La Banque mondiale au Burkina Faso a invité les journalistes, le lundi 7 octobre 2013 à Ouagadougou, pour assister à une vidéoconférence, animée par les économistes de la région Afrique, Francisco Ferreira et Mme Punam Chuhan-Pole. Les discussions ont porté sur les progrès économiques récemment enregistrés par les Africains et les défis à relever.
La croissance économique en Afrique subsaharienne reste fiable et devrait atteindre 4,9% en cette année 2013. Bien que les taux de croissance continuent de « grimper », la région est de plus en plus prisée pour les investissements et le tourisme. Cette analyse de la Banque mondiale a été publiée dans la nouvelle édition d’Africa’s Pulse. Ainsi, la vidéoconférence organisée par l’institution, le 7 octobre 2013 à Ouagadougou, visait à échanger avec les hommes de médias africains sur les aspects les plus importants de cette croissance abordés dans le rapport. Les conférenciers, depuis Washington, ont révélé que près d’un Africain sur deux, vit dans la pauvreté extrême et ce taux, selon eux, devrait baisser entre 16 à 30% d’ici à 2030. « La croissance de l’Afrique n’a pas été un facteur de réduction de la pauvreté aussi puissant qu’il l’aurait pu l’être en raison des niveaux élevés d’inégalités. Une croissance équitable est possible mais elle nécessite une diminution des inégalités tant au niveau des revenus que des opportunités », a signifié l’économiste en chef adjoint de la région Afrique, Francisco Ferreira. Au regard de la pertinence du thème abordé, les interrogations des journalistes ont porté de manière générale sur l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables en République démocratique du Congo, les mesures prises pour que les investissements directs étrangers n’augmentent pas les inégalités, étant donné que la pauvreté et ces inégalités y demeurent à un niveau inacceptable. Quant aux journalistes burkinabè, leurs préoccupations se situaient au niveau de la stratégie que la Banque mondiale pourrait adopter en vue de promouvoir le secteur de l’emploi, les dispositions devant être mises en place afin que les populations locales puissent bénéficier des retombées des industries extractives dans les pays à fortes ressources. Il a été également question de savoir comment la croissance économique pourrait aider les pays africains à réduire leurs dettes. A toutes ces questions, les conférenciers ont affirmé qu’aucun pays n’a réduit les inégalités sans avoir un gouvernement actif. Pour relever ces défis, il faudra, selon eux, qu’il y ait de la transparence dans les industries extractives, qu’une bonne gouvernance soit instaurée pour permettre aux Etats de se servir de leur pouvoir et investir de manière efficace au profit des plus pauvres. Pour l’économiste principale, Mme Punam Chuhan-Pole, la production minière et agricole a connu une hausse, grâce à de meilleures conditions climatiques. Et d’ajouter que les pays riches en ressources continuent de connaître une croissance plus rapide que ceux qui en sont dépourvus. « Cette tendance a été observée durant toute l’année 2000 et l’écart entre les deux groupes est de 2% environ », a-t-elle poursuivi. Les économistes de Washington ont dans l’ensemble avoué que les pays d’Afrique connaissent une croissance assez rapide dans le monde. Cette performance relativement robuste s’explique par le fait que les politiques macro-économiques sont assez bien alignées à la stabilité économique et la politique monétaire tend à contrôler l’inflation, baissant ainsi le prix en matière d’alimentation et de combustibles. Face à la croissance économique et aux difficultés que rencontrent les Etats africains sur les sentiers du développement, la Banque mondiale, dans sa quête de bien-être des populations du monde, a invité et a encouragé les différents pays africains à une meilleure gouvernance économique des ressources pétrolières, gazières et minières.