Le Parti de la renaissance nationale (PAREN) a effectué sa rentrée politique le 5 octobre 2013 à Ouagadougou. A cette occasion, le président du parti, a prononcé un discours que nous vous proposons en intégralité.
Militants et Militantes,
Chers journalistes,
Chers invités,
La rentrée politique du PAREN 2013-2014 se tient au moment où le pays vient de perdre un acteur historique de notre vie nationale, le président Saye ZERBO. Je voudrais, au nom du PAREN, vous inviter à observer une minute de silence pour rendre un vibrant hommage et saluer la mémoire vivante de l’illustre disparu.
Je vous remercie.
Militants et Militantes, Chers journalistes, Chers invités,
Le PAREN, par ma voix, salue les militants venus participer à la présente rentrée politique et exprime toute sa reconnaissance aux journalistes et invités qui ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie. Pour cette année 2013-2014, la rentrée politique de notre parti est placée sous le thème du « renforcement des capacités politiques et organisationnelles du PAREN en vue de relever les futurs défis électoraux ».
A cette fin, il sera donné tout à l’heure une importante communication du Vice-Président de la CENI monsieur Joachim BAGAGNAN sur le thème « Elections au Burkina : bilan et perspectives ».
Militants et Militantes,
L’année qui s’annonce sera riche en activités entrant dans la thématique retenue. Dès le mois de janvier 2014 se tiendra un congrès extraordinaire du parti .Ce congrès nous permettra de marquer une halte afin de jeter un regard critique sur notre parcours et mettre en place une stratégie d’implantation à la base, facteur indispensable à la dynamisation de tout parti.
A partir du mois de février, il s’ensuivra une série d’installations officielles des chefs de région PAREN dans toutes les régions du Burkina. Ces chefs auront la lourde responsabilité de doter le parti d’hommes et de femmes de convictions pour assumer des responsabilités à l’échelle provinciale, départementale et villageoise, notamment mobiliser l’ensemble de nos militants ayant à cœur de faire triompher notre voie originale de développement que la crise économique et financière actuelle, qui est en réalité une crise morale et intellectuelle sans précèdent, met avantageusement en lumière et en valeur.
Militants et Militantes,
La rentrée politique du PAREN se tient dans un contexte de rentrée scolaire des plus mélancoliques, avec des étudiants poussés au désespoir et donc à la colère et aussi dans un contexte marqué par l’exacerbation de la crise de confiance qui ronge notre pays depuis le début du processus d’institution d’un sénat.
Dans ce pays, on nous a habitués aux paradoxes. On chante les vertus de l’éducation dans tous les discours officiels mais on expulse sans préavis des étudiants de leurs résidences universitaires ! On présente l’éducation comme le point de passage obligé de développement et on se satisfait d’un système éducatif producteur performant de déchets en cours de formation et de chômeurs en fin de formation. Si l’école est malade, ce n’est ni la faute aux élèves et étudiants, ni aux enseignants. C’est la faute d’un pouvoir qui est prêt à sacrifier l’intérêt supérieur du peuple burkinabè à l’autel de ses rêves politiques. Le véritable apport à la démocratie, ce n’est pas la création d’une deuxième chambre mais plutôt l’utilisation des milliards prévus pour cette institution en rapport de contrariété frontale avec notre histoire, notre sociologie, nos potentialités pour éradiquer la pauvreté, l’analphabétisme et l’emprise de la chefferie coutumière sur leurs sujets, trois maux qui attachent la démocratie gouvernante au pied de la médiocratie institutionnalisée.
Par pitié, notre gouvernement doit s’inspirer de l’exemple d’autres pays qui ont interdit les gadgets, les achats de conscience et l’intrusion de la chefferie coutumière dans le jeu électoral.
Il n’y a que les fronts qui ne sachent pas rougir de honte pour soutenir la création d’un sénat au moment où près de 3 000 salles de classes sous paillote attendent toujours d’être normalisées au primaire avec un déficit de plus de 200 000 tables-bancs.
Cette histoire de sénat est en passe de pourrir l’atmosphère nationale et de discréditer certaines composantes de notre société. D’où vient cet entêtement bovin à toujours aller contre la volonté du peuple ?
Il est temps pour le président du Faso, en tant que garant de l’unité nationale en vertu de l’article 36 de la constitution, d’arrêter cette recréation en faisant retirer la loi sur le sénat que la majorité des citoyens du pays réel a appris maintenant à connaitre sans aimer.
Pendant que partout dans le monde, des nations se battent pour s’arracher à la misère et au sous-développement, pour inventer l’avenir, il est irresponsable de continuer toujours à tergiverser sur les politiques publiques à mener pour nous sortir de l’ornière.
Chaque heure qui passe est une occasion irrémédiablement manquée de satisfaire une attente.
Les récentes mesures du gouvernement pour soulager la population doivent faire réfléchir tout Burkinabè sur la nature du pouvoir qui nous gouverne : elles ont été distribuées pour balayer d’un revers de main les arguments de la faim, de la maladie, de la vie chère, etc., présentés par le peuple contre la création du sénat !
Eh bien, elles ne suffisent pas et la pieuvre sénatoriale n’a pas sa place dans ce Burkina classé en queue dans le peloton du développement humain durable. Elles se révèlent être, par ailleurs, un cinglant aveu d’impuissance et d’échec des politiques conduites par le pouvoir de la 4e république.
Les mesures d’augmentation des indemnités de logement (5 000 F) et de sujétion, d’allègement de l’IUTS avec effet dérisoire ne sont que de la poudre aux yeux dans un contexte où on assiste à un renchérissement continu du coût du logement, des hydrocarbures qui, pourtant, constituent l’un des principaux facteurs de production et d’offre des services énergétiques modernes .
Faut-il applaudir une mesure d’augmentation du FONER de 25 000 F quand cela constitue une dette de plus pour des étudiants sans perspective d’avenir ? En rappel, nous avons toujours proposé la bourse entière et les œuvres universitaires pour tous les étudiants sur la base du critère des revenus mensuels des deux parents.
Mieux, pour ne pas verser dans la démagogie, le PAREN a même proposé les sources de financement matérialisées par la proposition de loi sans suite relative à la taxe sur la vignette automobile introduite par Laurent Kilachiu BADO en 2002 lorsqu’il siégeait à l’Assemblée nationale. Cette proposition a été plus tard vidée de sa substance à travers la TDC appelée Taxe de Développement Communal. La suite cauchemardesque de cette aventure a permis aux voleurs d’idées en panne criarde d’imagination et de créativité de comprendre pendant un temps qu’on ne peut pas tromper le peuple tout le temps !
Que dire de l’emploi de 83 720 personnes pour travailler dans des caniveaux ? Quel avenir durable veut-on ainsi préparer pour ces personnes ? C’est une évidence : ce pouvoir ignore où il est et où il va. Après 26 ans de règne, notre pays est rendu au terminus d’un chemin emprunté au hasard et donc sans issue.
Pour le PAREN, toute politique de développement est une dynamique interne avec une vision, une locomotive, des wagons et des stratégies. La résolution de la question du chômage passe par une politique réaliste de maintien des jeunes dans leur terroir, l’organisation des professionnels de l’agriculture et de l’élevage à travers notamment la création des unités de production agro-pastorale, la mise en œuvre d’un nouveau système éducatif et l’accélération de l’industrialisation du pays à travers des réformes économiques fondées sur la solidarité, l’égalité et la justice.
Militants et Militantes,
J’en appelle à la mobilisation générale de tous en vue de nous permettre d’assumer notre mission de veille et d’éveil des consciences et de relever les futurs défis électoraux de notre pays.
Vous devez être fiers d’appartenir à ce « petit parti » qu’est le PAREN, ce parti d’idées neuves et aux grands idéaux, qui a tant souffert mais qui a su toujours trouver au fond de lui-même la force pour rester débout. Etre militant du PAREN dans le contexte actuel de notre démocratie, c’est renoncer à la facilité, à la fatalité, à la démission. Notre action s’inscrit dans la durée et la flamme de la lutte brûlera toujours dans nos cœurs tant que l’injustice, le désordre dans tous les ordres de la société, la misère, la gabegie, le pillage, le libertinage et la culture de la médiocrité seront érigés en méthode de gouvernement.
Sur ce, je déclare ouverte la présente rentrée politique du PAREN.