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Opérations de sécurisation du territoire: des communes retrouvent la quiétude dans le Nayala

Publié le mercredi 21 fevrier 2024  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Opérations de sécurisation du territoire: des communes retrouvent la quiétude dans le Nayala
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Les efforts de sécurisation du territoire ont permis de réinstaller des populations dans leur localité. Le constat a été fait, les 14 et 15 février 2024, dans deux communes de la province du Nayala.

« La situation va de mieux en mieux. L’une de nos priorités était l’ouverture d’un axe majeur qui était fermé depuis plus d’une année. Nous sommes parvenus à le faire depuis le 30 janvier 2024 ». Ces propos sont du commandant d’une unité de Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) basée dans une commune située à une dizaine de kilomètres de Toma, ce mercredi 14 février 2024. Cette localité depuis 2022, était devenue le fief des terroristes. La population n’était pas totalement partie mais l’administration était inexistante.

Les écoles étaient fermées, le commissariat porte toujours les traces de balles et la mairie incendiée. « Durant une année, les terroristes dictaient leurs lois dans la ville. Ils venaient se ravitailler, mais aussi écoulaient les animaux qu’ils volaient dans les villages », regrette le président de la délégation spéciale qui salue au passage les efforts faits pour réinstaller l’administration. Et de confier que depuis le 22 janvier 2024, la confiance s’est installée et tous les services techniques sont présents pour servir la population. « Nous avons en face de nous, une population résiliente. Nous ferons notre devoir qui est de les servir », promet-il.

700 élèves recrutés au CP1
Depuis deux ans, on ne parlait plus d’école dans cette localité. « Avec la présence des FDS et VDP, nous sommes revenus au mois de janvier 2024. Douze salles de classe ont été ouvertes. Le recrutement a permis d’enregistrer 700 élèves pour le CP1 », raconte la Cheffe de la circonscription d’éducation de base (CCEB) tout en précisant que cet effectif sera réparti dans six salles de classe.

Certains enseignants avaient déjà été déployés dans d’autres établissements qui fonctionnaient à l’époque. La CCEB annonce qu’elle a entrepris des démarches auprès de sa hiérarchie pour leur retour. Son vœu le plus cher est que la paix s’installe définitivement pour que tous les habitants reviennent. L’activité écono- mique est de nouveau sur les rails. Dans le bas-fond aménagé au bord du barrage, des femmes et des hommes se battent chaque jour pour tirer leur pitance.

Mariam (nom d’emprunt) est la présidente d’un groupement de 45 femmes. C’est presque la période de récolte dans leur propriété. Tomates, oignons, aubergines et autres spéculations forcent l’admiration. « Avant, on ne pouvait pas travailler. La présence des FDS et des VDP nous réconforte. Les activités ont repris et nous parvenons à nous faire des revenus pour s’occuper de nos familles», se réjouit-elle.

Non loin de là, un homme, la quarantaine d’âge, a rejoint le bas-fond cette année. Il dit ne pas regretter du tout son choix. « Je produis des tomates et de l’oignon surtout. J’ai commencé à récolter. Pour écouler, je me rends à Toma. L’axe est patrouillé régulièrement par nos forces combattantes », laisse-t-il entendre. Dans tout cela, c’est le chef de canton de la localité qui ne tarit pas d’éloges et de remerciements à l’égard des forces de sécurité qu’il appelle affectueusement ses enfants. « Nous avons tout observé ici, depuis le début des attaques terroristes. La nuit, nous ne pouvions pas dormir. Plusieurs fois, nous avions reçu des menaces », se souvient-il.

Ils parviennent à organiser enfin leurs funérailles
Maintenant, foi du chef, la population est en sécurité et vaque paisiblement à ses occupations. Souhaitant que les forces combattantes restent dans la localité jusqu’à l’éradication finale du terrorisme, il invite ses sujets à une collaboration franche et à dénoncer tout acte suspect auprès des FDS. Une semaine avant notre passage dans cette commune située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la province se sont déroulées les funérailles chrétiennes.

Pour l’occasion, raconte le curé de la paroisse, plusieurs personnes sont venues des autres villes et même de Ouagadougou. « Les choses se sont bien déroulées et tout le monde était content de pouvoir célébrer les morts», indique-t-il. Pour la célébration de nos cultes, poursuit-il, la sécurité est présente sur les lieux pour protéger les fidèles. « Même, si nous voulons faire un déplacement dans une autre localité, nous prévenons les FDS qui prennent des mesures à cet effet », précise-t-il.

Cette accalmie, le curé la doit au professionnalisme des FDS appuyées par les VDP. Car, cette commune a connu de pires moments. Zone de grande production agricole, la population n’a pourtant pas pu mener les travaux champêtres durant la saison écoulée. En juin 2022, pendant que les cultivateurs se préparaient à rejoindre leurs champs, relate l’infirmier-chef de poste, la menace a été d’une ampleur entrainant le déguerpissement total de la localité.

La réaction n’a pas tardé puisque trois mois après, un détachement a été installé. Ce qui a permis le retour progressif des habitants, mais avec la peur d’aller dans les champs qui se situent le plus souvent hors de la ville. « Plus tard, l’administration a été la cible. Nous n’avions eu le choix que de fermer le centre de santé pour nous réfugier à Toma. Nous sommes partis le 26 décembre 2022 et c’est le 28 février 2023 que nous sommes revenus », se remémore-t-il. Depuis ce retour, se réjouit-il, aucun incident majeur ne s’est produit. Le centre de santé qui compte quatre agents fonctionne jour et nuit. Le dépôt pharmaceutique est approvisionné à temps. Non loin des lieux, le carburant coule à flots à la station-service et fait la fierté de la population.

Sauver impérativement cette commune
La commune en question était stratégique pour les terroristes. « Si elle tombait dans les mains de nos ennemis, toute la province allait être sous blocus », confie le commandant de l’unité. Saluant la collaboration de la population, il déplore néanmoins une complicité dans certains villages. « La menace n’est pas totalement écartée. Chaque jour, nous sommes sur le terrain pour permettre aux villages de vivre », assure-t-il.

Grâce à la bravoure de ses hommes, plusieurs terroristes ont été neutralisés et d’autres mis en déroute. Ils ne parviennent plus à mener des attaques de grande envergure. Désorganisés, leur stratégie consiste à poser des mines sur les grands axes routiers, ou de procéder à des enlèvements ciblés avec la complicité bien sûr de certains résidents. « Le vol de bétail est toujours d’actualité, mais avec le concours des VDP, nous arrivons à récupérer certains animaux pour le bonheur de leurs propriétaires », souligne le commandant. La vigilance est de mise et il rassure la population de la commune et des villages habités que son unité est sur place pour leur sécurité.

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