Là, dans la cuvette de l’Africa Hall, siège de l’UA à Addis-Abeba, un seul plat chaud sur la table de la trentaine de chefs d’Etat présents au 37e sommet de l’organisation : les coups d’Etat au Mali-Burkina-Niger, et la situation au Sénégal, qui s’apparente à un putsch constitutionnel.
Et l’existant apocalyptique dressé par Moussa Faki Mahamat, à l’ouverture des travaux égrenant putschs, scrutins de pacotille, si ce n’est des pantalonnades constitutionnelles, que viennent assombrir terrorisme et conflits divers, toute chose qui ouvre les «portes de l’enfer» pour le continent selon le mot du prof Laurent Bado, homme politique burkinabè. A moins, à moins de se ressaisir par des «élections inclusives, libres et transparentes».
Les élections, nous y voilà, c’est la pomme de discorde entre «les pays putschés» et la CEDEAO et partant de l’UA, puisque 6 pays dans ce cas sont suspendus de l’UA. Mais, il y a surtout 3 d’entre eux, le Mali, le Burkina et le Niger, agglomérés désormais dans l’AES, et qui ont claqué la porte à la CEDEAO.
Que faire ? Ce 37e raout de l’UA, estime qu’il faut «résoudre les causes profondes des instabilités politiques !». Ça commence à venir. Car c’est cette cécité feinte ou dictée par d’autres (les bailleurs de l’UA) qui font que ces problèmes africains sont toujours soustraités.
Le pataquès «AES» face à la CEDEAO est un cas patent que les questions fondamentales du continent ne peuvent être solutionnées que par les Africains eux-mêmes, mais tout en évitant le repli grégaire, autarcie qui ferme certaines perspectives. L’UA jugée souvent pour son incurie, ou sa lenteur à démarrer au quart de tour face aux urgences continentales, a visé juste. Le diagnostic est imparable, le tableau clinique à l’ouverture comme à la clôture est impeccable, la prise en charge l’est moins, puisque depuis l’aïeule OUA à l’UA, beaucoup de problèmes qui assaillent l’Afrique sont ressassés à chaque sommet, si fait que si on s’amusait à prendre les discours des dirigeants au fil des années, on verra que ce sont des narratifs siamois. Ainsi, pour l’exemple de l’AES, il faudra que l’UA évite l’impasse de la CEDEAO. Dialoguer, respecter ce que veulent ces peuples, et parvenir à une médiane acceptable.