Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux. Louanges infinies à Allah qui a fait du mariage un de Ses signes nécessitant la réflexion pour les doués d’intelligence. Il dit, en effet, « Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent » (S30 V21). Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Son bien-aimé Messager Mouhammad ainsi que sur tous les croyants de tous les temps et lieux. Pour rappel, Allah utilise la parabole du vêtement pour nous parler de la vie conjugale conformément à Sa parole : « Elles sont pour vous un vêtement et vous un vêtement pour elles » (S2 V 187).
Nous conviendrons que le vêtement est porté en fonction des évènements. Nous ne portons pas les mêmes vêtements les jours ordinaires et pour des occasions spécifiques comme les fêtes et autres cérémonies. En plus, le vêtement est fonction du temps qu’il fait. Pendant les temps de chaleur, nous avons tendance à porter des vêtements légers. Et pendant les temps de fraîcheur, nous portons des vêtements plus lourds. De cette même manière, il nous appartient de savoir que, pour la réussite de la vie conjugale, nous devons nous adapter en fonction des circonstances. Nous ne devons pas adopter une seule posture pour toujours. Nous ne devons pas seulement et toujours être mari et femme. Il y a, par exemple, des situations dans lesquelles, le mari doit jouer le rôle de père pour son épouse ou que cette dernière joue le rôle de mère pour son époux. Rappelons-nous la première fois quand le Prophète vit l’ange Djibril. Il prit vraiment peur et se dirigea directement vers son épouse Khadidja. Cette dernière se comporta véritablement envers le Prophète, son mari, comme une mère. Elle le prit dans ses bras, le fit asseoir à ses côtés et lui adressa comme à un enfant des paroles qui rassurent : « n’aie pas peur. Tu es quelqu’un de bien. Tu aides le besogneux, tu … rien de mal ne va t’arriver ».
De cette même manière, lorsqu’un des conjoints rentre à la maison, tout chargé par les fardeaux du dehors, il doit pouvoir trouver auprès de son partenaire un apaisement conformément à « pour que vous viviez en tranquillité ». Il y a certaines situations dans lesquelles on doit trouver, en son conjoint, un camarade, un ami avec qui on joue dans le sens plein du mot. On doit pouvoir se taquiner, en rire, s’éclater. La vie conjugale ne saurait se limiter à ce qui se passe entre les quatre murs de la chambre. Prenons l’exemple du Prophète. Avec son épouse, ils font une compétition d’athlétisme. Il se laisse battre par son épouse et ils en rient. Il porte son épouse sur les épaules afin qu’elle puisse observer un spectacle. Aujourd’hui, dans certaines de nos familles, on a l’impression qu’en Islam, la distraction est illicite ‘‘haram’’ alors que le Prophète a même dit « Il faut vous distraire afin qu’on ne dise que notre religion est rude ».
Dans d’autre situation, la vie conjugale commande qu’on se comporte en ami, en confident, celui à qui on peut entièrement s’ouvrir sans la moindre inquiété d’être trahi ultérieurement. On a souvent besoin de parler, de se confier, d’être écouté sans être jugé, d’être compris et conseillé sans faire l’objet de réprobations. Il n’y a, en principe, pas mieux que la personne en face de qui on se présente tel que nous sommes, sans le moindre habit sur nous. Il n’y a pas mieux que le conjoint pour jouer cet autre rôle du « vêtement ». C’est en cela que « le cœur du croyant est le cimetière des secrets ». Au regard de tout ce qui précède, nous comprenons davantage qu’en Islam, la vie conjugale doit reposer sur la connaissance et la pratique de la religion.
Mari comme femme doivent connaitre les règles et les différents principes qui régissent la vie conjugale. Tous doivent s’y conformer pour une vie harmonieuse et heureuse dans ce monde et surtout en vue de la face de leur Seigneur, en vue de Sa miséricorde éternelle, Son Paradis. C’est dans ce sens que chacun doit connaitre son rôle et le jouer pleinement. En guise d’illustration, tout mari musulman doit savoir qu’il a la responsabilité des dépenses de la famille et cela quelle que soit la richesse de son épouse. Il ne s’agit pas, dans le fonctionnement de la famille musulmane, d’un partage équitable des dépenses. Il doit savoir et comprendre que la meilleure dépense qu’il puisse faire et plaise plus à son Seigneur, c’est la dépense pour sa famille. Le Prophète dit à ce sujet que : « Entre un dinar que tu dépenses dans la voie d’Allah, un dinar que tu dépenses pour l’affranchissement d’un esclave, un dinar que tu donnes en aumône à un nécessiteux et un dinar que tu dépenses pour ta famille, c’est celui que tu dépenses pour ta famille qui t’apportera le plus de récompenses ». Nous comprenons alors difficilement comment, dans une pareille situation, des gens fuient leurs responsabilités par rapport à la prise en charge de la famille alors qu’ils dépensent des milliers au dehors pour d’autres personnes qui sont moins sous leur autorité et responsabilité. Allah nous aide vraiment.
Aussi, le Prophète nous enseigne que « Le croyant qui a la foi la plus parfaite est celui qui a le meilleur comportement et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes ». Nul besoin, après ses père et mère, d’avoir plus d’égards par rapport à une autre personne si ce n’est le conjoint. La femme également doit connaitre ses devoirs pour le bon fonctionnement de la famille. A ce sujet, Allah dit « Les femmes vertueuses sont obéissantes [à leurs maris], et protègent [ce qui doit être protégé], pendant l’absence [de leurs époux], avec la protection d’Allah » et le Prophète d’ajouter que « Si la femme observe ses cinq prières quotidiennes, jeûne le mois de Ramadan, préserve sa chasteté et obéit à son mari, on lui dira : “ Entre au paradis par la porte que tu veux. ” » Il s’agit de rappeler que la famille doit vivre. Et un des obstacles, aujourd’hui, de cette vie conjugale est l’absence de vie commune, de projet commun.
Dans certaines familles, on a l’impression d’avoir plus à faire à des colocataires. Et même à ce niveau, il n’y a de vie commune que ce qui se passe dans le lit conjugal. Les conjoints sont devenus des étrangers les uns pour les autres. Les réseaux sociaux sont arrivés à bout de ce qui restait de cette vie commune. Pendant les repas, dans le lit, à toute heure de la journée ou de la journée, chacun est plus concentré sur son téléphone ou sa tablette, préférant les relations fictives, virtuelles, distantes que celles qui sont réelles et si proches. Dans d’autres cas, on a l’impression que les conjoints se comportent comme des concurrents. Comme s’il s’agissait de travailler à rabaisser l’autre surtout en présence d’étrangers ou à ce qu’il n’ait rien de plus que soi. Allah nous en préserve. La conclusion est qu’on ne se marie pas à tout le monde et quand il faut le faire, il faut bien se former. Puisse Allah nous pardonner, nous faire davantage miséricorde et nous agréer. Seigneur Allah, fais de nous de véritables vêtements pour nos vies conjugales. Seigneur Allah, accorde-nous, en nos épouses, en nos époux et en nos enfants, la joie des yeux et des cœurs et fais de nos familles des modèles pour les croyants. NB : La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence.