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Prévention du paludisme : A chacun sa méthode !

Publié le jeudi 15 aout 2024  |  libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Plusieurs menaces pourraient entraver la lutte contre le paludisme en Afrique
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L’hivernage est une période propice au paludisme. Il suffit de se rendre dans les formations sanitaires pour s’en rendre compte avec le nombre de consultations, d’hospitalisation pour cause de paludisme qui explose. Malgré les efforts consentis par l’Etat et la sensibilisation, les méthodes de prévention restent peu connues par les populations. Libreinfo est allé à la rencontre de Ouagalais sur leurs méthodes de prévention de cette maladie.

Par Issoufou Ouedraogo

Ils sont nombreux les citoyens en cette période d’hivernage qui prennent des dispositions dans leur famille pour essayer de prévenir le paludisme.

Awa Compaoré, mère de trois enfants, explique comment elle se bat pour au moins prévenir cette maladie.


« Je veille d’abord à la propreté de notre cadre de vie : pas d’eau stagnante dans la cour. Et mes enfants dorment sous moustiquaire et avec la campagne initiée par le ministère de la Santé pour distribuer les produits aux enfants, je respecte le calendrier. C’est une période aussi où il faut porter des habits qui couvrent tout le corps aux enfants », préconise Mme Compaoré.

Et en plus de ces précautions, il faut aussi que dans le quartier, l’entourage soit au même niveau de compréhension. « Je veux dire par exemple évitons de verser les eaux dans le six mètres et les déchets dans la rue. C’est le non-respect de la propreté qui favorise la multiplication des moustiques », fait savoir Awa Compaoré.

Salimata Sanfo pense que l’Etat ne peut pas tout faire et il faut que les uns et les autres s’y mettent notamment en s’investissant pour la propreté d’abord de leur entourage. Pour elle, en faisant de la propreté une priorité, on peut avoir le dessus. Dans le cas contraire, ça va être difficile.

Dans nos concessions, conseille-t-elle, il faut éviter les eaux sales, les déchets. Mme Sanfo déplore que certains aient bénéficié gratuitement de moustiquaires imprégnées d’insecticide mais ne les utilise pas. « Comment on peut aider des personnes qui ont un tel comportement ? », se demande-t-elle.


« Tant que nous n’allons pas mettre l’accent sur la propreté d’abord de nos cadres de vie pour éviter le développement des moustiques, il sera difficile de lutter contre le paludisme », soutient dame Sanfo.

Pour Angèle Kaboré, durant cette période, toutes les radios devraient chaque jour sensibiliser les citoyens sur les méthodes de prévention de cette maladie.

Le paludisme fait souffrir actuellement beaucoup de Burkinabè. « Faites un tour dans les centres de santé. Enfants, grandes personnes, y sont tous couchés », dit-elle.

« Mais le problème, c’est nous même. Ils sont nombreux qui ne suivent pas les conseils et ne respectent pas les consignes. Pendant cette période, il faut éviter les saletés. Mais dans nos quartiers, on continue de jeter les eaux sales, les déchets, dans les six mètres », regrette-t-elle.

« Pourtant, c’est tout cela qui favorise l’arrivée des moustiques. Il faut qu’on continue à dormir sous moustiquaires et rendre nos milieux de vie propres. Durant cette période, nous devons aussi prendre beaucoup soin des enfants », ajoute-t-elle.

Quid des anciennes méthodes ?

Si pour certains le paludisme peut être évité en rendant les cadres de vie propres afin que les moustiques ne se développent pas et en respectant les consignes données par les agents de santé, certains pensent aussi à l’utilisation des feuilles de plantes contre cette maladie.

Ainsi, pour Salam Kaboré « nous devons aussi accepter faire un retour à nos anciennes pratiques dans le cadre de la lutte contre cette maladie. Avant, face à cette maladie, nos parents utilisaient certaines feuilles et cela marchait très bien. Pourquoi aujourd’hui, tout le monde fait comme si c’est une nouvelle maladie ».


Il ajoute qu’il « faut que nous revenions à nos pratiques anciennes de prévention contre cette maladie. Nos tradipraticiens savent tout sur le paludisme. Mais comme nous, on aime donner notre argent ailleurs là, on va continuer à souffrir ».

Zénabo Ouédraogo pense également la même chose. « Nous devons revenir sur les pratiques anciennes avec nos tradipraticiens », martèle-t-elle.

« Tout le monde ne peut pas avoir accès aux produits modernes. Mais quand tu regardes, souvent, on fait la sensibilisation uniquement sur les produits modernes. Nos tradipraticiens peuvent aussi contribuer à la prévention contre cette maladie », ajoute-t-elle.

Dame Ouédraogo précise qu’elle ne remet pas en cause la médecine moderne, la propreté et le fait de dormir sous moustiquaire.

Elle demande qu’on associe les tradipraticiens afin que « toutes les couches sociales puissent profiter de toutes les méthodes de prévention ».
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