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Terrorisme : Et si on parlait des personnes affectées ?

Publié le mercredi 21 aout 2024  |  Libre Info
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina Faso: le mécontentement des soldats en première ligne dans la lutte contre les jihadistes
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Suite à la Journée mondiale de l’aide humanitaire commémorée le 19 août de chaque année, on pense aux victimes du terrorisme le 21 août. Placée cette année sous le thème « Les voix de la paix : les victimes du terrorisme œuvrant au service de la paix et de l’éducation pour la paix », cette commémoration constitue à la fois un hommage et un appel à la prise en compte effective de ces personnes affectées, souvent laissées-pour-compte…

Par Serge Mathias Tomondji

Le monde entier se souviendra bientôt, le 11 septembre prochain, des terribles attentats qui ont frappé les États-Unis en plein cœur ! Vous savez, ces quatre attentats-suicides qui ont détruit des bâtiments stratégiques de la première puissance mondiale, comme le World Trade Center, à Manhattan (New York), et le Pentagone, siège du département de la Défense, à Washington !

Dix-neuf terroristes du réseau djihadiste Al-Qaïda avaient alors détourné quatre avions de ligne qu’ils ont projeté sur leurs cibles.


À l’arrivée, près de 3 000 personnes ont perdu la vie ce jour-là et, depuis, l’on peut désormais distinguer un avant et un après 11-Septembre.

Indéniablement, ces attentats terroristes d’une incroyable outrecuidance ont profondément changé la face du monde !

C’était en 2001 et cela fait donc déjà 23 ans que le 11-Septembre a déplacé le curseur de la violence et de la terreur de plusieurs crans.

Depuis cette date en effet, et suite à l’expédition punitive des États-Unis en Irak notamment pour éradiquer « l’Axe du mal », le terrorisme international ne s’est jamais aussi bien porté.

Il s’est même déporté avec ténacité en Afrique suite au démantèlement de la Libye, renforçant des mouvements divers de revendications séparatistes et autres, en affectant des millions de personnes.

Faible accompagnement
Ainsi que le soulignent les Nations unies, « des actes de terrorisme propageant un ensemble d’idéologies haineuses continuent de blesser, de nuire et de tuer des milliers d’innocents chaque année ».

Des victimes et des survivants sont ainsi, pour la plupart, abandonnés à leur sort « une fois que les conséquences immédiates d’une attaque terroriste s’estompent, ce qui peut aggraver leur traumatisme ».


Pourtant des mécanismes existent et chaque nation a le devoir de « soutenir les victimes du terrorisme et de défendre leurs droits ».

Cependant, le regard et l’accompagnement des Nations unies dans la mise en œuvre effective de la Stratégie antiterroriste mondiale reste faible.

Cette Stratégie, qui repose sur quatre axes, prévoit notamment « des actes concrets, à mener individuellement et collectivement, pour prévenir et combattre le terrorisme ».

Là-dessus, on peut souligner des mesures comme « le renforcement de la capacité de l’État de lutter contre les menaces terroristes » et « une meilleure coordination des activités antiterroristes du système des Nations unies ».

Si un dispositif existe donc bien sur le papier, il en va autrement dans la réalité, même si l’Assemblée générale des Nations unies a décidé en 2017, à travers sa résolution 72/165, de dédier le 21 août de chaque année au souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme.


Cette Journée internationale vise ainsi à « honorer et soutenir les victimes et les survivants du terrorisme » et à « promouvoir et protéger le plein exercice de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux ».

Écouter et apprendre…
Il faut se rendre à l’évidence — et c’est le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui l’affirme — que « les actes de terrorisme entraînent un déferlement de douleur inimaginable. Les familles et les communautés déchirées par des actes terroristes sont à jamais bouleversées. Les cicatrices — visibles et invisibles — sont indélébiles ».

Dans le message qu’il a délivré pour commémorer ce septième rendez-vous international du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, Antonio Guterres indique ainsi, fort justement que « cette journée nous invite à écouter et à apprendre ». Mieux, affirme-t-il, « elle nous rappelle que nous devons toujours chercher une lueur d’espoir ». Car, « ensemble, nous pouvons faire entendre la voix de toutes les victimes et de toutes les personnes rescapées ; contribuer à sensibiliser les générations présentes et futures ».

Placée cette année sous le thème « Les voix de la paix : les victimes du terrorisme œuvrant au service de la paix et de l’éducation pour la paix », la commémoration de cette journée du 21 août se veut une fenêtre pour faire entendre les voix des sans-voix.

Il s’agit en l’occurrence de laisser s’exprimer ces douleurs inimaginables afin que les témoignages édifient les nations.

Et c’est pour cela qu’il faut rendre hommage « à toutes les victimes et à toutes les personnes rescapées, notamment à celles qui ont décidé de faire part de leur vécu, marqué par la persévérance et le pardon ».


D’autant que, souligne encore le Secrétaire général des Nations unies, « dans ces moments tragiques de souffrance, nous avons vu aussi de fabuleux exemples de résilience et le solide pouvoir de notre humanité commune ».

Le Burkina résilient, mais…
Les exemples de résilience existent justement par dizaines au Burkina Faso, frappé par cette terrible spirale terroriste depuis une décennie. « La patrie des Hommes intègres » commémore d’ailleurs la Journée internationale du souvenir en mémoire des victimes du terrorisme.

La place des Martyrs de Ouaga 2000 a ainsi abrité, l’année dernière, le 1er septembre 2023, une cérémonie commémorative en différé.

Rendant hommage aux personnes touchées et affectées par les actes de terrorisme, le ministre chargé de la Justice, Édams Rodrigue Bayala, n’a pas manqué d’évoquer à cette occasion la résilience de tout le peuple burkinabè.

C’est pourquoi, ainsi que l’indique le thème retenu pour la circonstance, il est indispensable de… « soutenir les victimes du terrorisme pour renforcer la résilience des communautés et consolider les actions de reconquête de l’intégralité du territoire ».

Un objectif qui reste impératif et crucial pour pacifier la nation et projeter plus sereinement son développement.

Il y a donc lieu, à l’exemple du représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Burkina, Alfredo Texera, de saluer les efforts consentis par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le soutien accordé aux familles des victimes.

Ces personnes affectées avaient alors souhaité que se concrétise notamment « la mise en application des décrets en ce qui concerne la pupille de la nation, les héros de la nation, les martyrs de la nation pour une meilleure prise en charge des victimes ».

Les humanitaires aussi…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les victimes du terrorisme ont grand besoin de l’assistance de l’État et de tous, pour gérer au mieux leur difficile situation et leurs préoccupations du moment.

D’autant que les ignobles et récurrentes actions des Groupes armés terroristes, divers et ondoyants, ont jeté des milliers de personnes sur les chemins de l’exil interne et créé d’énormes problèmes humanitaires.


La Journée mondiale de l’aide humanitaire, commémorée le 19 août de chaque année, devrait donc fonctionner comme un leitmotiv de la gestion globale du phénomène terroriste dans le monde.

Initiée il y a 21 ans, en hommage aux 22 membres du personnel de l’ONU assassinés par des terroristes au siège de l’Organisation au Canal Hôtel à Bagdad, en Irak, cette journée salue le formidable accompagnement des travailleurs humanitaires.

Pas moins de 280 d’entre eux ont encore été tués dans le monde en 2023, en raison notamment de la guerre à Gaza. Contre 118 en 2022, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) qui pointe une augmentation exponentielle de 137% d’humanitaires tués en 2023.

La situation ne s’améliore guère puisqu’on dénombre déjà, rien que pour cette année, 172 travailleurs humanitaires tués — dont quelques dizaines en Afrique — à la date du 7 août 2024.

En tout état de cause, la protection des travailleurs humanitaires et la prise en charge des personnes affectées par le terrorisme constituent les deux faces de la même terrible et effroyable réalité que renvoie le miroir de notre monde en pleine décrépitude…
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