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Impact du projet Sustlives : « Là où nous avions 500 FCFA en vendant nos feuilles, c’est maintenant 5 000 F CFA que nous gagnons », Rihanata Bilgo

Publié le vendredi 23 aout 2024  |  Sidwaya
Rihanata
© Autre presse par DR
Rihanata Bilgo du groupement des femmes de Watinoma
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Grâce au projet sustlives, le groupement des femmes de Watinoma, spécialisé dans la production de légumes biologiques a ajouté 5 nouvelles spéculations dans son catalogue de production. Dans cet entretien, la présidente du groupement, Rihanata Bilgo, présente les nouvelles variétés de cultures et les avantages des nouvelles techniques acquises grâce aux chercheurs de l’université Joseph-Ki-Zerbo. Elle atteste que le projet a permis de varier l’alimentation des familles des 30 membres du groupement, en plus d’augmenter leurs revenus.

Sidwaya (S) : Comment avez-vous entendu parler du projet sustlives ?

Rihanata Bilgo (R.B.) : C’est par le biais des responsables de l’association Watinoma que nous avons entendu parler du projet Sustlives. Nous avions un nombre réduit de spéculations. Avant le projet, nous produisions des oignons, de la tomate avec beaucoup de difficultés et un peu d’oseille et d’amarante. Ce projet a été une belle occasion pour diversifier nos productions et partant, d’améliorer nos bénéfices. Grâce au projet, nous avons commencé à produire de l’amarante en grande quantité, de la patate douce, du bissap, du moringa et du pois de terre. La collaboration avec les chercheurs nous a permis d’augmenter nos rendements et ainsi de gagner plus d’argent. Là où nous avions 500 F CFA en vendant nos feuilles, c’est maintenant 5 000 F CFA que
nous gagnons. Nous sommes très reconnaissantes pour tout ce que nous avons appris.

S : Quelles sont les activités que vous avez menées dans le cadre de ce projet ?
R.B : Nous avons bénéficié de formations sur de nouvelles techniques de production. Avant, pour produire l’amarante par exemple, nous nous contentions de jeter des graines puis de repiquer les jeunes pousses. Les scientifiques nous ont appris à laisser les pousses bien grandir avant de les repiquer. Cette technique améliore le taux de réussite. Nous avons aussi appris les vertus pour la santé des feuilles d’amarante. Elles aident à lutter contre la constipation et sont appréciées par ceux qui ont perdu l’appétit à la suite d’un palu par exemple. De notre côté, nous avons fait de la sensibilisation et de plus en plus de personnes consomment les feuilles d’amarante. A force de faire la ‹même spéculation, les rendements diminuaient, mais grâce aux conseils, nous faisons la rotation des cultures. C’est-à-dire qu’après avoir récolté de l’amarante, on remet de l’oignon ou bien de la patate, cela améliore les rendements. Nous récoltons désormais 10 sacs de feuilles alors qu’avant, c’était juste 1 ou 2 sacs. Nous faisions de l’oseille, mais, je reconnais que nous n’avions pas la bonne technique. Grâce au projet, nous produisons maintenant du bissap (oseille de Guinée). En vue d’améliorer les rendements, on sème les graines comme si c’était du maïs et on cultive la parcelle. Il faut de l’espace entre les plants pour leur permettre de bien se développer. Vous savez, le bissap a plusieurs vertus. En cas d’anémie des enfants, si vous leur donnez à boire des infusions de bissap régulièrement, cela aide à faire reculer l’anémie. Pour la patate douce, nous avons appris à faire des buttes. Cela permet de conserver l’humidité et aux tubercules d’être plus grosses. Non seulement, nous vendons les feuilles, mais à la fin, nous récoltons les tubercules. Cela fait la joie de nos enfants qui sont toujours contents d’avoir une nouveauté au menu. Les feuilles de patates sont efficaces contre l’anémie. Les tubercules soulagent les contractions des nouvelles parturientes. Les arbres de moringa que le projet a introduits dans notre jardin permettent également de varier le menu. Il suffit de les faire bouillir, puis d’ajouter un peu de farine au-dessus pour obtenir un délicieux couscous.
Si, on ajoute les feuilles de moringa dans la préparation de riz gras, c’est
très bon, sans compter qu’elles sont nourrissantes pour les jeunes enfants.

S : Comment se passe la collaboration avec les chercheurs de l’université ?
R.B : Nous leur sommes reconnaissantes, car, ils nous ont appris de nouvelles techniques. On ne finit jamais d’apprendre et ce projet a prouvé que cet adage est vrai. Grâce aux nouvelles connaissances que nous avons mises en pratique, d’autres producteurs de la zone viennent à notre école. C’est avec beaucoup de fierté que nous partageons avec eux ce que nous avons appris dans le cadre du projet Sustlives. Tout ce qu’ils nous ont appris nous sert. Nous étions les seules à produire les feuilles d’amarante dans la zone de Koubri, mais si vous faites un tour vous allez en voir un peu partout. Tous les autres sont venus apprendre comment réussir avec nous. De plus, nous avons augmenté nos capacités de production. Nous gagnons plus d’argent et nous sommes sures de manger sain.

S : Quelles sont vos propositions pour une amélioration du fonctionnement du projet ?
R.B : Toutes nos attentes ont été comblées. Nous avons multiplié nos gains par 10. Si tu ne pouvais pas avoir 500 F CFA et que tu peux avoir 5 000 F CFA, tu ne peux qu’être reconnaissante. Grâce au partage de nos connaissances, la production de l’amarante s’est généralisée ici à Koubri. Nous ne les remercierons jamais assez. Comme l’appétit vient en mangeant nous souhaiterions bénéficier de nouvelles variétés de semences.

Nadège YE
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