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Procès Adama Siguiré : rendez-vous le 6 mai 2024 pour connaître la décision finale

Publié le mercredi 27 mars 2024  |  LibreInfo.net
Littérature
© aOuaga.com par Séni Dabo
Littérature : Adama Siguiré dédicace son premier essai politique
Samedi 9 janvier 2016. Ouagadougou. Centre national de presse Norbert Zongo. L`écrivain burkinabè Adama Siguiré a dédicacé son premier essai politique consacré aux 27 ans de pouvoir de l`ex-président Blaise Compaoré et intitulé " Blaise Compaoré, le règne d`un ange ?! : paroles d`un insurgé"
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Après les plaidoiries des avocats et le réquisitoire du procureur, dans le procès CGT-B contre l’écrivain Adama Siguiré, le Tribunal a choisi la date du 6 mai 2024 pour rendre son jugement.

Ce 26 mars, dans la salle d’audience ECOFI du Tribunal de grande instance Ouaga I, Adama Siguiré est de nouveau appelé à la barre, pour répondre des faits de diffamation et d’injures publiques contre la CGT-B. Et, comme d’habitude, le prévenu est habillé en Faso Dan Fani et est visiblement serein.

Pendant des heures, l’écrivain écoute les avocats de la CGT-B démontrer comment les infractions qui pèsent sur lui sont caractérisées.

Me Prosper Farama qui est l’un des avocats soutient même que lorsque Adama Siguiré se défendait le 4 mars passé, « il n’y avait aucune sincérité dans ce qu’il disait ».

« Quel acte patriotique Adama Siguiré a-t-il posé dans ce pays à part écrire pour diffamer ? », s’interroge Me Prosper Farama qui ajoute que « si M. Siguiré pense que cette manière de faire va sauver le pays, Al hamdoulillah…».

Selon Me Farama, « le pays est en guerre mais nous ne sommes pas en guerre entre nous Burkinabè». Il fait observer ceci: « Visionnez les écrits de M. Siguiré, il ne parle jamais de terroristes. Tous ses écrits sont contre les autres. Ça c’est quel type de guerre ça ?».

Pour montrer que Adama Siguiré est «un délinquant primaire très dangereux », Me Séraphin Somé, lui aussi avocat de la CGT-B lit un extrait d’un des écrits de l’écrivain devant le tribunal : « On fait la guerre en violant les lois et la justice (…) on devrait protéger les soldats de la communication ».

« Voilà la personne à qui vous avez à faire . Vous avez à faire à un monsieur qui proclame qu’il n’est pas normal que d’autres Burkinabè aient des positions contraires. Vous avez à faire à un homme qui fait l’apologie de l’extermination», se désole Me Séraphin Somé.

La plaidoirie de la défense…
Me Adama Kondombo est l’un des avocats de Adama Siguiré. Dans sa plaidoirie, il invite les avocats de la partie civile à situer le contexte dans lequel son client a produit ses écrits.

« Notre client n’a eu de cesse de vous rappeler qu’il a fait ses écrits dans un contexte de guerre. Quand on lit les écrits en filigrane, on note qu’il fait une communication de guerre. C’est un soldat de guerre », fait rappeler Me Kondombo qui rejette tous les mots et expressions qui ont été prêtés à M. Siguiré.

L’avocat déclare : « Adama Siguiré est un patriote engagé qu’on tente de peindre en noir. Il a même été traité de danger public. Cette personne que vous voyez a des vertus, c’est un honnête citoyen burkinabè. C’est un bon époux exemplaire, un bon père de famille, un bon fils qui fait la fierté de ses parents, c’est un homme de confiance, courageux avec qui on peut aller en guerre. Il est enseignant depuis plus de 20 ans, il est le pilier d’une famille qui a fui son village d’origine à cause du terrorisme. Des centaines de personnes sont à sa charge. Certains de ses écrits sont d’un professionnel dans l’âme ».

Selon lui, M. Siguiré n’est pas un délinquant primaire, « il est saint et d’une blancheur incroyable. Nous devons nous inspirer de son courage. N’avez-vous pas envie de l’applaudir avec moi ? ».

À la suite de Me Adama Kondombo, c’est Me Maria Kanyili qui prend la parole pour demander au Tribunal de renvoyer son client aux fins de la poursuite, les infractions d’après elle n’étant pas constituées.

Pour Me Kanyili, tout ce que l’écrivain Siguiré a écrit est vrai et vérifiable. L’avocate explique que « si Moussa Diallo de la CGT-B ne se reprochait rien, pourquoi a-t-il disparu dans la nature au point de ne pas aller à l’université de Manga où il enseigne ? »

Lorsque Me Kirsi Traoré, l’un des avocats de la défense a pris la parole, il a demandé au tribunal de revenir sur le sursis à statuer qui avait fait débat à l’audience du 4 mars dernier.

En plus, l’avocat demande à ce que l’on revienne sur le caractère faux des actes de citation à comparaître qui ont été remis à son client par un juriste non assermenté en lieu et place d’un huissier de justice.

Me Kirsi Traoré insiste sur les irrégularités relevées dans les citations à comparaître remises à son client. C’est une nullité absolue, fait-il savoir, ajoutant qu’il faut respecter la loi. « La loi est dure mais c’est la loi», conclut-il.

Le réquisitoire du procureur…
Pour le parquet, ce qui est constant dans cette affaire, c’est que « des injures ont été portées à l’encontre de la CGT-B par Adama Siguiré à travers ses écrits».

Elles portent à nuire toujours selon le parquet qui veut que le prévenu soit d’abord déclaré coupable des faits d’injures publiques.

Ensuite, le parquet demande au tribunal de le déclarer coupable des faits de diffamation. En tout, le procureur requiert une peine d’emprisonnement de 3 mois et une amende de 500 000 francs CFA le tout assorti de sursis.

Le dernier mot….
Le Tribunal a donné la possibilité au prévenu Adama Siguiré de prononcer son dernier mot avant la décision finale. Il déclare n’être coupable d’aucune infraction et se remettre au jugement qui sera prononcé.

Le prévenu va plus loin: « Je n’ai de leçons à recevoir de personne...» Le tribunal décide de choisir la date du 6 mai 2024 pour rendre sa décision.

Par Nicolas Bazié
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