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Expansion des banques africaines dans la Zone UEMOA : Dr Hippolyte Oumtogo analyse le phénomène et ses implications

Publié le jeudi 15 fevrier 2024  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Expansion des banques africaines dans la Zone UEMOA : Dr Hippolyte Oumtogo analyse le phénomène et ses implications
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Hippolyte Oumtogo a soutenu sa thèse de doctorat en sciences économiques et de gestion, mention sciences économiques, spécialité macroéconomie financière, sur le thème : « Expansion des Banques Transfrontalières Africaines : Déterminants, Efficacité du Secteur Bancaire et Financement du Secteur Privé dans les Pays de l’UEMOA », le mardi 6 février 2024, à l’Université Thomas Sankara (UTS).

Ces vingt dernières années, les banques africaines s’exportent hors de leurs pays d’origine. Oumtogo Hippolyte, doctorant en sciences économiques et de gestion à l’Université Thomas Sankara (UTS), a voulu comprendre le phénomène et ses implications. Pour ce faire, il a consacré sa thèse de doctorat à la problématique, à travers le thème : « Expansion des Banques Transfrontalières Africaines : Déterminants, Efficacité du Secteur Bancaire et Financement du Secteur Privé dans les Pays de l’UEMOA ». La soutenance de sa thèse a eu lieu le mardi 6 février 2024 à l’UTS.

Selon l’impétrant, le mouvement d’implantation des banques hors de leurs pays d’origine remonte au 15e siècle au moins (Walter & Gray, 1983 ; Walter, 1985). Depuis lors, un riche débat, aussi bien théorique qu’empirique, s’est développé autour des motivations des banques à aller sur d’autres horizons ainsi que des effets de leur présence sur le système bancaire des pays d’accueil. Et la problématique continue d’être un sujet d’intérêt croissant dans bon nombre de pays émergents et en développement, y compris en Afrique.

Malgré les mutations, les performances du secteur bancaire dans la zone UEMOA restent peu reluisantes. Elles se traduisent, poursuit-t-il, entre autres, par des crédits bancaires accordés au secteur privé toujours insuffisants, bien qu’en progression, des prêts majoritairement à court terme et principalement destinés aux grandes entreprises. Face à ces constats, les travaux de recherches de M. Oumtogo, visent à déterminer les facteurs explicatifs de la présence des Banques Transfrontalières Africaines (BTA) dans l’UEMOA, évaluer l’incidence de leur entrée sur d’autres territoires sur l’efficacité du système bancaire et à mesurer les effets de leur présence sur le financement bancaire du secteur privé de cet espace communautaire.

Impact sur l’efficacité des systèmes bancaires

Après plusieurs années de recherches, l’impétrant est parvenu au résultat que le commerce bilatéral n’exerce pas d’influence significative sur la présence géographique des banques transfrontalières africaines dans les pays de l’UEMOA. En revanche, le logarithme du PIB par tête, la croissance démographique, les ressources naturelles du pays d’accueil et le fait d’appartenir à l’UEMOA affectent positivement et significativement l’implantation des BTA dans l’Union. « Ainsi, tout porte à croire que les BTA s’implantent dans les pays de l’UEMOA en vue d’exploiter les opportunités y afférentes, notamment le dynamisme de la croissance économique, le boom démographique, l’essor des ressources naturelles ainsi que les avantages liés à l’intégration monétaire et financière en cours », a-t-il soutenu. Tout en ajoutant que la proximité géographique, culturelle et linguistique des BTA offre une meilleure connaissance du terrain.

Pour ce qui de l’impact de l’expansion de ces banques dans la sous-région ouest-africaine, les travaux de Hippolyte Oumtogo ont montré que, d’une manière générale, la présence des BTA dans un pays donné de l’Union accroit le financement bancaire accordé au secteur privé de ce pays et celui de l’Union dans son ensemble mais n’affecte pas le financement bancaire alloué au secteur privé de ses pays voisins. Comme autre résultat de ses travaux de recherche, la présence des Banques Transfrontalières africaines, contrairement aux Banques Transfrontalières d’origine non africaines (BTNA) et aux Banques non Transfrontalières (BNT), améliore l’efficacité globale des systèmes bancaires des pays de l’UEMOA.

« Un sujet d’intérêt public avéré… »

A l’issue de sa soutenance, le jury, composé du président, Pr Babacar Sène de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar au Sénégal, des rapporteurs, Pr Pierre Nguimkeu de Georgia de State University aux USA, et Pr Relwendé Sawadogo de l’Université Joseph Ki-Zerbo au Burkina Faso, des directeurs de thèse, Pr Boukary Ouédraogo de l’UTS et Pr Romain Houssa de l’université de Namur en Belgique, et de l’examinateur Pr Patrice Relouendé Zidouemba de l’Université Nazi Boni du Burkina Faso, a accepté la thèse de Hippolyte Oumtogo, avec la mention très honorable. Ils ont tous salué la pertinence et l’actualité du thème, ainsi que la qualité des travaux de recherche du désormais docteur en sciences économiques et de gestion, mention sciences économiques, spécialité macroéconomie financière.

« L’impétrant a traité d’un sujet d’actualité, d’intérêt public avéré pour nos pays, au regard de l’importance du système bancaire dans le financement du secteur privé. A travers des analyses descriptives et économétriques, il a fait un travail de très belle facture », a confié Pr Boukary Ouédraogo. Il a invité les acteurs du secteur bancaire à s’approprier ces résultats de recherche. Par ailleurs, Dr Oumtogo a préconisé de poursuivre les politiques d’harmonisation et de coordination des règles institutionnelles, règlementaires, monétaires et financières et de maintenir ou renforcer le principe de l’agrément unique.

Il a également indiqué que la non prise en compte du mode de pénétration (filiale, succursale/branche) des BTA dans l’UEMOA dans ses analyses constitue une limite de sa recherche. « L’absence de données n’a pas permis d’investiguer cette importante problématique au plan africain ou d’établir des comparaisons avec d’autres espaces économiques », a-t-il précisé.


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