La région du Sud-Ouest a abrité, le 9 octobre 2012, l’atelier régional d’information et d’échange sur les conflits relatifs à l’exploitation des ressources naturelles. Les participants ont passé en revue les textes législatifs et réglementaires qui régissent le domaine et proposé des solutions aux conflits.
Les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles sont légion au Burkina. De 2005 à 2011, le Ministère des ressources animales (MRA) a enregistré plus de 4 000 conflits avec 55 pertes en vie humaine. La région du Sud-Ouest se place en bonne position avec le conflit de Perkoura qui a occasionné plus de 14 morts, et celui de Tonkar dont les chiffres définitifs ne sont pas encore connus. C’est pour minimiser les conflits, et mettre au même niveau d’information les acteurs du monde rural, à savoir les producteurs et les éleveurs, que le MRA a initié ces ateliers régionaux. A Gaoua, quatre communications ont été présentées. Elles ont porté sur les lois réglementant l’exploitation des ressources naturelles, la loi d’orientation relative au pastoralisme, la présentation d’un document introductif aux conflits, et une communication sur les mécanismes de conciliation. A l’issue des exposés, les participants ont suggéré que chaque commune ait des espaces pastoraux. Assane Barry, de l’Union des éleveurs du Noumbiel/Batié, a proposé des pistes à bétail, la sécurisation des espaces pastoraux et la création des zones pastorales communales, ainsi que la mise en place des comités de règlement des conflits et des retenues d’eau pour bétail. La parenté à plaisanterie a été aussi identifiée comme un moyen de résolution des différends. Quant aux conflits, certains pensent qu’ils trouvent leurs causes dans l’analphabétisme et suggèrent que l’on puisse mettre l’accent sur l’alphabétisation des populations pour contribuer à l’éveil des mentalités. Sié Vokité Somé, producteur à Gaoua, affirme qu’il n’y a pas de différence entre agriculteurs et éleveurs. « Un agriculteur est un éleveur et un éleveur est agriculteur », dit-il. Selon lui, ils doivent plutôt accorder leurs violons pour éviter les conflits. Autant de solutions qui, si elles sont étudiées et mises en œuvre, pourraient aider à contenir les divergences liées à l’exploitation des ressources naturelles. L’atelier régional d’information et d’échange sur les conflits relatifs à l’exploitation des ressources naturelles a été présidé par le ministre des Ressources animales, Jérémy Ouédraogo