Ouagadougou – Boureima Sanga a rendu mardi, sa démission des instances du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB). Le magistrat de grade exceptionnel dit vouloir prendre ses distances avec « un instrument de manipulation » ayant boycotté l’élection des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), sans tenir compte des lourdes conséquences pour la justice et pour les justiciables.
Le magistrat de grade exceptionnel Boureima Sanga a réglé ses comptes à la fois avec le Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) et avec son secrétaire général Bruno T. Zabsonré, en une seule lettre.
À M. Zabsonré, qui lui demandait une lettre d’explication à propos de sa participation à l’élection des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le magistrat Sanga a attiré l’attention des partisans du boycott sur les conséquences de leur acte, avant de claquer la porte au SAMAB.
Selon le conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou, le non-fonctionnement du CSM allait entraîner la non-intégration des auditeurs de justice en fin de formation, le ralentissement du fonctionnement des juridictions en raison du manque de complément d’effectifs, et empêcher certains magistrats de passer aux grades supérieurs.
« En un mot, le non-fonctionnement du CSM cause et causera plus de préjudices aux magistrats que vous êtes censés défendre en tant que syndicat, mais aussi au peuple burkinabé qui est en droit d’attendre un fonctionnement optimal de sa justice. Malgré tout, vous avez préféré appeler au boycott, pour des raisons que vous seuls connaissez », a écrit Boureima Sanga à son collègue Bruno T. Zabsonré.
De l’avis de M. Sanga, l’appel à boycotter une loi de la République est une décision incompatible avec le statut de magistrat.
Afin donc de se prémunir d’un « instrument de manipulation, destiné à satisfaire les désirs de M. Zabsonré », Boureima Sanga a choisi de démissionner du SAMAB, à compter du mardi 23 juillet 2024.
En rappel, l’intersyndical des magistrats du Burkina, qui regroupe tous les syndicats du corps, a renoncé à participer à l’élection des nouveaux membres du CSM pour protester contre les « réformes non inclusives » qui ont été adoptées en conseil des ministres.
À l’issue des élections du 29 juin 2024, Benoit Zoungrana a hérité du premier grade avec comme suppléant Oumarou Zono. Le grade exceptionnel est revenu à Adama Nana avec comme suppléant Boureima Sanga.