Genève, Suisse - Le taux de chômage des jeunes dans le monde, au plus bas depuis 15 ans, devrait encore baisser, mais la précarisation du travail est à l’origine d’une « anxiété croissante », relève l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport publié lundi.
L’OIT met aussi en garde contre le nombre préoccupant de jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation (NEET).
Elle avertit de plus que la reprise de l’emploi après la pandémie de Covid-19 n’est pas universelle.
« Les jeunes de certaines régions et de nombreuses jeunes femmes ne profitent pas de la reprise économique », indique l’OIT dans un communiqué.
Le taux de chômage des jeunes en 2023, qui est de 13%, est le plus bas depuis 15 ans et représente une baisse par rapport au taux de 13,8% enregistré en 2019 avant la pandémie. Il devrait encore diminuer pour s’établir à 12,8% en 2024 et 2025. Quant au nombre total de jeunes chômeurs, il s’élevait à 64,9 millions, l’effectif le plus bas depuis 2000.
« La situation n’est toutefois pas la même dans toutes les régions. Dans les États arabes, en Asie de l’Est et en Asie du Sud-Est et du Pacifique, les taux de chômage des jeunes étaient plus élevés en 2023 qu’en 2019 », observe l’OIT.
Le rapport souligne aussi que la « tendance mondiale à la précarisation du travail est à l’origine d’une anxiété croissante pour des jeunes qui aspirent à acquérir leur indépendance financière et à passer aux prochaines étapes de leur vie d’adulte ».
« Aucun d’entre nous ne peut espérer un avenir stable alors que des millions de jeunes dans le monde n’ont pas d’emploi décent et, par conséquent, se sentent en insécurité et incapables de construire une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles », souligne le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, dans le communiqué.
Au niveau mondial, plus de la moitié des jeunes travailleurs occupent des emplois informels, observe l’OIT, selon qui « les possibilités d’accès à des emplois décents restent limitées dans les économies émergentes et en développement ».
Le rapport indique également qu’en 2023 un jeune sur cinq, soit 20,4% de la population mondiale, appartenait à la catégorie des NEET. Deux sur trois de ces jeunes sont des femmes.
Et les jeunes hommes ont davantage bénéficié de la reprise du marché du travail que les jeunes femmes : les taux de chômage des jeunes femmes (12,9%) et des jeunes hommes en 2023 étaient presque égaux (13%), contrairement aux années précédant la pandémie, au cours desquelles celui des jeunes hommes était plus élevé.