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Disparition de Arsène Bongnessan Yé : un compagnon de Sankara et de Compaoré s’en est allé

Publié le mercredi 31 janvier 2024  |  Aujourd`hui au Faso
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Gestion des catastrophes et des pandémies : le Burkina teste son dispositif à travers un exercice en salle
Lundi 14 juillet 2014. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Un exercice sur table de préparation et de réponse aux catastrophes organisé par le Burkina et les Etats-Unis d`Amérique se déroule jusqu`au 18 juillet. Photo : Arsène Bongnessan Yé, ministre d`Etat, ministre chargé des Relations avec les institutions et des Réformes politiques
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Grand, stature d’athlète, le commandant Bongnessan Arsène Yé des années 90 fut un des compagnons de la première heure de Thomas Sankara et des 3 «coordonnateurs de la Révolution d’août 83» que furent Jean-Baptiste Boukari Lingani, Blaise Compaoré et Henri Zongo, même s’il n’a adhéré au BPN du CNR qu’en 1986.

Fort en thèmes, esprit cultivé, il fut une des éminences grises de cette période trouble qui caractérisa le passage de l’Etat d’exception à l’Etat de droit. Il fait partie de ceux qui ont connu à la fois Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Après octobre 83, il sera l’homme des missions délicates du tombeur de Sankara.

Moments calmes comme difficiles : il a conduit la délégation qui expliqua la séparation mortelle entre Lingani-Zongo et Blaise. Il fut dans le cercle qui formata le Front populaire avec un autre civil cette fois-là, Oumarou Clément Ouédraogo. Arsène Bongnessan Yé a été également membre de la Commission constitutionnelle qui rédigea la Loi fondamentale du 2 juin 1991 avec d’autres Burkinabè, et l’inimitable français Edmond Jouve. Secrétaire national des fameux CDR, il est élu président de l’Assemblée des députés du peules (ADP) de 1992-1997, puis dirigea le CDP, formation politique née des cendres de l’ODP/MT, et de 13 autres partis politiques (1996-1999).

Ministre d’Etat entre 1997 et 2000, il connaîtra une traversée du désert, avant que le deus ex machina politique de l’époque, ne le nomme en 2011 ministre d’Etat en charge des relations avec le parlement et de la Réforme politique, ce qui lui vaudra le surnom de ministre de «l’article 37», car déjà, cet article crisogène était dans les tuyaux de la modification.

A l’insurrection, l’homme subira beaucoup de coups, car son domicile sera incendié et plusieurs documents (diplômes et autres parchemins précieux) de son épouse, professeure de médecine seront détruits.

Ces dernières années, l’homme faisait la navette entre Bagassi qui l’a vu naître le 10 octobre 1957, où il s’occupait de son élevage et Ouagadougou, où il avait un cabinet de consultations. C’est un militaire intellectuel et politique qui disparaît.
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