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Burkina : Ziniaré célèbre la 8e journée mondiale de la gestion de l’hygiène menstruelle

Publié le vendredi 31 mai 2024  |  LibreInfo.net
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© Autre presse par DR
Au Burkina Faso, les écolières apprennent à ne plus avoir honte de leurs règles
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La 8e Journée internationale de la gestion de l’hygiène menstruelle a été célébrée à Ziniaré, région du Plateau Central au Burkina Faso, le mardi 28 mai 2024. C’est le ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Barro, qui a présidé la cérémonie en présence du ministre de l’Education nationale et de la promotion des langues nationales, Jacques Dingara.

Célébrée sous le thème «Ensemble, brisons les tabous pour un monde favorable à la gestion hygiénique des menstrues », la cérémonie commémorative de la 8e Journée mondiale de gestion hygiénique des menstrues (GHM) s’est tenue à Ziniaré, dans l’enceinte du Lycée Bassy.

Selon un rapport sur l’état des actions de promotion des activités de la gestion hygiénique des menstrues en milieu scolaire, il ressort que 80% des filles présentes en classe ont des problèmes pour gérer leurs menstrues et 10% d’entre elles s’absentent des cours pendant ladite période.

Gaelle Sylviane Yelnogo, intervenant au nom des jeunes filles, a dépeint les difficultés vécues par ses camarades à l’école dans la gestion de leurs menstrues du fait du manque d’informations, de l’inaccessibilité du matériel hygiénique, de l’absence d’infrastructures dans les écoles tenant compte de leurs besoins spécifiques.

Ainsi, a dit la jeune écolière, « nous manquons généralement d’informations sur la gestion des menstrues, le sujet étant tabou dans nos communautés. »

Pour elle, « le non-respect de nos besoins spécifiques en matière de santé et d’hygiène menstruelles est synonyme d’un non-respect de nos droits. »

C’est pourquoi, lance-t-elle, « nous souhaitons des actions concertées dans le sens de libérer la parole autour des menstrues et de promouvoir une gestion hygiénique des menstrues en toute sécurité et dans la dignité. »

Pour cela, elle espère compter sur les éducateurs, les leaders communautaires et les autorités administratives pour trouver des solutions appropriées.

La gestion de l’hygiène des menstrues concerne toute la communauté

Naaba Sanem, chef de Ziniaré, au nom des communautés coutumières et des parents d’élèves, a salué cette initiative.

Il a cependant reconnu ceci : « Ce tabou, nous en sommes aussi tous responsables ; car on n’apprend pas à quelqu’un ce qu’on ne connaît pas, sinon on risque de l’induire en erreur. »

C’est pourquoi le chef coutumier de Ziniaré a souhaité qu’il faut « commencer la sensibilisation des mamans à partir du palais royal pour faciliter celle devant se dérouler à l’école. »

Au Burkina, moins de 10% d’écoles primaires et moins de 10% d’écoles post-primaires et secondaires sont touchées par la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM).

De même, moins de 5% du personnel éducatif du primaire et du post-primaire sont formés aux questions de la GHM et seules 8% des latrines scolaires sont équipées de cabines GHM.

Selon John Mougavou, Représentant Résident adjoint de l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) au Burkina, « nous devons reconnaître que le manque de gestion hygiénique des menstrues a des répercussions profondes, notamment sur les retards scolaires, les problèmes sanitaires et la marginalisation sociale des filles et des femmes. »

« Malgré les acquis des 8 années de cette activité de HGM, des défis demeurent et cela nécessite plus d’engagement » recommande-t-il.

Ainsi, il a lancé ce message : « à chacun ici présent (…), il est temps pour nous tous d’unir nos efforts pour soutenir les filles et les femmes dans la gestion de l’hygiène menstruelle. »

Quant à Jacques Dingara, Ministre de l’Education nationale et de la promotion des langues nationales, il estime que « pour ce qui concerne les filles particulièrement, la problématique de la santé et de de l’hygiène des menstrues constitue une entrave à leur maintien et à leur réussite scolaire. »

« Cette situation traduit l’insuffisance de connaissances sur la santé et l’hygiène menstruelles et l’insuffisance de mesures d’accompagnement comme les dispositifs Wash au sein des établissements mais surtout la persistance des tabous autour des menstrues » a-t-il souligné.

Le ministre a poursuivi : « L’éducation joue un rôle crucial en informant les jeunes filles et les garçons sur les réalités biologiques de la menstruation ; de la sorte, nous contribuons à réduire la stigmatisation et à promouvoir une culture de respect et de soutien afin de bâtir une compréhension commune et une solidarité partagée. »

La cérémonie a été présidée par Roger Barro, Ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement. La thématique liée à la santé et à l’hygiène menstruelle a une dimension multisectorielle selon le ministre qui a également déclaré : « Le ministère de l’environnement s’engage pour qu’à compter de la rentrée scolaire 2024-2025, il puisse être mis en place soit un jardin scolaire, soit un jardin botanique pour le Lycée Bassy. »

« Pour que l’assainissement de manière collective soit efficace, nous allons apporter les infrastructures ; et les proviseurs, les parents d’élèves et les élèves vont apporter le minimum » a indiqué le ministre Barro.

Le serment d’engagement collectif suivant a été prononcé sur les lieux : « Pour la promotion de la santé et de l’hygiène menstruelle, je m’engage. ».

Les autorités présentes ont ensuite visité des stands d’exposition d’objets sur la santé et l’hygiène des menstrues.

Par Natabzanga Jules Nikièma
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