Militants de la société civile, politiciens, hommes d’affaires ou militaires… Au moins une vingtaine de personnalités critiques de la junte du capitaine Ibrahim Traoré sont portées disparues.
Ils se savaient dans le viseur des militaires au Burkina Faso et tentaient de se faire discrets. Leurs précautions n’ont pas suffi. Rasmane Zinaba et Bassirou Badjo, deux membres du Balai citoyen, un mouvement réputé pour sa liberté de ton envers les pouvoirs en place, sont désormais prisonniers d’une junte qui multiplie les arrestations des voix discordantes, qu’elles soient issues de la classe politique ou de la société civile.
Le premier, chargé de l’organisation au sein du mouvement, a été enlevé mardi 20 février à son domicile de Ouagadougou par des hommes « en civil et armés », puis emmené « dans un lieu jusque-là inconnu », a indiqué dans un communiqué le Balai citoyen, qui fut en 2014 l’un des fers de lance de l’insurrection populaire ayant mis un terme aux trente années de pouvoir de Blaise Compaoré.