Pour s’occuper pendant ces vacances scolaires, plusieurs élèves se sont découverts, à Ouagadougou, un autre passe-temps en plus du football qu’ils affectionnent. Il s’agit de la pêche à la canne aux abords du barrage de Tanghin. Par groupes, ces jeunes vacanciers prennent d’assaut les rivages du barrage pour s’adonner à ce loisir qui tend à s’installer dans leurs habitudes. Découverte!
C’est une pratique de plus en plus prisée durant les vacances scolaires. Cannes à pêche et bol d’appâts en main, les élèves envahissent chaque jour les bordures du barrage de Tanghin pour s’adonner à cette activité devenue leur passe-temps favori. Ils viennent de tous les quartiers de la ville de Ouagadougou pour pêcher.
Moumouni Zangré fait partie des élèves qui s’adonnent à cette pratique en ces temps de vacances. Ecolier en vacance, il se retrouve au barrage de Tanghin les weekend en compagnie de ses camarades muni de sa canne à pêche, d’un sac et d’appâts de verre de terre. « C’est juste pour le loisir qu’on le fait. Comme c’est les vacances, on se retrouve ici pour pêcher le poisson. On le faisait pendant les periode de cours mais c’est maintenant même qu’on le fait plus souvent », confie-t-il.
Les jeunes élèves affirment pêcher souvent près de trente poissons. Des poissons, qui, disent-ils, sont pour la plupart du temps, soit consommés, soit offerts à des proches. « Quand l’eau est trouble comme aujourd’hui, les poissons ne mordent pas. Mais quand c’est calme, on peut souvent même pêcher 30 à 40 poissons. Souvent on grille ça, souvent aussi on offre ça à nos petits frères », confie Amidou, un autre membre du groupe.
A quelques pas de là, se tient Honoré Compaoré, un autre écolier en vacances. Si les autres élèves qui s’adonnent à cette pratique le font par simple loisir, lui, dit avoir vu dans cela une opportunité d’entrepreuneuriat pendant ces vacances. Les poissons qu’il pêche sont, à l’en croire, destinés à la pisciculture. Le jeune homme affirme avoir aménagé un local à domicile où, il les élève. « Quand je pêche ça, je m’en vais les mettre là-bas. Souvent il y en a qui survivent, mais parfois d’autres meurent. Mais comme j’aime les élever, je ne me décourage pas », affirme-t-il. Pour ce jour, la moisson est déjà assez bonne à son niveau. Dans son sac de pêche, sont entassés une bonne dizaine de poissonnet.
Au barrage de Tanghin, il n’y a pas cependant que des élèves en vacances qui s’adonnent à cette pratique. Bon nombre de Ouagavillois ont en effet pris pour passion de se livrer à l’exercice. Ainsi, les weekend comme ce dimanche, les abords du barrage débordent de ces pêcheurs d’occasion. Ils arrivent de toute part, qui en véhicule, qui a moto, pour se faire plaisir. C’est le cas de Rasmane Sawadogo, commerçant au grand marché de Ouagadougou.
Canne à pêche en main, il s’est installé un peu plus loin à l’ombre d’un arbre au bord de l’eau. Il affirme avoir connu cette pratique il y a deux années de cela et ne s’en lasse plus. « C’est un ami qui m’a envoyé ici pour la première fois et j’ai apprécié. Depuis lors je ne manque pas l’occasion de venir ici pour profiter de l’air frais de l’eau et en même temps me faire plaisir à travers la pêche. Le coin est tranquille et ça permet de changer d’air », indique-t-il. Même si pour l’instant son panier est vide, il confie avoir pour habitude de repartir avec une bonne dizaine de poissons. « Mais on attrape rarement de gros poissons par ici. Juste des petits poissons », souffle-t-il.
Pour se procurer les cannes à pêche et le hameçon, il faut aller chez Phillipe. Installé dans un angle aux abords de la retenue d’eau, il a fait du commerce des cannes à pêche, des hameçons et des flotteurs, sa principale activité. Et, par ces temps de vacances, les choses marchent bien pour lui. En témoigne l’affluence que nous avons constatée sur les lieux. « Actuellement comme c’est les vacances, c’est surtout les élèves qui viennent beaucoup. Et vu que c’est des amateurs, on confectionne des cannes en bois pour eux. C’est moins cher et c’est à leur portée », affirme le sexagénaire.
Il dit faire ce commerce depuis près d’une trentaine d’années maintenant. Et à l’entendre, le métier nourrit son homme. Pour les cannes en bois, les prix varient entre 1000 FCFA et 2000 FCFA. Les flotteurs, quant à eux, sont vendus à 500 FCFA l’unité et selon la qualité. « Je ne peux pas dire que ça ne nourrit pas son homme. En tout cas c’est de ça que je vis depuis près de 30 ans », lâche Philippe quand nous lui demandons à combien s’élèvent ses gains journaliers.