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Burkina/Terrorisme : Un survivant raconte l’attaque de Samorogouan

Publié le dimanche 11 aout 2024  |  libreinfo.net
Burkina/Terrorisme
© Autre presse par DR
Burkina/Terrorisme : Un survivant raconte l’attaque de Samorogouan
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DM, un gendarme, a survécu à l’attaque terroriste du 9 octobre 2015 contre la brigade de gendarmerie de Samorogouan dans la province du Kénédougou (région des Hauts-Bassins). Il a retracé le film des événements le 22 juillet 2024 à la barre devant le Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme.

Par Prisca Konkobo

En 2015, D.M est en poste à Orodara dans la province du Kénédougou (région des Hauts-Bassins). Il est envoyé avec une équipe en renfort des gendarmes de la Brigade territoriale de Samorogouan, car ces derniers ont remarqué la présence d’individus suspects dans la brousse.

Bien que l’attaque remonte à 9 ans, D.M s’en souvient toujours comme si c’était hier. « Le 9 octobre 2015, c’est aux environs de 4h30 que nous avons commencé à recevoir les tirs. J’ai alerté les autres et j’ai commencé à tirer aussi. Très vite, j’étais à court de munitions. Il me restait mon pistolet automatique. J’ai constaté que le maximum de nos éléments étaient déjà sortis par la porte de sortie. Je suis également sorti par la même porte », explique-t-il.


« Je suis allé au village et j’ai pris le téléphone d’un ami et j’ai alerté la hiérarchie. Je suis revenu et je les ai observés de loin (ndlr, les assaillants). En partant, ils étaient trois-trois sur leurs motos parce que certains étaient blessés. Avant de partir, ils ont mis le feu à un pick-up et détruit du matériel », relate DM. Ce procès est l’occasion pour ce survivant de se « décharger », dit-il. Il livre un témoignage qui attriste la salle.

« Le jour où on a bougé de Orodara pour Samorogouan, un élément avait oublié son blouson. Sa femme le lui a apporté et elle m’a demandé où j’emmenais son mari. Je lui ai dit que je ramène son mari dans peu de temps. Malheureusement, son mari est décédé et jusqu’à présent je n’arrive toujours pas à croiser le regard de cette dame, ni celui de son enfant. Elle me pose des questions auxquelles je ne peux pas répondre », raconte-t-il, les yeux rougis. La salle soupire.

Le témoin a souhaité lancé un cri de cœur à l’endroit de l’Etat. « J’allais demander que l’Etat recadre l’école coranique. Je ne dis pas que l’école coranique n’est pas bien. Mais 60 % des terroristes qui nous combattent dans la brousse sont issus de cette école (…). Quelqu’un qui n’a pas grandi dans la famille, il ne sait pas qu’une famille a besoin d’un papa. Quand il pointe une arme, il tire. Un enfant qui grandit dans un cadre familial est bénéfique pour tout le monde. C’est un appel que je lance », a-t-il fait savoir, visiblement peiné.


C’est attristé par les douloureux souvenirs et avec des hochements de tête qu’il a rejoint sa place dans la salle d’audience.
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