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Le Burkina-Mali-Niger quittent le bateau CEDEAO : A quand la rupture avec l’UEMOA et la nouvelle monnaie ?

Publié le lundi 29 janvier 2024  |  Aujourd`hui au Faso
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© Présidence par DR
Visite d`amitié et de travail au Mali : le Président Ibrahim TRAORE accueilli à Bamako
Bamako, 02 novembre 2022. Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim TRAORE est arrivé ce mercredi après-midi à Bamako au Mali. Il a été accueilli par le Chef de l`État malien, le Colonel Assimi GOÏTA.
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C’était attendu «l’AESEXIT» est en branle, car il n’y a plus dans la sous-région de Sage capable de gérer les égos et catalyser une vision commune. La CEDEAO s’est retournée contre certains de ses membres pour leur orientation politique. Or, la CEDEAO est la création de régimes militaires ou de partis politiques uniques qui poursuivaient un objectif commun d’intégration économique et politique au-delà de leur diversité (francophones, anglophones et lusophones). Nous vivons là l’échec des leaders politiques de troisième génération.

Lorsque ce samedi 27 janvier 2024 lors de la «prière pour la Nation» organisée au TBI du pasteur Mamadou Philippe Karambiri,( respecté et écouté au Burkina Faso et ailleurs), ce dernier a parlé que si l’AES n’avait pas été créée, il fallait la faire et désignant celle-ci comme «un sous-ensemble», avec le Burkina-Niger-Mali, le célèbre pasteur jouait ainsi les sherpas et vu ces derniers jours la quantité industrielle d’écrits sur la toile, appelant la troïka sahélienne à quitter la CEDEAO, à créer sa propre monnaie … la chose était pliée. Même si hier jusqu’à la soirée, la CEDEAO disait n’avoir pas reçu de notification sur ce retrait et dit qu’elle avisera.

On devinait aisément que c’est une décision qui était dans les tuyaux sans savoir quand est-ce l’oukase allait tomber. C’est donc fait, puisque hier 28 janvier 2024, simultanément à Niamey, Bamako et Ouagadougou un communiqué conjoint lu sur les différentes télévisons nationales par les différents porte-paroles, Cl Abdoulaye Maïga du Mali, Jean Emmanuel Ouédraogo du Burkina Faso et Cl-major Abdourhamane Amadou du Niger, rendait public ce largage des amarres de ces 3 pays d’avec la CEDEAO «un retrait sans délai» indique le texte. Et pour ceux qui pensent que ces régimes militaires n’ont pas le droit de poser un tel acte, ils ont tout faux, car ce sont des putschistes constitutionnalisés !

A vrai dire, les pères-fondateurs de l’organisation que sont les généraux Sangouilé Lamizana de la Haute-Volta (Burkina), Seyni Kountché du Niger et Moussa Traoré du Mali et les 12 autres chefs d’Etat avaient prévu ces cas de figure lorsqu’ils portaient la CEDEAO sur les Fonds baptismaux le 28 mai 1975 : en effet, l’article 91 stipule que «Tout Etat membre désireux de se retirer de la CEDEAO notifie par écrit dans un délai d’un an (1 an), sa décision au secrétariat exécutif qui en informe les Etats membres. A l’expiration de ce délai, si la notification n’est pas retirée, cet Etat cesse d’être membre de la Communauté».

Et l’article 92 de compléter qu’au cours de cette année transitoire, l’Etat en question doit s’acquitter des droits envers la CEDEAO.

Problème en l’espèce le «retrait est sans délai» ou pour emprunter le jargon en vogue, c’est avec «effet immédiat». Est-ce à dire que dès ce 29 janvier, l’AES ne sera plus membre de la CEDEAO ? Car c’est bien l’espace AES qui coupe le cordon avec l’organisation régionale, en égrenant un chapelet les griefs qui ont conduit à ce divorce : éloignement des idéaux originels, non-assistance à ces 3 Etats menacés dans leur existence, posture irrationnelle, illégitime, inhumaine et irresponsables…

Géopolitiquement, C’est un grand coup que frappent les hérauts de l’AES que sont les 3 militaires à la tête du Burkina, Mali et Niger. C’est oser, cela plaît à la piétaille, mais pas seulement, il s’en trouve beaucoup d’intello qui se réjouissent de ce pied de nez infligé à la CEDEAO. Et bien des gens s’en gargarisent. Même s’il faut dire qu’on aurait souhaité que cette décision ne tombe pas en pleine CAN 2023, fête sportive qui cimente les rapports entre Etats via le football. Apparemment l’AES n’en a cure à l’image du ministre burkinabè Bassolma Bazié, qui s’est réjoui d’avoir vécu de son vivant, ce retrait et d’inviter à une vigilance éternelle même durant un évènement sportif, allusion sans doute à la CAN. C’est un retrait qui charrie avantages et contraintes :

«L’AESEXIT» a plus de marges de manœuvre bilatérale. Il y a un souverainisme accru, au détriment des corsets régionaux. A contrario, il y aura aussi des manques à gagner telles que les difficultés d’exécution de certains projets d’infrastructures régionaux, les relations seront juste cordiales, pour ne pas dire plus avec certains pays voisins de la CEDEAO, désormais il faudra des visas aux ressortissants de l’AES pour aller dans d’autres pays de la Communauté…

Exit donc la CEDEAO de par la volonté de ces régimes kakis qui ont prêté serment sur la Loi fondamentale. A quand la rupture avec l’UEMOA et la nouvelle monnaie ? A vos marques !
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