Les Etats Unis d’Amérique continuent de renforcer leurs relations avec les pays du Sahel malgré les changements anticonstitutionnels intervenus dans ces pays. Don de matériel militaire, audience avec des autorités, le pays de l’Oncle Sam réitère son engagement aux côtés du Burkina, du Niger et du Mali.
Les pays du Sahel, notamment le Burkina Faso, le Niger et le Mali peuvent toujours compter sur les USA en matière de coopération. Malgré «l’abandon» de plusieurs partenaires historiques, suite au coup d’Etat intervenus dans ces pays sahéliens, les USA ont, à plusieurs reprises, réaffirmer leurs engagements avec ces pays.
Deux semaines après le coup d’État, la secrétaire d’État américain par intérim Victoria Nuland a effectué une visite inopinée au Niger, au cours de laquelle elle a rencontré des responsables militaires pour des négociations visant à restaurer le gouvernement de Bazoum.
En août 2023, les USA nomment Kathleen FitzGibbon une nouvelle ambassadrice au Niger, alors que le pays est sous sanctions économiques et financières de la CEDEAO.
La France se retire, les USA se positionnent
Le jeudi 7 septembre 2023, le Pentagone commence à repositionner ses troupes et la reprise progressive de ses activités au Niger.
Le département de la Défense « repositionne une partie de son personnel et de ses moyens de la base aérienne 101 de Niamey à la base aérienne 201 d’Agadez » avait déclaré Sabrina Singh une porte-parole du Pentagone.
Pendant ce temps, la France échange avec les autorités nigériennes pour le retrait de ses soldats du Niger après les avoir retirés du Burkina et du Mali à la demande de ces pays respectifs.
En visite à Niamey mi-décembre 2023, la secrétaire d’Etat adjointe américaine chargée des Affaires africaines, Molly Phee, avait indiqué que son pays était prêt à reprendre sa coopération avec le Niger, à condition que le régime militaire s’engage à une transition courte.
Après la visite du Premier ministre nigérien à Moscou, Molly Phee dit ne pas avoir «d’objection à ce que des pays diversifient leurs partenariats”. “Évidemment s’ils choisissent d’avoir un partenariat avec un pays comme la Russie, ce sera compliqué» prévient-elle.
Du matériel militaire offert au Burkina
Néanmoins, la secrétaire d’Etat adjointe affirme que son pays peut aider le Niger et ses partenaires de la région à s’attaquer à la menace terroriste. «Et il se trouve que nous avons aussi un bilan économique très solide, qui a contribué significativement au développement du Niger» rassure-t-elle.
Dans la même optique, les USA volent au secours de leur partenaire burkinabè dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’assistance antiterroriste à travers le Bureau de la sécurité diplomatique de l’Ambassade des Etats-Unis au Burkina. Ce bureau a offert du matériel d’une valeur estimée à plus d’un milliard de FCFA au ministère de la Sécurité le 18 janvier 2024.
Ce don, composé de 35 véhicules de type Pick-up et de 60 motocyclettes, permettra aux Forces de défense et de sécurité de renforcer la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
Cinq jours plus tard, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré reçoit Eric Whitaker, chargé d’affaires de l’ambassade des USA au Burkina Faso.
« Je suis là pour faire la connaissance de Son Excellence Monsieur le Ministre et son équipe, et travailler au renforcement de la coopération entre nos deux États », a indiqué le diplomate américain.
De son côté, le ministre Traoré affirme que les Etats-Unis sont un partenaire de taille, invitant le diplomate américain à «accorder une grande importance aux solutions endogènes dans les actions que son pays compte entreprendre au profit des populations burkinabè».
A côté de ces deux pays sahéliens, un traitement différent semble être réservé au Mali, dirigé aussi par des militaires et confronté aux attaques terroristes.
«Je pense que s’ils regardent juste à l’ouest au Mali et qu’ils voient l’augmentation du nombre de victimes civiles (…) depuis que la junte au pouvoir a invité le groupe Wagner (…)c’est un exemple que je ne voudrais pas suivre et que la plupart des gens ne voudrait pas suivre pour gouverner un pays» avait déclaré la secrétaire d’Etat adjointe américaine chargée des Affaires africaines, Molly Phee suite à la visite du Premier ministre nigérien à Moscou.
En juillet 2023, le pays de l’Oncle Sam avait pris des sanctions économiques à l’encontre du ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, le chef d’état-major de l’armée de l’air, le colonel Alou Boi Diarra, et le chef d’état-major adjoint, le lieutenant-colonel Adama Bagayoko, pour leur supposée «collaboration avec le groupe Wagner pour faciliter et étendre la présence de Wagner au Mali depuis décembre 2021».
En réaction, le gouvernement malien avait «condamné vigoureusement ces nouvelles mesures contraires au droit international” et qui «viennent malheureusement rallonger la longue liste des mesures agressives, des actes d’intimidation, de chantage et des campagnes hostiles contre le Mali».