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Burkina: enlèvement de l’oncle et ancien compagnon de lutte de Thomas Sankara

Publié le jeudi 13 juin 2024  |  AFP
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© Autre presse par DR
Procès Thomas Sankara: « Gilbert Diendéré n’a pas commandité le coup d’état, il l’a fait » (Mousbila Sankara)
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Mousbila Sankara, ex-diplomate, oncle et compagnon de lutte du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara tué en 1987, a été enlevé mardi par "des individus" disant appartenir aux "services de renseignement", a indiqué mercredi un de ses proches à l'AFP, appelant à sa "libération immédiate".

Mousbila Sankara, âgé de 74 ans, a été "enlevé hier aux environs de 05h00 du matin à son domicile" à Ouagadougou par "des individus afirmant être des agents de l'ANR" (Agence nationale de renseignement), a indiqué à l'AFP un de ses proches ayant requis l'anonymat. "Il revenait de la prière du matin lorsqu'il a été interpellé par ces individus, qui l'ont autorisé à prendre ses produits (médicaments) vu qu'il est sous traitement", a-t-il précisé.

"Au départ, il s'agissait d'aller l'entendre et de le ramener en fin de matinée (mardi), mais", depuis lors, "on n'a plus de ses nouvelles", a-t-il poursuivi, dénonçant un "enlèvement".

Mi-mai, Mousbila Sankara avait exprimé dans une lettre ouverte de "sérieuses inquiétudes" quant à la conduite du régime militaire au pouvoir, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. M. Sankara demandait au chef du régime d'"éviter d'être complice de certains activistes dans la liquidation des droits fondamentaux des travailleurs acquis depuis longtemps" et d'"ouvrir l'espace public aux citoyens pour l'expression de leur liberté".

Mousbila Sankara, oncle paternel de Thomas Sankara, était aussi l'un de ses compagnons de lutte. Il a également été ambassadeur du Burkina Faso en Libye (1986-1987).

Plusieurs cas d'enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime militaire, au pouvoir depuis un coup d'Etat en septembre 2022, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.

Le célèbre avocat et leader de la société civile du Burkina Faso, Guy Hervé Kam, arrêté fin janvier, a été libéré puis enlevé dans la foulée fin mai, avant d'être incarcéré à la prison militaire. Il est poursuivi pour "complot contre la sûreté de l'Etat" et "association de malfaiteurs".

Un ex-chef de corps militaire, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, poursuivi pour "tentative présumée de déstabilisation des institutions de l'Etat" présumée, a également été enlevé, alors qu'il avait été remis en liberté provisoire la veille, selon son entourage.

ab/bam/ybl
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