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L’Express du Faso N° 3605 du 11/9/2013

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Deal de places dans les établissements scolaires publics : Le REN-LAC en appelle à la vigilance des parents d’élèves
Publié le vendredi 4 octobre 2013   |  L’Express du Faso


Corruption
© Autre presse par DR
Corruption au Burkina : le REN-LAC publie son rapport 2012
Jeudi 12 septembre 2013. Ouagadougou. Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a officiellement lancé son rapport 2012 sur l`état de la corruption au Burkina Faso. Photo : Dr Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC


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La période des rentrées scolaires est propice à un deal de places dans les établissements scolaires. Les auteurs de ces pratiques ne sont autres que certains enseignants chargés d’éduquer la jeunesse. Maintes fois décriée par des parents d’élèves et des syndicats d’enseignants par le biais des médias, cette activité lucrative persiste. Le REN-LAC dénonce cette pratique qui ne cesse de prendre de l’ampleur et interpelle les chefs d’établissements à prendre leur responsabilité.

Les deals de place ont la peau dure au Burkina pendant les préparatifs de la rentrée scolaire. Les parents d’élèves s’arrachent les cheveux pour trouver un établissement d’enseignement en vue d’y inscrire leurs progénitures. Dans le même temps, certains éducateurs, s’en donnent à cœur joie à des deals de place. Les établissements publics sont les plus concernés par le phénomène. Cette période est appelée le « mercato » (allusion aux tractations qui se font autour des transferts des joueurs de football peu avant la reprise des championnats) ou le «calcio » (allusion au championnat italien, réputé dur, mais caractérisé de tout temps, par des trucages de matchs). L’administration de l’établissement contribue pour beaucoup soit à la dérive soit au maintien d’une bonne éthique. Lorsqu’elle affiche très tôt une note informant les parents d’élèves de non disponibilité de places, ces derniers se ruent sur le marché noir. La pratique est simple. En votre qualité de parent d’élève, vous approchez un enseignant pour négocier une place pour votre enfant. Il vous fait savoir que son quota de places est dépassé, mais il peut contacter un de ses collègues qui n’a pas encore épuisé le sien. Quelques jours après il vous dit que le collègue réclame une contrepartie financière. Les montants réclamés sont fonctions de la qualité de l’enseignement dans l’établissement et du niveau de la classe. Selon certains parents d’élèves qui ont eu à recevoir des propositions, les montants varient entre 50 000 FCFA et 125 000 FCFA. Les places de la classe de 6ème et de seconde sont les plus chères ; cela se justifie par le fait qu’il y a très peu de places à ce niveau. En plus, l’élève aura plusieurs années à passer dans l’établissement s’il commence par ces classes.

Les responsables d’établissements devront être plus vigilants

Les enseignants bénéficient du droit d’inscrire en moyenne deux élèves dans les établissements publics. Cette autorisation peut être réduite ou revue à la hausse en fonction de la disponibilité des places. Pendant que les uns plus soucieux du rôle qu’ils peuvent jouer dans l’éducation des enfants, accordent ces places à des parents proches méritants ou démunis, d’autres ont choisi de faire des rackets organisés et de la surenchère. C’est ainsi que des parents d’élèves se voient proposer des places en échange de fortes sommes d’argent. Le REN-LAC en appelle donc au bon sens des éducateurs. Les responsables d’Etablissements scolaires publics devraient être plus regardants sur l’usage fait des places offertes aux enseignants. Les effectifs pléthoriques dans les établissements publics sont une des conséquences de ce marché lucratif des débuts d’années au Burkina. Pourquoi ne pas demander à chaque élève venu par ce canal, le montant que ses parents ont eu à débourser ? Cela permettrait de débusquer les enseignants vendeurs de place. Dans certains Etablissements de la capitale, la machine est si bien huilée, que la « chaîne » va du gardien au responsable d’Etablissement en passant par les frères des enseignants. L’on pourrait créer à défaut, des Comités anti-corruption (CAC) ou trouver des méthodes subtiles de dénonciation des enseignants véreux par les parents et les élèves.

L’avenir de la jeunesse est une préoccupation pour le REN-LAC qui a déjà tenu des conférences sur la corruption dans le secteur de l’éducation. La Bande dessinée « Kouka », éditée chaque année pour la jeunesse, permet une sensibilisation dès le bas-âge. Le Réseau n’acceptera jamais que ces efforts soient sapés par des brebis galeuses. Une prise de conscience des éducateurs est nécessaire par le refus de toutes propositions onéreuses en échange de places dans nos écoles, lycées et collèges. Les responsables d’Etablissements doivent jouer leur partition afin que ce droit à l’éducation, consigné dans la Constitution, soit inscrit dans du marbre pour tous les enfants du Burkina. Les ministères des enseignements et de l’éducation devront prendre des mesures vigoureuses contre le phénomène, afin que la gangrène ne déteigne pas sur la qualité de notre enseignement.



Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC)
01 BP 2056 Ouagadougou 01, Rue Zomsaba, 17.572
Tél : +226 50 43 32 83 - Numéro vert : 80 00 11 22

E-mail : renlac@renlac.org – Site web: www.renlac.org

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