Pour se développer, le Burkina compte sur ses filles et fils. Pour ce faire, à travers l’entreprenariat communautaire, il entend mobiliser des ressources pour le financement d’un certain nombre de projets. Le vendredi 21 juin 2024, la structure chargée de cette mobilisation de fonds était face aux agents des trois ministères que sont, ceux de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, ceux, de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille et ceux des Sports, de la Jeunesse et des L’emploi.
L’objectif était d’informer et d’échanger avec les travailleurs de ces départements sur les raisons de la mise en place de l’Agence pour la promotion de l’entreprenariat communautaire (APEC), sa vision, ses conditions d’accès… Dans sa présentation, la représentante du directeur général de l’APEC, Clémence Zoundi a indiqué que le pays est dans un tournant décisif de son développement. C’est pourquoi, a-t-elle attesté, les autorités actuelles, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, ont eu l’idée d’aller vers la population pour l’appeler à contribuer à travers l’actionnariat populaire pour amorcer ce développement.
« Les autorités ont compris que nous ne pouvons plus attendre l’aide de l’étranger, car de nos jours, l’aide qu’on vous accorde est toujours conditionnée et cela ne vous permet pas de vous développer », a-t-elle affirmé. Selon Mme Zoundi, l’action des autorités vise à faire en sorte que les Burkinabè soient les développeurs de leur pays. « Pour cette première phase, nous avons besoin de 100 milliards F CFA pour financer quatre secteurs porteurs que sont l’agriculture, l’élevage, les mines et le textile », a relaté Mme Zoundi.
Ajoutant que la mise en œuvre de ces quatre projets va occasionner un million d’emplois directs et trois millions d’emplois indirects. « Pour souscrire, il faut d’abord être Burkinabè, payer 5 000 F CFA comme frais d’adhésion et prendre des parts en raison de 10 000 F CFA par action. Tout le monde peut souscrire, même les nouveaux nés, pourvu que la personne ait la nationalité », a expliqué, le représentant du président du Conseil d’administration de la société « Bâtir l’avenir», Harouna Zallé.
Inverser la tendance
L’équipe de l’APEC a laissé entendre que la production et la transformation ne sont pas en reste dans ces quatre projets. « L’objectif des entreprises qui seront créées, c’est d’inciter les Burkinabè à consommer ce qu’ils produisent et de produire ce qu’ils consomment. Pour cela, il est prévu 59 milliards F CFA dans la production et 10 milliards dans la transformation », a-t-il soutenu.
Le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a insisté sur les jeux de l’actionnariat populaire. Selon le ministre Ouédraogo, il s’agit d’inverser la tendance des capitalistes qui viennent exploiter nos ressources au profit des investisseurs de leurs entreprises. « Il faut que les mines burkinabè produisent du développement au Burkina.
Comment comprendre que le pays des Hommes intègres, grand producteur d’or, n’a pas un seul lingot d’or dans ses reverses », s’est interrogé le premier responsable du département en charge de la communication. Il a rappelé que si aujourd’hui, le pays est au centre de toutes les attentions et si tout est mis en œuvre pour briser sa dynamique, c’est la peur que ce réveil va engendrer sur les pays où le Burkina importe ces mêmes produits.
« Les enjeux sont énormes et c’est toute cette vision qui nous vaut aujourd’hui, toutes ces manœuvres qui sont orchestrées avec pour seul objectif, de faire en sorte, que l’exemple du Burkina ne réussisse pas, surtout que l’exemple ne fasse pas tache d’huile », a révélé le ministre d’Etat. Ainsi, à l’exemple du fonds de soutien patriotique qui a permis au pays de se doter d’une puissance de feu dans la lutte contre le terrorisme, Jean Emmanuel Ouédraogo a invité les agents des trois ministères à être des acteurs d’un changement historique.
« A travers l’APEC, chaque Burkinabè doit être fier un jour de dire que cette pâte de tomate, que ce riz … que je consomme est le fruit de mon investissement », a-t-il lancé. Même son de cloche pour la ministre en charge de l’action humanitaire et celui de la jeunesse qui ont salué la mobilisation des agents, preuve de l’intérêt qu’ils accordent à cette rencontre d’échanges.