L’Association pour la promotion des œuvres sociales (APROS) a organisé, mardi 9 octobre 2012 à Kaïn, province du Yatenga, une visite commentée à l’intention de ses partenaires et des autorités régionales du Nord. L’objectif était de leur permettre de découvrir des champs-écoles paysans et des champs de productions semencières dans ladite localité.
Kaïn, localité située à la frontière du Mali, à près de 70 km de Ouahigouya, est en proie aux effets néfastes des changements climatiques. Une situation qui oblige les populations rurales à multiplier davantage les initiatives pour dompter la nature et l’adapter à leurs besoins. Pour ce faire, elles ont besoin de plus de soutiens pour vaincre cette adversité naturelle. C’est dans cette dynamique que l’Association pour la promotion des œuvres sociales (APROS), à travers un programme de renforcement des capacités des producteurs et productrices, vient en aide aux populations de cette commune rurale, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire, la pauvreté et le VIH/Sida. Cette année, APROS a innové en expérimentant avec les producteurs de la localité, des champs-écoles paysans dont les résultats sont tangibles sur le terrain. C’est pour permettre aux partenaires techniques et financiers et aux autorités de la région de toucher du doigt les réalités des investissements, qu’une sortie y a été effectuée. Le premier site qui a accueilli les visiteurs du jour, a été le champ-école paysan du village de Tiendré. Là-bas, la délégation a été émerveillée par la physionomie d’un champ de mil dont les épis sont au stade de maturation. Il s’agit d’un hectare de sorgho blanc emblavé sur une terre dégradée et récupérée au moyen de trois techniques : les demi-lunes, le zaï manuel amélioré et le zaï mécanique à traction animale. Et pour chacune de ces techniques, trois tests de fertilisation sont associés : le compost 5t/ha, le compost 5t/ha + micro dose NPK et le compost 5t/ha + NPK 100kg/ha. Les différents commentaires ont permis aux visiteurs de comprendre toute la chaîne de production. Pour l’occasion, ils ont eu droit à une démonstration de pratique de zaï à traction animale. Une démonstration où beaucoup ont eu du plaisir à admirer le chameau à l’œuvre. La plus grande stupéfaction de tous, c’est quand le coordonnateur de APROS, Justin Tiemtoré, a annoncé que le sol nu sur lequel est implanté le champ-école n’a pas été exploité depuis 1951. Après Tiendré, le périple s’est poursuivi dans le village de Alhamdou. Deux parcelles de production de semences améliorées de niébé et de sésame y sont en expérimentation. Le représentant des producteurs, Ousmane Sankara, a indiqué que le rendement escompté se chiffre à 400 kg/ha pour le niébé contre 300 pour le sésame. Sur ces champs de 4 ha chacun, les paysans espèrent tirer un bénéfice de 2 096 000 FCFA après la vente du niébé et de 1 864 000 FCFA pour le sésame.
Des motifs de satisfaction
A l’issue de la visite de terrain, la délégation a eu un entretien avec les populations de la localité. Celles-ci ont saisi l’opportunité pour remercier les initiateurs du projet qui leur a permis d’accroître substantiellement les rendements agricoles et d’améliorer leur niveau de vie. Toutefois, les besoins demeurent et des doléances ont été formulées à l’endroit de APROS et de son partenaire financier, l’ONG Diakonia. Se faisant l’avocat de ses administrés, le Secrétaire général (SG) de la région du Nord, Justin Somé, a plaidé pour que la population de Kaïn ait de l’eau potable. Séance tenante, le représentant national de Diakonia au Burkina, Luther Yaméogo, a promis que la doléance sera examinée avec diligence. Il a dit tirer un réel motif de satisfaction après avoir visité les réalisations. C’est pourquoi, à l’en croire, leur soutien aux paysans va se renforcer davantage. Le SG de la région a eu les mêmes sentiments lorsqu’il a déclaré qu’il a été fortement impressionné surtout par le champ-école paysan. « C’était une terre inculte sur laquelle on ne cultivait pas depuis 1951. Mais grâce aux partenaires APROS et Diakonia, on a travaillé à dompter cette terre et à la rendre arable », s’est-il réjoui. Quant au coordonnateur de APROS, Justin Tiemtoré, la visite en valait la peine au regard des performances atteintes par les paysans. « Comme c’est une première année d’expérience pour notre champ-école paysan, on a tenu à ce que les partenaires viennent visiter et voir la possibilité de son extension dans toute la commune », a-t-il confié. L’association intervient depuis 2006 à Kaïn et couvre l’ensemble de ses douze villages. Elle bénéficie également du soutien du Programme alimentaire mondial (PAM).
