L’ex-sélectionneur des Etalons du burkina Faso, Kamou Malo, est revenu sur le chapitre de son départ de la tête de la sélection après un parcours irréprochable à la CAN 2022, ainsi que sur le rejet de sa candidature pour le poste de sélectionneur à la prochaine CAN 2025 au Maroc, suivie de la Coupe du monde 2026.
C’est dans une interview exclusive, publiée ce jeudi 21 mars 2024, avec le confrère Afrik Foot, que le sélectionneur burkinabé a vidé son sac.
Substitué par le français Hubert Velud, après la sortie en demi-finale à la CAN 2022, Kamou Malo, a expliqué le regret de ne pas avoir pu continuer l’aventure avec les Etalons pour la prochaine compétition.
"Si je vous dis que ça ne m’a pas fait mal, je mens. En tant que compétiteur, j’ai toujours envie de continuer, de gagner pour mon pays. J’avais même commencé à me projeter sur la CAN ivoirienne, car j’avais pris gout… Malheureusement, ça s’est arrêté là".
"Mon contrat qui arrivait à terme n’a pas été renouvelé. Ça m’a fait mal, c’est vrai ! Mais ce qui m’a fait le plus mal, c’est la campagne de dénigrement qui s’en est suivie. Quand vous avez une famille, ça fait très mal d’être traîné ainsi dans la boue. Aujourd’hui, je comprends, le football est une affaire de passion et d’ambitions, mon ancien employeur avait d’autres ambitions pour les Etalons, j’accepte sa décision", a-t-il expliqué.
Fustigé pour un entraîneur qui n’a pas finalement atteint le dernier carré voir remporter la CAN ivoirienne, ensuite remplacé par Brama Traoré, l’entraîneur du Rail Club de Kadiogo a traduit cela par un manque d’organisation de la part de la Fédération burkinabè de Football.
"Je ne ferai pas dans la langue de bois, c’est un manque d’organisation. Je crois qu’un président de fédération qui arrive pour diriger le football de son pays doit avoir un programme, avec des ambitions. Je n’ai pas l’impression que ça soit le cas au Burkina.(...) Ailleurs, les présidents travaillent sur la durée. Chez nous, on prend la présidence de la fédé sans avoir un programme qui tient la route", a-t-il martelé.
Concernant le rejet de sa candidature au poste de sélectionneur 2024 des étalons, qui a suscité une polémique, Kamou Malo s’affirme sans regret mais sans pouvoir se l’expliquer.
"Je n’ai pas eu la chance de participer au choix du sélectionneur. Ma candidature a été écartée dès le départ. Je n’ai pas de regrets
car ma candidature a été écartée dès le départ. Si j’avais pu candidater, j’aurais pu aujourd’hui nourrir des regrets, mais tel n’est pas le cas". Et l’homme de poursuivre: "Ceux qui l’on fait pourraient vous donner une explication à ça. Moi, je ne sais pas, je ne sais pas si j’ai cessé d’être Burkinabé ou pas. Ou bien, c’est parce que Velud m’a remplacé, ils ne pouvaient concevoir que je le remplace à mon tour ? Je ne sais pas honnêtement !".
Toutefois déçu du rejet de sa personne à la tête de la sélection des Etalons du Burkina Faso, Kamou Malo a encensé les qualités de son compatriote, Brama Traoré et confie être disposé en cas de soutien.
"Le fait que le choix soit porté sur Brama Traoré me rassure. C’est un technicien que je connais, nous avons joué ensemble en sélection. C’est un choix judicieux car Brama connaît la sélection, il a été joueur et membre de l’encadrement technique. Il faut que les techniciens locaux fassent bloc autour de lui afin qu’il réussisse sa mission", a-t-il fait entendre.
Quand j’étais sélectionneur, poursuit-il, "il me parlait souvent. On échangeait pour le bien du football burkinabè. Aujourd’hui, si Brama a besoin de moi, je serai là. Je serai prêt à l’épauler. Je reste ouvert. De toute façon, mon combat a toujours été qu’on fasse confiance aux entraîneurs locaux, et c’est fait ! Je souhaite du fond du cœur qu’il réussisse avec l’équipe nationale. Pour moi, ce n’est pas une sélection, c’est notre équipe nationale, les couleurs de notre nation".