Travail des enfants sur les sites d’orpaillage: Vers l’organisation d’un forum national dans la Région du Centre-Nord #aOuaga

Société

Travail des enfants sur les sites d’orpaillage: Vers l’organisation d’un forum national dans la Région du Centre-Nord

Publié le jeudi 10 octobre 2013 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Lutte contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage

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Dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage, une équipe de la Direction de la communication et de la presse ministérielle du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a effectué une tournée sur les sites aurifères d’exploitation artisanale de la région du Centre–Nord, du 2 au 4 septembre 2013. L’objectif de cette sortie est de faire un état des lieux et de constater la présence des enfants sur les sites.

La région du Centre-Nord regorge d’une flopée de sites aurifères dont l’exploitation artisanale engendre des fléaux dans la localité. Parmi ces fléaux, le plus récurrent est le travail des enfants sur ces sites dits sauvages car, exploités de manière artisanale. C’est pour constater de visu le phénomène qu’une équipe de la Direction de la communication et de la presse ministérielle du ministère en charge de l’Action sociale a effectué une tournée dans ladite région. L’équipe était accompagnée par le directeur régional de l’Action sociale du Nord et du président de l’association des orpailleurs du Centre-Nord. La tournée a concerné les sites d’orpaillage de Zimtenga dans le Bam, Bouroum dans le Namentenga et Habra dans le Sanmatenga. Malgré la saison pluvieuse et les risques d’éboulement, les sites sont fonctionnels et bondés de monde. A en croire le président de l’association des orpailleurs, Lassané Kanazoé, on dénombre environ 350 sites d’exploitation artisanale dans la région et près de 100 enfants travaillent sur chaque site. Selon lui, ce type d’exploitation est répandu à cause de la pauvreté. « Les populations sont conscientes du danger et des menaces auxquelles elles sont exposées, mais vu l’extrême pauvreté dans laquelle elles vivent, elles préfèrent s’adonner à la recherche de l’or », a-t-il indiqué.

En effet, la pauvreté des parents est la principale cause de la présence de leur progéniture sur les sites. C’est le cas de Souleymane Pacodé âgé seulement de 14 ans et travaillant sur le site de Zimtenga. Il a affirmé qu’il descend dans les trous jusqu’à une profondeur de 18 mètres et de poursuivre : « je faisais la classe de CM2 et j’ai abandonné l’école pour venir chercher de l’or pour gagner l’argent au lieu de faire de longues études ». Si Souleymane Pacodé dit être prêt à quitter les sites aurifères au profit d’un autre métier tel que la soudure, ce n’est pas le cas d’Hassan Tamboura, âgé de 12 ans et qui jure de réussir que par l’or.

Toutefois, il a confié que l’intérieur des trous est obscur et on y manque d’air. Malgré les conditions de travail pénibles, il affirme gagner entre 1500 à 2000 FCFA par jour. « J’invite mes camarades à venir chercher l’argent sur les sites aurifères, car c’est plus facile et rapide que l’école », a expliqué Hassan Tamboura.

Souleymane DERRA, propriétaire de plusieurs trous d’or sur le site de Zimtenga a précisé que les enfants de moins de 14 ans ne descendent pas dans les trous, qu’ils sont justes présents pour la cuisine et le lavage de la terre. « Ils ne font pas de travaux pénibles chez moi. Personnellement, je déplore le travail des enfants sur les sites mais certains parents n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants, ce qui les pousse à venir travailler sur les sites », a-t-il soufflé avant de reconnaître qu’il ya des enfants qui sont plus dynamiques que certains adultes. Il a en outre relevé que certains enfants scolarisés viennent travailler sur les sites à la recherche de frais de scolarité afin de préparer la rentrée.

Très touchée par la problématique, Mme le gouverneur de la Région du Centre-Nord, Mariam Diallo/Zoromé, a souligné que le travail des enfants sur les sites d’exploitation artisanale est un problème horrible et inadmissible qu’il faut prendre à bras-le-corps car, c’est leur avenir qui est en danger. « Ils sont exposés à la drogue, au mercure, au cyanure, à la délinquance et le véritable problème est que l’on retrouve souvent des familles entières sur les sites », a-t-elle laissé entendre. Elle a saisi l’occasion pour annoncer la tenue d’un forum sur la problématique du travail des enfants sur les sites artisanaux qu’elle envisage organiser en novembre prochain. « Ce forum va regrouper plusieurs départements ministériels, des associations d’orpailleurs, des organisations de la société civile, des ONG, etc. », a-t-elle affirmé. Toutefois, elle a souhaité que les conclusions de ce forum aboutissent à l’éradication du travail des enfants sur les sites artisanaux.

DCPM/MASSN

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