A l’issue de sa visite au Burkina Faso, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est réjoui, dans une déclaration parcourue par la rédaction de Minute.bf, des échanges fructueux qu’il a eus avec les autorités de la transition burkinabè. Il a assuré que son bureau « fera de son mieux pour accompagner le peuple burkinabè dans les prochaines étapes de la transition, ancrées dans les droits humains ».
«Je suis venu ici exprimer ma solidarité avec le peuple burkinabè en ces temps difficiles et pour m’engager au plus haut niveau sur la situation des droits humains », a déclaré Volker Türk qui dit remercier le Président de la transition, Capitaine Ibrahim Traoré, « pour les discussions approfondies et étendues qu'[ils ont] eues sur la grave situation sécuritaire, la situation socio-économique et humanitaire, le changement climatique et la dégradation de l’environnement, l’espace civique, les inégalités, la nécessité de forger un nouveau contrat social et d’assurer une participation inclusive de toutes et tous les Burkinabè au processus de transition ».
Pour le Haut-Commissaire des nations unies, cette visite au Burkina Faso n’est pas anodine. Elle se justifie par le fait que « les racines des droits humains sont profondément ancrées dans cette région de l’Afrique ». « C’est dans la région du Sahel que la Charte du Mandé a été adoptée au 13ème siècle », a-t-il rappelé dans sa déclaration.
Il indique par ailleurs que « la souffrance de millions de Burkinabè est déchirante ». Et de poursuivre : « Il y a 2,3 millions de personnes qui sont en insécurité alimentaire, plus de deux millions de personnes déplacées internes, ainsi que 800 000 enfants non scolarisés. Au total, 6,3 millions de personnes sur une population de 20 millions sont dans le besoin d’assistance humanitaire ». Il a regretté le fait que cette question ait disparu de l’agenda international et que les ressources mises à disposition sont « totalement insuffisantes » pour répondre à l’ampleur des besoins des populations.
Selon Volker Türk, la situation sécuritaire au Burkina Faso « est plus qu’alarmante ». « En 2023, mon Bureau a documenté 1335 violations et abus des droits humains et du droit humanitaire, avec au moins 3800 victimes civiles », a-t-il mentionné soulignant que la protection des civils est primordiale.
Le Haut-Commissaire des nations unies aux droits de l’homme s’est dit « encouragé » par les déclarations selon lesquelles des mesures sont prises pour veiller à ce que le comportement des Forces de défense et de sécurité « soit pleinement conforme au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme ». « Je suis reconnaissant de ces assurances qui arrivent en même temps que des rapports faisant état de violations graves commises par les forces de sécurité et les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP), qui doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et de mesures correctives », a-t-il affirmé.
M. Türk a relevé dans le contexte actuel, la nécessité « de garantir la participation significative et inclusive, y compris des femmes, des jeunes et de toutes les communautés, même les plus marginalisées », et de « créer un environnement favorable aux acteurs de la société civile et d’écouter les points de vue divergents, afin que chacun puisse exercer ses droits humains sans crainte de représailles ».
Il a assuré que son bureau « fera de son mieux pour accompagner le peuple burkinabè dans les prochaines étapes de la transition, ancrées dans les droits humains ». « J’appelle la communauté internationale à ne pas perdre de vue la grave situation à laquelle sont confrontés les gens ici », a-t-il lancé pour conclure.