d'"assumer en toute responsabilité leur rôle" dans la sécurisation du territoire.

bur-bam/fjb
Commentaires