L’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) a organisé, le 17 août 2012 à l’Université de Ouagadougou, une conférence, sur le thème : « Les causes de l’abstentionnisme électoral au Burkina Faso ». Ladite conférence qui a mobilisé étudiants et des acteurs politiques et de la société civile a été animée par le secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Ali Sanou.
A quelques trois mois du scrutin du 2 décembre 2012, l’abstentionnisme en période électorale fait débat au sein de la communauté universitaire. Pour le conférencier, Ali Sanou, les causes de l’abstentionnisme résident, non seulement dans la crédibilité du fichier électoral, mais également, au niveau des acteurs politiques. L’orateur principal de cette conférence a mis à l’index le fichier électoral de l’élection présidentielle de 2010, jugé non fiable. Le conférencier a également, déploré le non plafonnement des dépenses des campagnes électorales qui constituent, pour lui, le lit de la corruption. La deuxième principale raison qui éloigne les citoyens burkinabè du processus électoral est, à ses yeux, le manque de crédibilité des acteurs politiques, incapables, selon cet ancien militant de l’UGEB, de proposer des alternatives crédibles à même de pallier les insuffisances du système de gouvernance actuel du Burkina Faso. Face aux échecs des "démocraties électoralistes", selon le secrétaire général du MBDHP, Ali Sanou, il ne reste plus qu’une solution au peuple : la révolution.
Une bonne partie des débats s’est focalisée sur l’enrôlement biométrique qu’expérimente le Burkina Faso, en cette année 2012. Et tous, ou presque, sont unanimes à dire que la biométrie ne mettra pas forcément le « Pays des hommes intègres » à l’abri des contestations électorales. Ils en veulent pour preuve les fraudes et violences, nées à l’issue des consultations électorales en Côte d’Ivoire et au Togo, en dépit d’un fichier électoral émanant pourtant d’un enrôlement biométrique. Certains intervenants ont émis le doute sur l’informatisation du fichier électoral burkinabè. Pour eux, s’il était informatisé, l’on devrait pouvoir s’inscrire dans un bureau de vote et être à même de voter dans un autre.
Pour le président de l’UGEB, Mahamadou Fayama, c’est l’actualité qui a guidé le choix du thème de la conférence. Du reste, a-t-il ajouté, l’UGEB dans ses textes, se donne le droit de se prononcer sur les évènements qui ont un impact sur la vie de la nation. L’objectif recherché à travers cette conférence, selon lui, est de permettre aux étudiants d’avoir des rudiments, afin de faire un choix éclairé, au moment venu. Cette conférence s’inscrit dans le cadre du conseil syndical ordinaire de l’UGEB de l’année 2012, débuté le 14 août 2012 à Ouagadougou.
L’Union générale des étudiants burkinabè a été créée le 27 juillet 1960. Elle compte aujourd’hui, 7 sections dont deux à l’étranger à savoir l’Association des étudiants burkinabè de France et l’Association des scolaires burkinabè de Dakar, au Sénégal. Les cinq autres sections sont, quant à elles, composées de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) de Ouagadougou, de Bobo- Dioulasso, de Koudougou, de Fada N’Gourma et de Ouahigouya.