Journée des coutumes et traditions au Burkina Faso : « Si ce régime continue avec ces valeurs, nous sommes obligés de retrouver la paix », Me Frédéric Titinga Pacéré
Le gouvernement a annoncé l’institution de la journée du 15 mai « Journée des coutumes et traditions au Burkina Faso (JCT) » afin de la consacrer à la célébration des pratiques coutumières et traditionnelles dans le pays. Parmi les personnalités qui saluent cette décision figurent maitre Frédéric Titinga Pacéré(Naba Panatougri), grand homme de culture et chef traditionnel de Manega.
Au Burkina Faso, chaque 15-mai est désormais jour férié consacré à la valorisation des coutumes et des traditions. Le décret instituant la Journée des coutumes et des traditions (JCT) vise à confirmer la laïcité de l’Etat et de permettre à la religion traditionnelle de retrouver sa place dans la société, a expliqué le ministre en charge de l’administration, Emile Zerbo. Pour maître Frédéric Titinga Pacéré, le mercredi 6 mars, date du décret, sonne comme une date historique qui vient mettre fin à une forme d’injustice. Le chef coutumier a fait remarquer que « huit jours fériés » dans l’année sont consacrés aux chrétiens et « six autres jours fériés » sont également consacrés aux musulmans alors que les coutumiers étaient oubliés.
Pour pallier cet oubli, l’ ex-bâtonnier du Burkina Faso dit avoir adressé au Chef de l’Etat, capitaine Ibrahim Traoré, une requête de 150 pages le 23 mai dernier demandant au gouvernement de Transition de se pencher sur la question .
« De très bonne heure, j’ai eu à rencontrer des chefs coutumiers, des rois à commencer par le Mogho Naba Baongo, ainsi que le chef suprême des Bobo Mandarè afin de discuter sur ce sujet », a-t-il confié.
Selon le fondateur du musée de Manéga, l’institution du 15 mai en journée des coutumes et traditions permet de reconnaitre l’existence des traditions africaines et offre une occasion aux Burkinabè de développer certaines valeurs traditionnelles.
Maitre Paceré, dit être satisfait de cette décision. « Si ce régime continue avec ces valeurs, nous sommes obligés de retrouver la paix au Burkina Faso », a-t-il déclaré en ajoutant « dans nos traditions, nous avons des valeurs de tolérance qui peuvent nous permettre de vivre ensemble et en paix ».
Pour lui, la balle est maintenant dans le camp des chefs coutumiers et rois. Il revient aux garants de la tradition,a-t-il poursuivi, de prouver que cette décision est salutaire parce qu’elle pourrait promouvoir le vivre ensemble et favoriser le retour de la paix au pays des Hommes intègres.