Le lundi 11 mars 2024, l’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) a présenté au Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem, son rapport général d’activités 2022. Il a été noté des irrégularités dans la gestion des affaires militaires, et le Premier ministre a demandé que leurs auteurs soient traduits devant les tribunaux.
Le rapport révèle des irrégularités dans la gestion des fonds alloués à l’armée, notamment dans l’achat d’armes et la gestion du carburant.
Selon le Contrôleur général d’État par intérim, Urbain Milogo, l’audit de la gestion du ministère de la Défense et des Anciens combattants a couvert la période de 2016 à 2021.
Il en ressort que l’État a collaboré avec un trafiquant pour l’achat d’armes. Des contrats d’achat d’armement ont été attribués à plusieurs entreprises appartenant à la même personne. Aucune documentation comptable n’a été retrouvée pour la gestion du carburant.
Concernant la réduction des dépenses de l’État, notamment la délocalisation des ateliers, des dépenses de 3 milliards de francs CFA ont été relevées, ce qui a conduit Urbain Milogo à s’interroger sur la nécessité de cette délocalisation.
Face à cette situation, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem, a exigé que des mesures disciplinaires soient prises à l’encontre des responsables.
Il a exprimé son mécontentement face à ces irrégularités et a demandé à l’ASCE-LC de transmettre le dossier au Procureur afin que les personnes impliquées soient traduites en justice. « Ceux qui ont attribué le marché d’armement à un trafiquant devront en répondre », a-t-il déclaré.
« Le Président de la Transition souhaite une totale transparence. Nous sommes mécontents de la façon dont l’armée a été gérée », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également salué le travail de l’ASCE-LC et l’a encouragée à poursuivre sa lutte contre la corruption.
L’ASCE-LC est l’organe de contrôle administratif et de lutte contre la corruption le plus élevé au Burkina Faso.
Sa mission est de veiller au respect de la réglementation en matière de gestion des finances publiques et de lutter contre la corruption, le détournement de fonds et d’autres infractions assimilées.