13e rencontre gouvernement - secteur privé: Peser pour une mutation du secteur informel vers l’économie formelle #aOuaga

Économie

13e rencontre gouvernement - secteur privé: Peser pour une mutation du secteur informel vers l’économie formelle

Publié le mardi 8 octobre 2013 | Sidwaya

© Sidwaya par DR
13e rencontre gouvernement-secteur privé
Le gouvernement et le monde des affaires tiennent, les 7 et 8 octobre 2013, la 13e édition de la rencontre gouvernement-secteur privé à Bobo-Dioulasso.

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Activités gouvernementales 2013

Le gouvernement et le monde des affaires tiennent, les 7 et 8 octobre 2013, la 13e édition de leur traditionnelle rencontre à Bobo-Dioulasso. Dans ce nouveau format de deux jours, les échanges porteront sur les stratégies à mettre en œuvre pour une intégration du secteur informel dans l’économie formelle, au regard de son poids dans le tissu économique national.

En 2012, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) réalisait une étude sur la formulation d’une stratégie de formalisation du secteur informel. Cette enquête menée auprès de 950 unités, a révélé que 90,8% des entreprises sédentaires informelles ne sont pas enregistrées au registre de commerce, 95,6% de ces entreprises ne disposent pas d’un identifiant fiscal unique, 96,2% ne sont pas affiliées à la CNSS et 94% d’entre elles n’ont pas de cartes de commerçant.

Au regard de cet important manque à gagner pour l’économie nationale, le gouvernement et le monde des affaires ont décidé, cette année, de consacrer leur traditionnelle rencontre annuelle sous le thème : « Le poids du secteur informel : quelles stratégies d’intégration dans l’économie formelle ». A l’ouverture des travaux qui, conformément aux recommandations de la 12e édition se tiennent désormais sur deux jours, la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Alizèta Ouédraogo, a remercié le gouvernement burkinabè pour ses multiples réformes, notamment l’opérationnalisation de l’Agence de promotion des investissements, l’adoption des lois d’orientation sur l’investissement, le partenariat public-privé et les récentes mesures pour lutter contre la vie chère.

Pour accompagner le gouvernement, a-t-elle souligné, le nouveau bureau consulaire de la CCI-BF a pris dix engagements pour faire du secteur privé, le moteur d’un développement durable et prospère, comme consigné dans la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Il s’agit aussi, a-t-elle confié, de mettre un service d’accompagnement de la Chambre de commerce en phase avec les besoins des acteurs du secteur privé, notamment ceux de l’économie informelle. L’importance du secteur informel qui compte pour plus de 50% au PIB et occupe plus de 74% de la population active urbaine et 25% de celle des zones rurales, milite fortement, selon Mme Ouédraogo, en faveur d’actions innovantes de la CCI-BF. Dans un contexte économique international marqué par la baisse sensible de l’aide extérieure, il convient, à son sens, de compter sur une forte mobilisation des ressources intérieures au prix de la conception et de la mise en œuvre d’un plan d’actions afin que le secteur informel puisse intégrer l’économie formelle. Les actions devront s’articuler autour de l’information et la sensibilisation sur les avantages de la formalisation, l’élimination ou la réduction des obstacles institutionnels, règlementaires et légaux à la formalisation, la promotion des femmes chefs d’entreprises du secteur, l’amélioration de l’accès aux marchés et l’accès à des services d’appui-conseil et financiers.

Deux milliards pour financer les PME

Déjà, la Chambre de commerce s’est engagée à œuvrer pour la promotion des femmes et des jeunes dans les affaires, un meilleur accompagnement du secteur informel, la facilitation de l’accès au financement par l’assouplissement des conditions de financement et le développement de mécanismes et de produits financiers innovants. Ainsi, la CCI-BF et ses partenaires envisagent la création d’un fonds de deux milliards de francs CFA pour le financement des petites entreprises. Souhaitant de fructueux travaux à cette 13e édition, le gouverneur des Hauts-Bassins, Joseph Bakouan, a remercié le gouvernement pour sa décision de doter Bobo-Dioulasso d’un nouveau Centre hospitalier universitaire (CHU), dont la construction offrira à la ville un plateau technique moderne aux normes internationales, en vue d’améliorer quantitativement et qualitativement l’offre de soins. Dans son discours d’ouverture des travaux, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a rappelé qu’aux mesures et réformes gouvernementales doivent impérativement se greffer les actions d’un secteur privé dynamique, compétitif et pourvoyeur d’emplois. L’œuvre collective devra ainsi tenir compte du tissu économique national à dominance de PME fortement issues du secteur informel. Malgré cette contribution à l’économie, cette composante reste, selon Luc Adolphe Tiao, caractérisée par un déficit de protection, de mauvaises conditions de travail et la précarité de l’emploi. « Cette situation nous interpelle tous sur l’impérieuse nécessité de réfléchir sur les mesures pertinentes et urgentes à prendre pour mieux accompagner les acteurs de ce secteur, et poser ainsi les bases d’une transition sûre vers sa formalisation », a-t-il dit.

Pour le Premier ministre Tiao, cette formalisation s’impose d’autant plus qu’elle est source d’accroissement de sa rentabilité, de création et de consolidation de PME, de démultiplication et de stabilisation des emplois, mais aussi et surtout de renforcement de la sécurité sociale et du bien-être des employés. Le choix du thème se veut, selon le Premier ministre, une volonté du gouvernement d’appréhender, à travers les échanges, les causes de l’expansion de l’économie non-formelle, de proposer des pistes de solutions à même de faciliter et d’accélérer l’insertion des acteurs dudit secteur dans le giron des unités formelles.
En tous les cas, Luc Adolphe Tiao a rassuré les participants de la disponibilité de son gouvernement à œuvrer à lever les principales barrières à la formalisation des entreprises et à renforcer les acquis importants enregistrés dans l’amélioration du climat des affaires.

Jean-Marie TOE

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