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A la barre : Elle écope de 12 mois de prison pour avoir fait exciser sa fille

Publié le mardi 23 janvier 2024  |  Minute.bf
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© Autre presse par DR
Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision
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Au titre des pratiques difficiles à bannir des habitudes culturelles au Burkina Faso, il y a celle de l’excision. En dépit des sensibilisations, des risques évidents et de la répression en la matière, la pratique est toujours courante dans les mœurs des populations de certains milieux. Pour avoir soumis sa fillette de quelques années à l’excision, dame Linda T (Nom d’emprunt) a comparu devant le tribunal de grande instance Ouaga 1, le 15 janvier 2024, pour s’expliquer.

Courant début janvier, Linda a fait exciser sa fillette de quelques années d’âge, « chez une dame », dans un quartier populaire de la ville de Ouagadougou. Malheureusement, les choses se sont mal passées. Après l’opération, la fillette n’a pas arrêté de saigner. Elle a tellement saigné qu’il a fallu la transporter d’urgence dans un hôpital de la place pour être prise en charge. Heureusement, avec les soins des médecins, la petite a pu s’en sortir. Toutefois, le personnel médical a vite alerté la police qui a embarqué la mère. Elle sera placée en détention préventive avant d’être appelée à comparaître ce 15 janvier.

A la barre, Linda n’a pas nié les faits. Elle a reconnu avoir effectivement fait exciser sa fille, mais soutient que c’est sur insistance d’une de ses tantes. Se confondant en excuses, elle dit avoir cru qu’avec le changement des régimes au Burkina Faso, l’excision a été désormais légalisée. « Je croyais que comme Blaise Compaoré est parti, on peut maintenant le faire. Je ne savais pas que c’est toujours interdit. Je demande pardon », s’est-elle remise en cause.

« Donc parce que Blaise n’est plus là, si on vous disait de couper le doigt de votre fille, vous alliez le faire ? », ne put s’empêcher de lui demander le juge. « Non, jamais je ne le ferai », va-t-elle s’empresser de rétorquer.

Le tribunal va alors lui signifier que la pratique de l’excision demeure prohibée au Pays des Hommes intègres et qu’elle gagnerait à préserver la vie de ses enfants.

Tête baissée, la voie sanglotante, dame Linda, visiblement paniquée d’avoir fait frôler le pire à sa fille, a promis de ne plus s’aventurer sur une telle pratique.

Dans ses réquisitions, le parquet a requis à son encontre, une peine d’emprisonnement de 18 mois dont 03 ferme et une peine d’amende de 500 000 FCFA avec sursis.

Le tribunal pour sa part, l’a déclarée coupable mais l’a condamnée à 12 mois de prison et une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti du sursis.

Rappelons que depuis 1996, le Burkina Faso a adopté une loi sanctionnant la pratique de l’excision. Révisée en 2018, ladite loi prévoit pour cette pratique, des peines de prison allant de six mois à trois ans et de cinq à dix ans si la mort en est résultée. A ces peines, s’ajoutent des amendes supplémentaires.

Oumarou KONATE
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