Une récente vague de chaleur au Sahel a suscité des inquiétudes quant à son lien avec le changement climatique. Entre le 1er et le 5 avril, le Mali et le Burkina Faso ont été frappés par des températures dépassant les 45°C, entraînant plusieurs décès. Selon des chercheurs du réseau World Weather Attribution, ces conditions météorologiques extrêmes seraient liées à un réchauffement global d'1,2 °C, attribué en grande partie à l'activité humaine, a rapporté Jeune Afrique.
Cette vague de chaleur, qualifiée d'exceptionnelle par sa durée et son intensité, aurait été rarissime sans l'impact du changement climatique. Les scientifiques estiment que de tels événements se produiront de manière plus fréquente et intense à mesure que le réchauffement de la planète s'accentuera.
Notons que les conséquences de ces températures extrêmes ont été graves, avec une augmentation des décès et des hospitalisations enregistrés dans les deux pays.
« Du 1er au 4 avril, nous avons constaté une augmentation de la fréquentation des services », avait indiqué le 5 avril le professeur Djibo Mahamane Diango, chef du département d’anesthésie au centre hospitalier Gabriel Touré de Bamako, lors d’une conférence de presse. Selon ce praticien, l’établissement avait enregistré durant les quatre premières journées d’avril l’arrivée de 102 corps dont plus de 50% avaient un âge « supérieur à 60 ans », contre 130 sur l’ensemble du mois d’avril de l’année précédente.
Le manque de données précises au Burkina par contre rend difficile l'évaluation exacte du nombre de victimes, mais il est probable que des centaines, voire des milliers de personnes aient perdu la vie à cause de cette vague de chaleur.
Les coupures de courant ont aggravé la situation, limitant l'usage des ventilateurs et climatiseurs dans les zones touchées, notamment pendant le jeûne du ramadan. Les services de santé ont également été affectés, avec des difficultés pour assurer les transfusions sanguines et répondre aux besoins médicaux urgents.