C’est une décision forte des autorités maliennes au sujet de l’Accord d’Alger. Hier jeudi 25 janvier 2024, le gouvernement de Bamako a annoncé la « fin, avec effet immédiat», de l’important Accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays, longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.
Par la voix de son ministre porte-parole le colonel Abdoulaye Maïga, qui a donné lecture du communiqué à la télévision publique, le Mali a invoqué « le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation».
L’accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2023 des hostilités entre l’Etat central et les groupes indépendantistes à dominante touareg du nord dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par la junte après dix années de présence. Il avait reçu un très rude coup supplémentaire en tout début d’année quand le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses vœux de Nouvel An la mise en place d’un « dialogue direct inter-malien» pour «privilégier l’appropriation nationale du processus de paix». Le gouvernement «constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015, et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat», dit le communiqué lu jeudi