La région du Centre-Nord comptait parmi les localités les plus éprouvées par les incursions terroristes au Burkina Faso. Grâce à l’abnégation des Forces de défense et de sécurité (FDS), les activités rémunératrices de revenus de plusieurs villages visités par Sidwaya en janvier 2024 ont repris dans cette partie du Burkina. Constat.
Le milieu rural burki-nabè regorge du potentiel et occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. En effet, selon les estimations de la stratégie nationale de développement rural, le secteur rural emploie 86% de la population totale. Une gamme variée d’initiatives et d’activités rémunératrices de revenus (petit commerce, maraichage, tissage, poterie), jadis soutenues par l’Etat ainsi que des Organisations non-gouvernementales (ONG) et autres programmes de développement étaient développées par les ménages ruraux avec beaucoup d’espoir.
Mais, depuis un certain temps, la dégradation de la situation sécuritaire avait eu raison de ces initiatives jusqu’à ce que l’ordre sécuritaire soit rétabli dans bien de localités que nous avons parcourues dans la région du Centre-Nord. En effet, des statistiques non actualisées révèlent qu’environ 40% du Produit intérieur brut (PIB) provient des activités agricoles (agriculture 25%, élevage 12% et 3% foresterie et pêche), considérées comme étant les principales sources de croissance économique du pays. Face à cette réalité, les réformes mises en œuvre qui visent à créer des bases d’une croissance accélérée, en améliorant les conditions de vie des populations par le développement d’une agriculture durable soutenu par une stratégie de lutte contre la pauvreté dont la finalité allait permettre d’assurer une croissance économique durable, était confronté à l’insécurité. Cependant, le retour des populations de plusieurs villages de la région du Centre-Nord a relancé les activités villageoises. A commencer par les marchés de bétail et parcs de vaccination qui ont repris du service et enregistrent une véritable affluence. Les vendeurs se réjouissent de la réouverture des marchés, les acheteurs de petits et gros ruminants aussi.
« Je suis arrivé ce matin avec 5 béliers de race. J’ai pu vendre 4. L’unité fait 150 000 F CFA avec possibilité de rabais », a expliqué un des vendeurs. Les autorités communales, elles, précisent que la taxe liée à la fréquentation du marché sera collectée à partir de fin février. Parmi, les commodités dans les localités reprises, il y a également, le rétablissement du réseau de télécommunication. En termes de petits métiers villageois que nous avons pu apprécier, il y a la confection des sékos qui servent à la réalisation de divers abris (hangar, cases). Selon les artisans, un mètre de séko fait 500 F CFA et le confectionneur de préciser que la demande est forte étant donné que le séko permet dès le retour des personnes déplacées d’avoir dans un bref délai un habitat en attendant la construction d’une maison en matériaux définitifs. « Par marché, je peux vendre 5 sékos de 6 mètres l’unité. Ce qui me fait pratiquement 18 000 F CFA, suffisant pour mes petites dépenses », a expliqué l’artisan. Il y a également les travaux de poterie, de tissage, de maraichages, de récole des produits forestiers non ligneux qui occupent utilement les habitants des localités sous contrôle de l’Etat dans la région du Centre-Nord.