Tabaski 2024: Le marché du mouton

Publié le samedi 15 juin 2024 | aOuaga.com

© Autre presse par DR
Des moutons en vente à l`approche de la fête de la Tabaski

Demain 16 juin 2024, les musulmans du Burkina Faso célèbreront la Tabaski. A quelque deux jours cette célébration, nous avons rencontré quelques Ouagalais qui visiblement n’ont pas trop la tête à la fête.

« Donc il y a la fête après demain ? », s’interroge un veille homme assis sur un banc le regard perdu. Son étonnement fait sourire ses voisins mais ceux-ci semblaient partager son sentiment. « Le vieux a raison. Comment on peut penser à la fête si on n’a rien dans les poches. Pire, si nous n’avons pas la paix », affirme Moussa Ouédraogo comme pour expliquer la pensée du premier intervenant.

Nous sommes dans le quartier Tanghin de Ouagadougou. Pour ces gens qui semblent ne pas avoir l’esprit à la réjouissance c’est seulement le défilé des moutons qui vient les rappeler qu’il y a un évènement demain. Dans le marché à bétail de ce quartier, le bêlement des moutons se mêlent au vrombissement des véhicules. « Nous nous faisons venir les animaux parce que c’est notre activité. Nous vivons de ça. Mais reconnaissez avec nous que nous ne vendons pratiquement pas. Ce n’est pas comme les années antérieures. Non seulement on pouvait aller dans tous les villages et avoir le bétail à bon prix pour revendre mais aussi les gens avaient l’argent pour des achats », peste Karim Sawadogo avant d’ajouter : « Figurez-vous que je n’ai vendu que trois moutons depuis alors que j’ai fait venir une cinquantaine. J’espère que d’ici demain le marché sera mieux sinon j’aurai fonctionné à perte »

La morosité du marché est vécue par ses voisins commerçants. Eux aussi mangent de la vache enragée. Au point même d’être gagnés par le découragement. « Est-ce que je ne vais pas laisser tomber cette activité ? Quand tu achètes un animal il faut le nourrir jusqu’à ce qu’il ait un preneur. S’il ne mange pas bien, il va forcément perdre du poids ce qui va diminuer sa valeur. Mais le marché est lent. On ne fait que dépenser », se plaint Kader Tiemtoré.

Comme si le bon Dieu avait entendu sa prière, un client se présente. Très vite, il nous abandonne. Après une trentaine de minutes à marchander le compte est bon. « J’ai eu le bélier à 80 000 francs CFA », informe Issa Sanou qui fait depuis la nuit des temps son marché en ces lieux. « Avec cette sommes dans le passé, j’avais un bélier plus en forme que ça. Mais nous connaissons tous la situation du pays, donc il ne faut en vouloir à personne », se console-t-il.

Dans ce marché, le prix du bélier oscille de 40 000 à 800 000 Francs CFA. C’est-à-dire qu’il y en a pour toutes les bourses.

Halima K.

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