Louanges à Allah comme il sied à la majesté de Sa face ainsi qu’à la grandeur de Son trône. Louanges infinies à Lui pour Ses innombrables bienfaits. Que Sa paix et Ses bénédictions se déversent abondamment sur Son noble Prophète Mouhammad ainsi que sur ceux qui le suivent.
Rappelons que la diversité religieuse est de l’ordre de la volonté divine conformément à la parole d’Allah : « Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté mais il en est ainsi afin de vous éprouver en ce qu’Il vous a donné. Rivalisez donc de bonté » (S05 V48). Cette diversité pose véritablement le défi du vivre-ensemble. Et pour le relever, la connaissance est indispensable. Il s’agit de la connaissance de soi, de sa propre religion, de ses principes et exigences ainsi que celle de l’autre.
L’ignorance de sa propre religion et celle de l’autre donnent l’impression que toute relation est une occasion de conversion de l’autre à sa propre religion. Ce qui, du coup, nous plonge dans une sorte de concurrence, de course à la conversion avec souvent des intentions inavouées, déguisées à travers des actions pourtant louables. Ce qui devrait amener à interroger la sincérité des intentions.
Il n’appartient, donc, à personne de profiter de la pauvreté, de la souffrance, de la maladie, de la naïveté des enfants pour conditionner de l’aide à une quelconque conversion à une religion. Chacun doit être sincère dans ses rapports avec l’autre. Dans tous les cas, en matière de guidance, Allah est clair : « Toi (Mouhammad) ne diriges pas celui que tu aimes ; mais c’est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés » (S28 V56).
Parce que nous vivons et partageons le même environnement, nous sommes tous confrontés, sans aucune référence à une quelconque religion, aux réalités de la vie face auxquelles nous devons mutualiser les forces. C’est le cas de la maladie comme de l’ignorance qui n’ont pas de religion. Nous saluons, ici, la hauteur d’esprit des Burkinabè, qui, sans discrimination, font des offres en matière de santé et d’éducation afin de soulager les malades et les apprenants.
Pouvons-nous oublier l’insécurité, le terrorisme qui secoue notre pays depuis près d’une dizaine d’année ? Avec ses préjudices indescriptibles en vies humaines et en biens matériels, le terrorisme n’a, également, pas de connotation religieuse. Il fait des victimes dans tous les rangs. Que dire de la pauvreté, du chômage surtout des jeunes, de la préservation et de la promotion de l’environnement, de la prise en charge des couches vulnérables que sont les veuves, les orphelins, les personnes déplacées internes, … ?
La conscience humaine à la lumière de la foi nous commande, mains dans les mains, que chacun apporte sa contribution afin de relever ces différents défis. C’est évidemment ensemble que nous viendrons à bout de la corruption et des autres formes d’incivisme qui minent et handicapent le développement de nos sociétés. L’exemple du Prophète est très illustratif en la matière. Il reçut les Chrétiens de Najran pour des échanges sur des sujets d’intérêts communs. Il leur permit, non pas parce qu’il partage leur foi, de prier dans sa mosquée à Médine quand il fut l’heure de leur prière.
Toutefois, il est important de préciser que la cohabitation et le vivre-ensemble ne signifient pas syncrétisme religieux parce qu’en matière de religion, « A vous, votre religion et à nous, notre religion » (S106 V06). C’est pourquoi, la sincérité nous amène à faire deux précisions sur deux situations qui créent souvent des polémiques inutiles dans nos contrées.
Il s’agit, d’abord, de la question de la nourriture. A ce sujet, le Maître suprême est clair. En effet, Allah dit : « Vous sont permises, aujourd’hui, les bonnes nourritures. Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise » (S05 V05).
La mise en œuvre de ce verset du saint Coran fait l’objet de controverses même s’il faut retenir qu’on ne saurait être plus royaliste que le Roi. Il précise, de leurs nourritures, ce qu’on ne doit consommer. Il dit : « Certes, Il vous interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre qu’Allah » (S02 V173). Les Savants musulmans précisent que les gens du Livre dont il est question, ici, sont les Chrétiens et les Juifs.
Il s’agit, ensuite, du mariage mixte. Il y a deux situations distinctes à clarifier. Aux musulmans (hommes), Allah leur dit : « Vous sont permises les femmes vertueuses d’entre les croyantes, et les femmes vertueuses d’entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous » (S05 V05). Par ce verset, on comprend que le musulman peut marier une musulmane, une chrétienne ou une juive. S’il marie une chrétienne ou une juive, il doit savoir qu’il n’a aucun droit à la contrainte à abandonner sa religion pour le rejoindre dans sa foi. Mais, il doit, aussi, savoir qu’il est de son devoir d’éduquer tous ses enfants conformément à la foi musulmane parce que c’est une responsabilité pour laquelle il devra rendre compte devant son Seigneur Allah. En plus, il est important qu’il sache, que selon les Savants, aucun des deux conjoints, du fait de la différence de religions, ne pourra hériter de l’autre en cas de décès.
Pour la femme musulmane, la quasi-unanimité des savants est d’accord qu’il lui est fait interdiction de se marier à autre qu’un musulman. Et cela nous conduit, dans beaucoup de cas, à des conversions masquées juste pour le mariage. Des hommes se voient imposer cette conversion pour pouvoir marier la musulmane. Et nous sommes comme dans un jeu. Attention, on ne se convertit pas à une religion pour un mariage. Il faut que les non musulmans refusent cette imposition de la part de la famille de la femme juste pour le mariage. Aussi, les parents des musulmans doivent faire attention pour ne pas se faire duper.
Seigneur Allah, permets-nous de voir, en chaque homme, Ta face.
NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.