C’est le Premier ministre nigérien, Lamine Zeine qui l’a annoncé : Le Niger n’est pas partant ou pour être précis, pas prêt pour la poursuite des échanges avec la CEDEAO relative au timing de la Transition et sa durée, aparté prévu ce 10 janvier 2024. Niamey le renvoie au 25 janvier prochain, le temps que se tienne le dialogue inclusif national, pour justement examiner et arrêter de commun accord, tous ces sujets qui ont provoqué des frictions avec la CEDEAO, en particulier le chronogramme de la Transition.
Rien à dire a priori, sur cette demande-exigence des autorités militaires du Niger, qui ont été reconnues par la CEDEAO, après un bras de fer sous la forme d’une menace d’intervention des casques blancs, lequel tango a fini par une reculade de la CEDEAO, qui n’avait pas le choix que de constater que la réalité du pouvoir est entre les mains du général Abdourahamane Tiani.
Révolu le temps du père-fouettard CEDEAO, qui était dans son rôle et ses principes, mais rattrapée par la réalité du terrain. Le Niger veut donc que décide ce qu’il veut comme Transition, avant que ses dirigeants reprennent langue avec l’organisation sous-régionale.
Un brainstorming avec les forces vives nationales avant ce face-à-face avec les missi dominici de la CEDEAO. Sauf que de chronogramme de la Transition, le CNSP en avait déjà donné quelques renseignements. Notamment, lors de la 1ère sortie du général Tiani, en juillet 2023, lequel avait évoqué 3 années pour la durée de la Transition. Ce qu’avait récusé la CEDEAO. Cet arbre à palabre nigérien qui se veut inclusif ouvrira-t-il la porte à tout le monde y compris les voix discordantes ?
Le timing, les élections et toutes les questions cruciales seront-elles débattues de façon démocratique au sein de cette Agora nigérienne ? On peut essayer de le croire, mais ne pas tomber benoîtement dans un optimisme puéril. Ce sont les militaires au pouvoir qui ont convoqué ce dialogue national, ce sont eux qui vont imposer les sujets à discuter, et même ils seront à la manœuvre sur les décisions finales. En clair, c’est le Gl. Tiani et ses frères d’armes qui vont dicter leur agenda, qu’avalisera le cénacle choisi. Est-ce qu’on imagine le général Tiani qui avait donné 3 ans, se déjuger, alors qu’il a opposé une fin de non-recevoir sur la question à la CEDEAO ?
C’est dire que cette réunion nigéro-nigérienne sera sous contrôle des militaires au pouvoir, à juste raison d’ailleurs, car le sujet majeur les concerne au premier chef : le temps imparti à la Transition.
Au moins, le 25 janvier 2024, lorsque les envoyés spéciaux de la CEDEAO, qui étaient dans de bonnes prédispositions (après la précédente rencontre), lorsque ces derniers se retrouveront avec les autorités nigériennes, ce sera autour d’un document issu des Forces vives.
Tout compte fait, ce sont des perspectives à encourager, car de la bravade et du bellicisme à tout crin, on est passé au dialogue CEDEAO-Niger, à une volonté de trouver une médiane, un terrain d’entente, ce que souhaitent et les Nigériens, et tout le Sahel et même cette versatile Communauté internationale. Et ce calendrier transitionnel qui se veut consensuel, vaut bien un report de quelques jours du tête-à-tête CEDEAO-autorités.