La section nationale d’Amnesty International, organisation mondiale de défense des droits humains, a organisé avec les acteurs de la justice, le samedi 13 octobre 2012 à Ouagadougou, une table ronde sur l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso.
Cette table ronde, a soutenu la présidente d’Amnesty International/Burkina, Aïcha Kaboré /Zoungrana, s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée chaque 10 octobre. Aussi a-t-elle précisé son objectif : « Convaincre le gouvernement burkinabè de supprimer cette pratique une bonne fois pour toute, grâce à l’implication des acteurs de la justice, dans le plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort ». Cette ambition, a fait remarquer Mme Kaboré, est en phase avec le combat permanent que Amnesty International mène contre la peine de mort dans le monde et en particulier au Burkina. Pays qui, quand bien même n’ayant pas encore aboli la peine de mort, n’a plus eu recours à elle depuis 1988. Dans la même veine, la présidente d’Amnesty International/Burkina s’est réjouie du fait qu’en 2011, la situation ait évolué « positivement » dans le sens de la réduction de l’application de la peine de mort. Vingt et un pays, a-t-elle souligné, ont appliqué le châtiment suprême en 2011, contre 28 en 2010. Mieux, s’est-elle félicitée, « deux pays en moyenne » abolissent le recours à la sentence capitale pour tous les crimes, depuis 2003. Conformément donc à l’esprit de la rencontre, les participants, notamment des magistrats, des avocats et des greffiers, ont passé certains aspects en revue, avant de débattre, de long en large, de l’abolition de la peine de mort au Burkina. Sous la conduite du coordonnateur-campagne d’Amnesty International, Christian Ouédraogo, les raisons qui justifient la lutte contre la peine capitale ont été rappelées à ces acteurs de premier plan. Certains relèvent de structures syndicales et de défense des droits de l’homme. Pour Amnesty International et ses partenaires, la peine capitale est la « négation absolue » des droits humains et une « violation du droit à la vie ». Et le combat contre le châtiment suprême, a insisté M.Ouédraogo, ne vise pas « à faire plaisir aux criminels », comme certains pourraient le penser, mais à défendre le droit à la vie. Aussi le système de défense des innocents condamnés à mort a-t-il été mis en lumière. « La justice est imparfaite, car étant une œuvre humaine. Des innocents peuvent être condamnés à mort », a martelé M.Ouédraogo, à ce sujet. Tous les arguments ont été réunis par Amnesty International/Burkina pour convaincre les participants de la nécessité de l’abolition de la peine de mort au « pays des hommes intègres ». D’ailleurs, ceux-ci ont plus ou moins porté une oreille attentive à la question. « Notre syndicat a, entre autres objectifs, la progression des institutions judiciaires et l’évolution de la situation législative dans notre pays. C’est pourquoi, nous pensons, que dans la mesure où la peine de mort est une négation du droit à la vie, il est important que nous puissions contribuer au combat pour son abolition », a confié le secrétaire général du Syndicat des magistrats du Burkina(SBM), Karfa Gnanou. Idem pour le Secrétaire général à l’information et aux relations extérieures du Syndicat national des avocats (SYNAF), Edasso Rodrigue Bayala. « Les questions majeures, telle la peine de mort, nous préoccupent. L’un de nos objectifs est de lutter pour l’abolition de cette peine au Burkina », a soutenu ce responsable syndical, dont la structure est membre de la Coalition nationale contre la peine de mort.