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Reprise des relations diplomatiques sino-burkinabè: « Nous travaillons à mobiliser les partenaires pour plus d’engagement aux côtés de notre pays », Daouda Bitié, ambassadeur du Burkina Faso à Pékin

Publié le mardi 28 mai 2024  |  Sidwaya
Daouda
© Autre presse par DR
Daouda Bitié, ambassadeur du Burkina Faso à Pékin
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A l’occasion de la commémoration du 6e anniversaire de la reprise des relations diplomatiques sino-burkinabè, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso à Pékin en République populaire de Chine, Daouda Bitié, a accordé une interview à Sidwaya, début mai 2024. Il évoque entre autres l’excellence des relations, les domaines de coopération, les avantages de l’ouverture d’un consulat général à Guangzhou et la contribution de la diaspora burkinabè au développement de la patrie.

Sidwaya (S) : Le 26 mai prochain marquera le 6e anniversaire du rétablissement des relations sino-burkinabé. Quel est l’état des lieux desdites relations?

Daouda Bitié (D.B.) : Le 26 mai prochain marquera effectivement le 6è anniversaire de la reprise des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine. En 6 ans de coopération, nous nous réjouissons de l’excellence de nos relations qui aujourd’hui ont atteint un niveau exemplaire.

S : Quels sont les domaines de coopération entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine ?

D.B. : La coopération entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine couvre presque tous les domaines. Au niveau politique, nos deux pays se soutiennent mutuellement dans la défense de l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts de développement. Les deux Etats se soutiennent mutuellement dans les instances internationales. Sur le plan économique, la coopération couvre divers secteurs tels que la santé, l’éducation, l’énergie, le numérique, les infrastructures, l’agriculture, le commerce, etc. Il y a aussi le secteur privé qui est très engagé dans cette coopération avec de nombreux investisseurs dans les secteurs porteurs de notre pays. Il y a également des investisseurs burkinabè qui s’installent en Chine dans le domaine commercial pour la plupart.

S : Quels sont les domaines qui selon vous devraient être davantage renforcés ?

D.B. : A ce stade de notre coopération, tous les domaines doivent être renforcés, tant au niveau diplomatique et politique qu’au niveau économique et commercial.

S : Le Conseil des ministres en sa séance du 14 février 2024 a décidé de l’ouverture d’un Consulat général à Guangzhou, la capitale de la province du Guangdong au Sud de la République populaire de Chine. Quelles sont les raisons qui ont motivé cette décision ?

D.B. : Je voudrais saluer cette décision du gouvernement burkinabè, qui permettra de rapprocher l’administration des administrés. Il faut savoir que le canton, communément appelé Guangzhou, est la ville qui regorge le maximum de ressortissants burkinabè et la présence d’un consulat contribuera nécessairement à les organiser et à défendre leurs intérêts et les intérêts de l’Etat burkinabè. Beaucoup de facilités peuvent être accordées aux concitoyens qui sont continuellement en quête de soutien de l’administration dans de nombreuses situations comme la délivrance rapide de documents administratifs, leur représentation devant les tribunaux et l’intervention dans les administrations locales pour dénouer certaines situations. La localité est aussi une grande plateforme de commerce connectée à d’autres zones commerciales très importantes faisant de sa province l’une des plus riches de la Chine et concentre ainsi la plupart des flux commerciaux, d’où la présence de nombreuses représentations diplomatiques. Nos hommes d’affaires qui échangent avec la Chine sont presque tous orientés vers cette localité. Le Consulat général servira à renforcer la coopération économique et commerciale avec la Chine, particulièrement avec la province du Guangdong. C’est une province qui abrite trois grandes villes (Guangzhou, Shenzhen et Foshan) considérées comme un ensemble économique qui représente de plus 8% du Produit intérieur brut (PIB) chinois. C’est le siège d’innombrables sites industriels qui approvisionnent le monde entier en biens de consommation et peut servir de source d’inspiration et d’exploitation du Burkina Faso.

S : Combien de ressortissants burkinabè sont installés en Chine et dans quels domaines d’activités ?

D.B. : Un travail est en cours depuis plus de trois ans pour l’immatriculation des Burkinabè vivant en Chine. En plus de cela, l’on peut compter sur les regroupements par statut (étudiants, commerçants …). En considérant ces plateformes et le travail d’immatriculation, l’on peut compter environs 700 Burkinabè. Ce sont essentiellement des étudiants et des hommes d’affaires. Il y a quelques étudiants en fin d’études qui ont intégrés des structures notamment l’enseignement supérieur et la recherche.

S : Comment est organisée la communauté burkinabé vivant en Chine ?

D.B. : La Chine est, comme on le dit, un pays continent. De ce fait, il y a une répartition géographique des ressortissants qui ne facilite pas souvent les regroupements. Mais, il faut saluer les efforts déployés par les uns et les autres pour mettre des structures et cadres de concertations de la communauté. La communauté estudiantine est organisée par zone de grande concentration d’étudiants. Les hommes d’affaires sont organisés en association à Guangzhou et à Yiwu.

S : Quel rapport entretient-elle avec le pays d’origine ?

D.B. : De bon rapports, du moment où ils ont leur famille dans le pays d’origine.

S : Des ressortissants burkinabé vivant en Chine ont-ils été naturalisés Chinois ou ont-ils la double nationalité ?

D.B. : La Chine n’admet pas la double nationalité. A ce jour, aucun burkinabè n’est naturalisé chinois.

S : Quelles sont les difficultés rencontrées par la diaspora burkinabé en Chine ?

D.B. : Les difficultés majeures de nos compatriotes en Chine sont liées à la confiance dans certaines transactions financières. Ce qui entraine des litiges commerciaux qui finissent souvent devant les tribunaux. Les autres difficultés sont parfois liées au renouvellement des titres de séjour, aux inscriptions dans les universités et bien d’autres.

S : Le ministère de tutelle est-il informé de ces problèmes ? Si oui, que fait-il pour les résoudre ?

D.B. : Nous produisons régulièrement des rapports sur les différentes situations vécues dans la juridiction. S’il y a lieu de recueillir les orientations au niveau central, nous le faisons. Au cas contraire, nous gérons les choses à notre niveau.

S : Existe-t-il des obstacles qui entravent la bonne marche de la mission diplomatique burkinabè en République populaire de Chine ?

D.B. : Obstacles ? Je ne dirai pas vraiment, en dehors des difficultés inhérentes à toute administration, notamment budgétaire.

S : Depuis 2015, le Burkina Faso subit une double crise sécuritaire et humanitaire. Comment vivez-vous cette situation à des milliers de kilomètres de la patrie ?

D.B. : La situation de notre pays nous préoccupe beaucoup. Je profite saluer les énormes efforts fournis par les autorités burkinabè afin de juguler la crise. Ce n’est certes pas facile mais les progrès enregistrés augurent des lendemains meilleurs pour notre pays. Nous travaillons à mobiliser les partenaires pour plus d’engagement à nos côtés.

S : Quel pourrait être l’apport de la communauté burkinabé installée en Chine ?

D.B. : Aujourd’hui, tout Burkinabè, peu importe le lieu de résidence, doit avoir l’amour de sa patrie. Cet amour peut se manifester de diverses manières comme l’a si bien dit le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, dans son discours de lancement des Journées nationales d’engagement patriotiques et de participation citoyenne. Pour ce qui est particulièrement de la communauté burkinabè de Chine, outre les contributions en argent, en nature et même intellectuelle, elle peut, par des approches ou des relations, susciter des investissements, des transferts de technologies, ou toute autre forme de coopération pouvant impacter positivement le développement de notre pays.

Souaibou NOMBRE
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