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Le Quotidien N° 887 du 8/10/2013

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Sams’K Lejah à propos de la commémoration du 26e : Anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara - « Les partis sankaristes ont terni le nom de Thomas Sankara »
Publié le mardi 8 octobre 2013   |  Le Quotidien


Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Sankara, ex-président du Burkina-Faso
ex-président du Burkina-Faso


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A l’occasion de la commémoration du 26e anniversaire de la mort du capitaine Thomas Sankara, le mouvement « le Balai citoyen » organise en son hommage une série d’activités, du 12 au 15 octobre 2013. En marge de ces activités, nous avons rencontré l’artiste musicien engagé, Sama Karim dit Sams’k Lejah, pour en savoir davantage sur le programme de ces 96 heures.
Le Quotidien : Chaque année, comme activité pour commémorer la mort du capitaine Thomas Sankara, les sankaristes se contentent de se recueillir sur sa tombe. Pourquoi « le Balai citoyen » a-t-il décidé d’organiser toute une série d’activités à cet effet ?

Sama Karim dit Sams’k Lejah : Déjà, ce qu’il faut souligner, c’est que la grande partie des jeunes qui sont dans « le balai citoyen » se réclament des héritiers de Thomas Sankara. Et au Burkina, on considère Thomas Sankara comme étant le premier citoyen balayeur (Cibal) qui est venu avec l’esprit intègre et de dignité. Un homme d’Etat qui, très jeune, avait déjà de grandes idées pour son pays. Et dans ses visons, la jeunesse et la gente féminine avaient une place de choix dans sa politique de gouvernement. Mais malheureusement, ce sont des espoirs qui ont été de façon brutale arrêtés par des soi-disant rectificateurs. Aujourd’hui, nous voulons dire à Thomas Sankara que ses héritiers ont grandi et que ce qu’il avait laissé comme prophétie « Tuer Sankara, demain il y aura mille Sankara » s’est réalisée car ces milliers de Sankara sont là aujourd’hui. La pourriture contre laquelle Sankara avait pris le pouvoir pour mettre un peu d’ordre s’est accrue de façon exponentielle, après sont assassinat. Je veux parler ici de la mal gouvernance, de la corruption, de l’abus de pouvoir, du trafic d’influence. On constate que ce n’est qu’une infime partie, une famille, des amis, un clan qui gère pratiquement les richesses de près de 17 millions de Burkinabè. Après avoir connu l’expérience de Thomas Sankara, nous estimons que nous ne pouvons pas, nous, rester là les bras croisés. C’est pour tout cela que « le Balai citoyen » a décidé, à travers plusieurs activités, de rendre un vibrant hommage à la mémoire de ce héros national.

Pouvez-vous nous décliner le programme d’activités pour la commémoration du 15 octobre ?

Nous avons prévu 96 heures en hommage au capitaine. On aurait souhaité le faire tous les jours, mais il y a également d’autres activités que nous menons. Une parenthèse pour dire qu’après Thomas Sankara, nous allons également rendre un hommage au 2e cibal en chef, Norbert Zongo, pour le 13 décembre. Pour revenir sur les activités en hommage à Thomas Sankara, elles s’étendront du 12 au 15 octobres 2013. Le samedi 12 octobre, nous organisons une conférence publique avec des invités de marques, des gens qui étaient là aux premières heures de la révolution. Le thème choisi à l’occasion est : « La construction d’un mouvement révolutionnaire, l’expérience de Thomas Sankara ». Ce sujet a été retenu parce que son expérience en matière de construction de mouvement révolutionnaire était vraiment très spéciale. Le dimanche 13 octobre, nous prévoyons de nettoyer ce qu’on appelle la tombe de Sankara car pour moi, tant que l’on ne me convainc pas que c’est effectivement là qu’il a été enterré, je n’y crois pas. Mais pour le symbole, nous allons nous y rendre, question de nettoyer sa tombe. Le lundi 14 octobre, nous allons organiser, au domicile du papa de Sankara, à Paspanga, une veillée au cours de laquelle, avec l’accord de sa famille, les guitares de Sankara et autres objets, seront exposés. Cela, pour permettre aux jeunes qui n’ont pas encore eu l’occasion de voir ou de toucher des instruments lui appartenant, de pouvoir le faire. Ce même jour, il y aura également, des projections de film sur Thomas Sankara et des diffusions de ces meilleurs discours. Le jour suivant, c’est-à-dire le 15 octobre, à partir de 15h, nous allons définir un point de rassemblement où nous allons inviter toutes les cibelles et cibals, tous les héritiers de Thomas Sankara, à se rassembler en grand nombre. Et ensemble, nous allons faire une procession de ce point jusqu’au cimetière. C’est dire donc que nous allons nous regrouper à un endroit qui reste encore à définir. A ce sujet, nous avons déposé des demandes pour l’obtention d’une autorisation. Ce qui d’ailleurs m’énerve parce que si pour une marche vers le cimetière, on a besoin d’une autorisation, cela veut dire que nous ne sommes même pas libres de nos mouvements dans notre propre pays. Le 15 octobre, « le Balai citoyen » invite toute la jeunesse consciente, je ne parle pas de celle qui s’est abreuvée à la source de l’inconscience et qui passe le temps à féliciter ce régime là. De même, dans la nuit du 15 octobre, nous organisons un concert gratuit avec des artistes comme Sams’k Lejah, Smockey, Basic Soul, Amidou le Slameurs, le Tomsank Yang, etc. Il y a même des artistes qui viendront de Bobo Dioulasso pour qu’ensemble, on rende un hommage au capitaine Thomas Sankara. Le lieu n’est pas encore déterminé pour le concert, parce que nous n’avons pas encore reçu nos autorisations. Mais sachez que avec ou sans autorisation, nous allons tenir ce concert. Nous vous informerons bientôt des différents lieux.

Dans le programme d’activités dont vous venez de nous faire part, il est prévu une veillée dans la cour parentale de Thomas Sankara. Est-ce à dire que vous entretenez de bonnes relations avec les membres de sa famille ?

Absolument, nous ne pouvons pas organiser des journées en hommage à Thomas Sankara sans avoir la bénédiction de sa famille. Nous sommes tout le temps en contact avec sa famille, et, par la grâce de Dieu, nous sommes devenus très amis avec pratiquement tous ses membres. Pour nous, il est très important que nous soyons aux côtés de cette famille, déjà pour lui dire merci d’avoir donné au Burkina Faso un homme digne de la carrure de Thomas Sankara. Il faut comprendre que si le capitaine a été ce qu’il est, c’est parce qu’il est issu d’une famille qui lui a donné cette éducation. Nous nous réclamons d’être les héritiers de Thomas Sankara, nous sommes les petits frères de Thomas Sankara, nous sommes les enfants de Thomas Sankara. Son épouse est une sœur, une maman pour nous. On est de la famille aujourd’hui. Il faut aussi noter que nous informons sa femme pour toutes les activités que nous menons. A cause de son statut de réfugiée politique, elle ne peut pas venir régulièrement au Burkina. Néanmoins, elle se bat pour que la vérité autour de l’assassinat de son époux soit faite.

Avez-vous un dernier mot à l’endroit de nos lecteurs ?

Je n’aime pas l’expression ‘’ un dernier mot’’. Ce que je voudrais préciser, c’est que pour les 96 heures dédiées au capitaine, nous nous associons à la fondation Thoma Sankara qui a pris l’habitude, chaque année, de commémorer sa mémoire. Il faut le dire, « le Balai citoyen » n’a pas la prétention de venir balayer ceux qui étaient déjà là. Nous avons un droit de reconnaissance à l’endroit de ceux qui, depuis des années, ont marqué le 15 octobre. Je profite de votre micro pour saluer les uns et les autres et aussi rappeler à la jeunesse que nous pouvons aimer Thomas Sankara sans être Sankariste. Je dis cela parce que les partis sankaristes ont terni le nom de Thomas Sankara et cela, il faut avoir le courage de le leur dire. Nous comptons aujourd’hui dans notre pays plus de 5 partis sankariste, c’est du n’importe quoi. Un jour viendra où nous allons exiger de ces gens un regroupement pour ne créer qu’un seul parti. Dans le cas contraire, c’est nous-mêmes qui allons organiser des mouvements pour boycotter les partis sankaristes. Nous n’en voulons pas, des gens qui veulent salir la mémoire de Thomas Sankara pour des calculs politiciens. Nous avons la chance d’avoir eu quelqu’un qui a marqué l’histoire de l’Afrique et pas seulement du Burkina, donc il faut qu’il soit considéré comme tel. Nous appelons tous les guerriers, cibelles et cibals, à se mobiliser pour les 96 heures, en mémoire de Thomas Sankara .

Interview réalisée par P. Adeline Clémence ZINABA

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