Le styliste américain d’origine burkinabè Soro Bis de son vrai nom Issa Sorogo, a une fois de plus fait parler de lui, lors de son second passage au Pavillon Afriques du festival de Cannes, le jeudi 23 mai 2024, sur la Croisette au village international.
Après son premier passage réussi au festival de Cannes en 2023, le styliste américain d’origine burkinabè Soro Bis de son vrai nom Issa Sorogo a une fois de plus obtenu l’aval des premiers responsables du Pavillon Afriques pour présenter à nouveau son savoir-faire à ce grand rendez-vous du cinéma où la mode a sa place. C’est le jeudi 23 mai 2024, sur la Croisette au village international, qu’il a effectué son défilé devant un parterre d’invités. Si, son premier passage en tant que styliste africain a suscité une vive admiration des participants à ce festival, son second défilé a davantage prouvé son professionnalisme aux yeux du monde entier. La collection « Saponé 2 » qui est une version revisitée de la première qui avait connu un succès mondial a séduit plus d’un. Ce défilé apparaissait comme un challenge pour le styliste qui s’est donné pour mission de faire rayonner la mode africaine à travers le monde.
C’est pourquoi, en dépit des difficultés, il n’a pas abandonné. Sa collection, censée quitter le Burkina Faso, son pays d’origine avec l’un de ses tailleurs pour rejoindre Cannes, n’a finalement pas pu arriver pour des questions administratives. Heureusement, une partie des tenues avait été convoyée en Côte d’Ivoire chez le cadet du styliste. C’est cette partie qui va finalement être transférée de toute urgence à Cannes pour le festival. « Mon petit frère avait heureusement un visa encore valide pour la France et c’est lui finalement qui nous a apporté les tenues. Il est arrivé à Cannes aux environs de 18 heures et le festival était prévu pour 20 heures. C’est donc de justesse que j’ai pu effectuer ce défilé », a-t-il confié. En plus de ces difficultés administratives, les moyens financiers ont également constitué un grand challenge pour le styliste. Sur un budget prévisionnel de 15 000 euros, l’équipe ne disposait que de 5000 euros à quelques jours du festival.
Reconnaissance à Moumouni Prograwa
Le styliste doit son salut à Moumouni Prograwa, président de la Prograwa Holding, qui a accepté de les soutenir en dépit du temps extrêmement court qui restait pour finaliser le défilé. Présent à la cérémonie, il a salué la prouesse du styliste qui a fait rayonner la mode africaine à ce grand festival. En plus de son professionnalisme, Soro Bis dispose également d’un sens élevé de l’improvisation. En effet, la première partie de son défilé devrait être présentée par un styliste de la Côte d’Ivoire, qui n’a malheureusement pas eu son visa pour venir. Une collection dénommée : « Pêle-pêle » en raison de son caractère improvisé, a été présentée aux convives par Soro Bis afin de combler le vide dû à l’absence du styliste ivoirien. En dépit de tous les contre-temps, la participation du styliste Issa Sorogo à cette édition du festival a tenu toutes ses promesses. « C’est le meilleur défilé que j’ai présenté de toute ma vie », a confié l’homme de mode. En plus de la satisfaction personnelle, le second passage du styliste au festival de Cannes a davantage hissé haut le label Soro Bis et lui a ouvert de nouvelles portes. Il a confié avoir été invité par deux organisateurs d’évènements d’expositions-vente en Europe et en Afrique. Toutefois, comme le conseille, la chanson de l’artiste burkinabè Smarty intitulée : « Ne parle pas » qui a servi d’ailleurs de musique pour le défilé du styliste à Cannes, il a préféré ne pas donner plus de détails sur ses futurs projets. Mais, il est évident que c’est une nouvelle ère de gloire qui s’annonce pour ce grand styliste après cette seconde prouesse à Cannes. Il ne serait donc pas étonnant de voir un jour des stars de Hollywood arborer ses collections. Soro Bis à Cannes, c’est une victoire du textile africain car il a ouvert la porte à d’autres stylistes africains qui manifestent désormais un intérêt plus grand pour le festival. En tant que pionnier, il est convaincu que c’est ensemble qu’ils pourront relever le défi, de faire rayonner la mode africaine dans le monde.