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3 diplomates français déclarés «persona non grata» au Burkina Faso : Ce n’est pas demain le dégel entre Paris et Ouaga !

Publié le vendredi 19 avril 2024  |  Aujourd`hui au Faso
Emmanuel
© AFP par FRANCOIS MORI
Emmanuel Macron lors d`une dernier sommet du G5 Sahel par visioconférence le 16 février 2021
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La liste des diplomates français expulsés du Burkina vient de s’allonger depuis ce 16 avril 2024, avec 3 nouvelles personnalités de l’ambassade de France, déclarées indésirables et priées de quitter le territoire sous 48 heures.

Ce sont Gwenaëlle Habouzit venue de Paris pour quelques jours pour une mission et qui était déjà repartie, Hervé Fournier, conseiller politique et Guillaumes Reisacher, également conseiller politique et chargé des relations avec les médias.

Motif de cette expulsion : «activités subversives» selon les autorités du Burkina Faso. La France, elle, déplore cette situation et trouve «infondées ces accusations» qui ont valu le départ forcé de ses diplomates. Depuis l’expulsion de l’ambassadeur Luc Hallade en janvier 2023, suivie du divorce sécuritaire (départ de l’Opération Sabre de Kamboinsin, de la dénonciation des Accords de défense sans oublier que 4 ressortissants français en résidence surveillée depuis le 1er décembre 2023 au Burkina pour actes de barbouzerie, depuis ces faits, rien ne va plus entre l’ex-Métropole et le Burkina Faso.

Disons que depuis l’arrivée du capitaine IB, la rupture avec la France va crescendo, et aucun signe ne montre une quelconque détente. Au contraire, même si les marches antifrançaises et les actes de défiance ont cessé, entre la France et le Burkina, c’est le désamour total.

A la vérité, le Burkina Faso sous l’égide des autorités actuelles suspectent la France de ne pas avoir été loyale dans la lutte contre le terrorisme, pire, d’avoir même souvent été de collusion avec l’ennemi, et l’ennemi ici, ce sont les terroristes, qui endeuillent le pays depuis plusieurs années. L’Hexagone s’en défend et affirme qu’il s’agit d’allégations. Tout en citant Barkhane qui a fait ce qu’elle a pu au Sahel.

En fait, il faut lire ces prurits diplomatico-politiques à l’aune de la métamorphose géopolitique qui s’est opérée au Sahel. En 1 mot comme en 1 000, le changement de pouvoir au Mali, Burkina et Niger c’est-à-dire l’avènement du pouvoir kaki et le fait que les Russes sont devenus le partenaire privilégié au Sahel, tout cela n’arrange pas la position française indexée d’être à l’origine ou d’avoir favorisé des choses que dénoncent les militaires au pouvoir. La géopolitique actuelle dans la sous-région, en particulier dans l’espace AES est très défavorable à la France.

Cette énième expulsion, dernière en date au pays des hommes intègres d’un divorce qui n’en finit pas est un marqueur que ce n’est pas demain le dégel entre les 2 pays.

Grosso modo, entre la France et le Burkina, il y a une nécessité de changement de logiciel surtout du côté de l’ex-colonisateur ! Condescendance, paternalisme, politique néocoloniale, déloyauté dans la lutte sécuritaire, les griefs antifrançais qui font florès au Sahel sont nombreux, évidemment rejetés par la France. Il faut une mise à plat ! C’est ce que réclament non seulement les militaires au pouvoir, mais aussi les citoyens Tartempion et même des intellectuels ! La manière de collaborer, de considérer les Africains, le changement de matrice relationnelle, voilà ce qui explique en partie ces rapports devenus exécrables avec les 3 pays de l’AES. A quand cette mue ? A quand une pacification de ce partenariat ou plutôt un remariage Burkina-France et même France-Mali-Niger ?
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