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Burkina: BBC et Voice of America suspendues deux semaines

Publié le vendredi 26 avril 2024  |  AFP
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© Autre presse par DR
Burkina: BBC et Voice of America suspendues deux semaines
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Le Burkina Faso dirigé par des militaires issus d’un coup d’Etat, a décidé de suspendre pour deux semaines la BBC et Voice of America (VOA) pour avoir relayé des accusations "d’exactions" commises par l’armée dans son combat contre les jhadistes.

La suspension des radios britannique et américaine suit celles, temporaires ou définitives, prises à l’encontre de plusieurs autres médias étrangers --principalement français-- depuis l’arrivée au pouvoir par un coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) "a décidé de la suspension des programmes des deux radios internationales (BBC et VOA) émettant à Ouagadougou pour une durée de deux semaines à compter de la notification de ladite décision", a-t-il indiqué jeudi soir dans
un communiqué.

Il justifie cette décision par la "difusion jeudi sur les ondes et les plateformes numériques de BBC-Afrique et de VOA d’un article accusant l’armée burkinabè d’exactions sur des populations civiles".

Le CSC afirme avoir "décelé dans le contenu dudit article d’énormes déclarations péremptoires et tendancieuses contre l’armée burkinabè sans éléments de preuve tangibles, d’autant plus que le même article invite à une enquête indépendante".

Dans son rapport publié jeudi, HRW a accusé l’armée burkinabè, aux prises avec les groupes armés jihadistes, d’avoir "exécuté au moins 223 civils" dont au moins 56 enfants lors de deux attaques dans le Nord du pays.

Des accusations auxquelles les autorités, sollicitées par l’AFP, n’avaient pas réagi depuis.

Le CSC indique également avoir "enjoint" aux fournisseurs d’accès à internet "de suspendre" l’accès aux sites et "autres plateformes numériques de la BBC, de la VOA et de l’ONG Human Rights Watch (HRW) à partir du territoire burkinabè".

Il estime que "l’approche" de la BBC et VOA "porte atteinte aux principes cardinaux du traitement de l’information, en ce qu’elle constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l’armée burkinabè" et "est, en outre, susceptible de créer des troubles à l’ordre public".

- Mise en garde oficielle -

L’autorité de la communication invite "l’ensemble des médias à s’abstenir de relayer, à travers leurs diférents supports, cet article tendancieux (...) de nature subversive", rappelant que "tout contrevenant s’expose aux sanctions prévues par les textes en vigueur".

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés afiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Il a déjà suspendu temporairement ou sine die la difusion de plusieurs chaînes de télévision ou de radio françaises et expulsé des correspondants étrangers, en particulier Français.

Les relations entre le Burkina et l’ancienne puissance coloniale française se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré et ce sont des médias français qui avaient jusqu’alors été les plus visés.

En 2023, le Burkina a suspendu en septembre la difusion sur son territoire de Jeune Afrique (journal papier et site internet), un média basé en France, après la parution d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabè. En juin, c’est la chaîne française LCI qui avait été suspendue pour trois mois.

Fin mars, il avait ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France Internationale (RFI), deux médias publics accusés notamment d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes.

En avril, ce sont les correspondantes des quotidiens Libération et Le Monde qui avaient été expulsées. Libération venait de publier une enquête sur des exactions supposées de l’armée.

Les suspensions de la BBC et de VOA "sont abusives et constituent une violation flagrante du droit à l’information", a estimé Sadibou Marong, directeur de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique subsaharienne, dans un mail à l’AFP. Selon lui, ces médias n’ont fait que publier "des informations d’intérêt général pour les populations burkinabè".


ab-stb/lch
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